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Deschamps : « On doit se nourrir de ce qu’il s’est passé »
Dans une interview à L’Équipe publiée mercredi matin, Antoine Griezmann a expliqué qu’ « il y a eu un temps pour Guardiola et son 4-3-3 offensif. Il y a désormais un temps pour ce type de 4-4-2 » . Qu’en pensez-vous ?
Qu’Antoine dise ça, je le comprends bien, car dans ce système, il a une position proche de celle qu’il a en club et c’est dans ce rôle qu’il est plus influent. Durant mon mandat, j’ai eu à alterner les systèmes, et le système, ça dépend avant tout des joueurs à disposition. Aujourd’hui, même si on a plus de repères avec le 4-4-2 et qu’on a gagné avec, je ne suis pas fermé.
On ne retrouve aucun Français dans la liste des finalistes pour le trophée du joueur FIFA de l’année. C’est quelque chose qui vous touche ?Oui, je suis déçu. Je ne vais pas dire que c’est injuste, car ceux qui sont nommés (Cristiano Ronaldo, Salah, Modrić) le méritent, mais, sans être taxé de chauvinisme, Antoine mériterait d’y être. Il sort d’une grosse saison sur le plan personnel, il a gagné la Ligue Europa avec son club, a réalisé une grande finale… mais il faut l’accepter. Je suis surtout déçu pour lui, mais aussi pour d’autres joueurs de mon groupe.
En conférence de presse, Joachim Löw vous a cité comme un « exemple à suivre » . Comment reçoit-on ce genre de compliments ?
C’est quelque chose qui est très agréable, et encore plus à mes yeux parce que c’est Joachim Löw. J’ai beaucoup de respect pour lui, on a pas mal échangé par le passé, notamment après la demi-finale de l’Euro 2016, et il m’a envoyé un message de félicitations très touchant après notre victoire cet été. Je ne vais pas me mettre à sa place dans l’analyse de ce qui n’a pas été pour l’Allemagne durant cette Coupe du monde, mais ce que je sais, c’est que la qualité de cette équipe n’a pas changé. Mon estime pour elle n’a pas changé.
Un mois peut-il suffire à changer une équipe qui gagne ?Je ne sais pas non plus si ça suffit pour changer une équipe qui perd… On peut changer, mais on a des repères, j’ai 23 joueurs à disposition, différentes options, il y a eu des vacances entre-temps… Comme j’ai dit à mes joueurs, ce titre, ça doit être une force. On doit se nourrir de ce qu’il s’est passé cet été. On a l’avantage d’avoir un capital confiance important avec ce titre et il faut s’en servir.
N’y a-t-il pas un risque de décompression après un été aussi éprouvant émotionnellement ?Les risques, il y en a toujours… Mais un match reste un rapport de force, et on l’a préparé comme d’habitude, avec le même respect. Ce titre de champion du monde ne me laisse aucune largesse et n’autorise pas les joueurs à entrer sur le terrain en pensant que tout va bien se passer.
Que pensez-vous de la Ligue des nations ? C’est une compétition qui semble assez difficile à décrypter…Difficile, je ne sais pas, mais elle est là. On en connaît les tenants et les aboutissants. Je prends cette nouvelle compétition avec beaucoup de plaisir, on va avoir des matchs de haut niveau à disputer et aujourd’hui, c’est compliqué d’organiser des matchs amicaux. Tout ça ne change rien à l’objectif principal : être à l’Euro dans deux ans.
MB, à Munich