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Foot pro : Carrasso envoie la sauce
Samedi, Cédric Carrasso, convié devant la presse au Haillan pour parler du match face à Saint-Étienne qu’il disputera dimanche (17h00), a livré le fond de sa pensée sur la situation de son équipe et de ses coéquipiers. Qui plus est après les sorties médiatiques de Carlo Ancelotti et Laurent Blanc, au sujet du professionnalisme du footballeur français. Et il a été prolixe, le garçon. Verbatim.
« Je ne pense pas que ce soit un mal français ; je pense qu’à haut niveau, national ou international, n’importe quel joueur tient un discours différent. Mais c’est propre à Bordeaux aussi, parce qu’on a de jeunes joueurs qui débutent. C’est beaucoup plus facile qu’avant de pouvoir être professionnel, j’entends dans de bonnes conditions de jeu, dans un confort de vie au quotidien, ou financièrement. Ça va plus vite qu’avant. Pour nous, jeunes, c’était plus dur, et il fallait un quota de matchs pour être pro. Aujourd’hui, au bout de dix matchs en Ligue 1, si tu as une période où tu mets sept buts et où tu délivres trois passes décisives, tu es présélectionné en équipe de France ! Les journalistes les poussent aussi à être sélectionnables… Tout va plus vite et Bordeaux est l’image de ça. Tout monte vite et tout peut s’effondrer très vite aussi. »
Fin de l’acte I, place à l’acte II.
« Le foot, c’est un travail à part entière, mais ça reste d’abord un jeu. Si tu ne prends pas de plaisir en faisant ce métier-là, arrête le foot et vas faire un autre métier dans lequel tu ne prendras pas forcément de plaisir ! Il faut être réaliste : mais c’est quoi, alors ? T’as peur parce que t’as pris deux pétards à Ajaccio ? Prends tes responsabilités de dire au coach que le joueur en face te fait peur… Si t’as de la fierté, montre-le sur le terrain. C’est ce qu’on attend à Bordeaux. C’est inadmissible d’avoir montré des valeurs, et de ne plus le faire à présent. Comment tu peux l’expliquer, dimanche, à 20 000 spectateurs ? (…) Les gens sont fatigués de ça. C’est comme si du jour au lendemain, je décidais de ne plus plonger sur les ballons. J’ai plus envie parce que je ne veux plus me mouiller ! Non, mais bon, on a un gardien et il ne plonge pas ! Voilà, c’est la même chose. Et moi, je ne peux pas comprendre ça. Sans l’état d’esprit, on n’y arrivera pas. »
Si ça, c’est pas un discours de capitaine…
LB, à Bordeaux.