- Mondial 2022
- Finale
- Argentine-France (3-3, 4-2 TAB)
Dibu Martínez : « Mbappé doit penser que c'est moi sa poupée ! »
Dibu et le secret de Paziral.
Près de deux mois après la finale de la Coupe du monde remportée par l’Argentine contre l’équipe de France, le bourreau des Bleus « Dibu » Martínez a accordé un gros entretien à France Football. Il y revient en long et en large sur le match contre les Tricolores, et notamment sur son fameux arrêt devant Randal Kolo Muani, à la 123e minute : « Le ballon a pris un effet étrange après avoir rebondi et j’ai senti qu’il pouvait la reprendre de volée. Je suis alors sorti “en diagonale”, en laissant volontairement un peu d’espace sur ma gauche, au premier poteau. Comme pour lui dire : “Vas-y, mets-la à cet endroit.” […] Puis, au moment de sa frappe, j’ai détendu mon bras gauche et ma jambe gauche pour refermer l’angle. C’est quelque chose que j’avais travaillé. »
Le portier a également été décisif lors de la séance de tirs au but, durant laquelle il a pris soin de déconcentrer les tireurs : « C’est quelque chose dont j’ai parlé auparavant avec mon psychologue. Après avoir stoppé le tir de Coman, je savais que celui de Tchouaméni serait décisif, qu’on pouvait prendre une avance déterminante. C’est pour ça que j’ai demandé au public de se lever, que j’ai jeté le ballon sur le côté, pour qu’il marche un peu plus. Entre le rond central et la surface, beaucoup de choses passent par la tête du joueur. Si je le fais marcher un peu plus, il a le temps de cogiter davantage. […] Avec tout ça, il a voulu la placer le mieux possible et l’a mise du mauvais côté du poteau. La danse après son tir raté ? Je n’avais jamais fait ça de ma vie. C’est lié à l’adrénaline du match, au fait de sentir qu’avec ce deuxième penalty raté, on n’était plus très loin de la victoire. Je n’avais rien planifié, c’est venu comme ça. […] Les attaquants peuvent célébrer tout le temps et certains fêtent leurs buts sous le nez du gardien. Or, nous, quand on fait un geste ou une danse, cela choque. Pourquoi ? »
Au coup de sifflet final, le gardien d’Aston Villa avait échangé quelques mots avec Kylian Mbappé : « Je lui ai dit qu’il pouvait être fier de lui et garder la tête haute, car il avait fait un grand match et que c’était l’un des meilleurs joueurs du monde. Je lui ai aussi dit que ce fut un plaisir de jouer contre lui, qu’il avait bien failli gagner cette finale à lui tout seul. […] Quand Leo arrêtera, je suis persuadé que Kylian va remporter de nombreux Ballons d’or. »
Si Emiliano Martinez peut se permettre de chambrer autant Kylian Mbappé, c'est parce qu'il sait très bien que ce n'est pas en jouant le maintien en Premier League qu'il risque de recroiser sa route. pic.twitter.com/6pWnovxG4P
— SO FOOT (@sofoot) December 20, 2022
Concernant la polémique liée à toutes les folies qu’il a effectuées durant les célébrations du titre ? « Le geste que j’ai fait avec le trophée de meilleur gardien (placé au niveau de son sexe), c’était une blague avec mes coéquipiers. Je l’avais déjà fait à la Copa America et là, ils me disaient tous, même Leo : “Pas cap de le refaire, pas cap.” Je l’ai fait pour eux, rien de plus. Ça a duré une seconde et voilà. Ensuite, le chant dans le vestiaire (“Une minute de silence pour Mbappé, qui est mort”), c’est un truc de vestiaire, ça n’aurait jamais dû sortir… Quand la France a battu l’Argentine en 2018, je me souviens qu’il y avait eu des chants sur Messi. […] Je n’ai rien contre Mbappé, il n’y a rien de personnel. Je le respecte énormément. Si on fait des chants sur lui ou un joueur comme Neymar, c’est parce que ce sont des cracks. La poupée ? Les gens nous balançaient plein de poupées le long de la route, on a dû en recevoir une centaine pendant le trajet. À ce moment-là, une poupée avec le visage de Mbappé est tombée à mes pieds, je l’ai ramassée, car ça m’a fait rire, je l’ai prise dans mes bras deux secondes et je l’ai renvoyée, c’est tout. Comment pourrais-je me moquer de Mbappé ? Il m’a mis quatre buts ! Quatre buts en finale… Il doit penser que c’est moi sa poupée ! […] Il y a certaines choses que je ne referais sans doute pas de la même manière. Je n’ai pas eu l’intention de blesser qui que ce soit. »
Est-ce qu’on reparlera encore de Dibu Martínez en France dans 30 ans ? Certainement.
JB