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Dominique Bathenay : « Robert Herbin restait toujours de marbre »
Milieu défensif de la grande équipe de Saint-Étienne, Dominique Bathenay rend hommage à Robert Herbin, qui l’a lancé en équipe première en 1973.
« La première image qu’on garde de Robert Herbin, c’est son attitude pendant les matchs, sur le banc. Stoïque. Quoi qu’il advienne, il restait toujours de marbre. Il avait décidé que s’agiter, crier, courir sur le bord de touche, ça ne servait à rien. Il considérait que tout devait être fait avant. Alors, il gardait ses émotions pour lui et préférait évacuer le stress avec la grande musique classique qu’il écoutait chez lui.
C’était le premier entraîneur en France à se mettre au diapason sur la préparation des matchs : les méthodes d’entraînement, les terrains d’entraînement, les vestiaires, les déplacements… Il avait fait le constat durant toute sa carrière de joueur que ce qui manquait à l’équipe, ce n’était pas le talent, mais la préparation. Quand on se faisait manger à chaque fois qu’on allait jouer les Écossais, les Anglais, les Italiens, c’est qu’on avait un déficit physique. Donc il a mis l’accent sur la préparation athlétique – il y a des entraînements où l’on ne voyait pas le ballon, dans des matinées de travail physique très intenses. Ce qui ne nous empêchait pas de conserver nos qualités de footballeurs.
Ce n’est pas la peine de faire des grands discours si on veut transmettre des choses. Il suffit d’adresser un petit mot à chacun, de montrer qu’on s’entraîne toujours pareil, pour être les meilleurs sur le terrain. Pour gagner. L’année de notre premier doublé(en 1973-1974, N.D.L.R.), la semaine avant la finale de la Coupe de France, qui était notre dernier match de la saison, on a fait la même semaine d’entraînement, avec les mêmes séances, avec la même rigueur, avec la même volonté.
Il avait mis en place un 4-3-3 très simple. Il nous faisait confiance. Il nous donnait quelques consignes, et le jeu faisait le reste. Dans la difficulté, il croyait toujours en ce qu’il faisait. Et puis, les résultats sont vite arrivés… On n’avait peut-être pas l’équipe la plus spectaculaire, mais on avait l’équipe la plus volontaire, la plus accrocheuse et qui avait un mental d’enfer. C’est le match contre Split qui le caractérise le mieux. On était champions de France, on venait de battre le Sporting. On avait failli en perdant 4-1 à Split. Les semaines qui ont suivi jusqu’au match retour, Robert y croyait beaucoup, nous transmettant cette volonté et ce désir d’y croire. Et on l’a fait, avec l’aide des supporters(victoire 5-1). C’est là où l’histoire du Chaudron a commencé. »
FL