- Euro 2024
- Équipe de France
Didier Deschamps à propos de ses joueurs : « Ce sont des citoyens français avec leur propre lucidité »
Le camp de base des Bleus est devenu une université d’été.
Depuis trois jours, les joueurs de l’équipe de France sont davantage interrogés sur la politique et la montée de l’extrême droite que sur la tactique de l’Autriche, premier adversaire des Bleus dans cet Euro (lundi, 21h). Après Ousmane Dembélé, Marcus Thuram et Kylian Mbappé, c’est Didier Deschamps qui a été cuisiné par les journalistes ce dimanche en conférence de presse. Le sélectionneur, comme souvent, ne s’est pas trop mouillé, mais n’a pas fustigé ses joueurs quant à leur prise de position. « Ce sont des footballeurs et avant tout des citoyens français et ils ne sont pas en dehors de la situation que peut vivre la France. Il n’y a pas de mon côté ou du côté de la Fédé de conseils à donner : ils viennent, il y a la liberté de pouvoir dire les choses, avec leurs mots, leur propre sensibilité », a-t-il estimé.
Si pour son cas il a affirmé que ce qui lui semble le plus important, c’est le « devoir civique », il n’a pas appelé à empêcher tel ou tel bord politique d’accéder à Matignon, comme l’ont fait Mbappé et Thuram. Même si la presse lui a rappelé sa prise de position en 1996 face à Jean-Marie Le Pen : « Je l’ai fait parce qu’on attaquait les joueurs et que j’étais capitaine. On représente tout ce qu’était la mixité, la solidarité, la diversité, tout ce qu’on veut. » Enfin, il a admis qu’il n’était pas inquiet de l’omniprésence de ce sujet, pouvant éventuellement déstabiliser sa troupe. « J’aurais pu dire : “Bon vu la situation, les gars vous avez la liberté, mais c’est bien que vous restiez concentré sur le sportif.” Ça aurait été traduit en disant que je leur interdis de parler. Je me suis abstenu, ce sont des hommes, citoyens français, avec leur propre lucidité », a-t-il expliqué.
Au moins, il n’a pas trop eu à parler de Mbappé au Real Madrid comme pressenti.
LT, avec CG à Düsseldorf