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Des supporters du Sporting Club de Toulon s’organisent pour reprendre le club
Les Rascasses se rebiffent.
Le Sporting Club de Toulon, aussi légendaire soit-il, est engagé sur une pente qui pourrait faire glisser le club jusqu’en National 3 à l’issue de la saison. Sur une série de cinq matchs sans victoire, les Azur et Or, quatorzièmes, reçoivent Alès, onzième et premier non-relégable, ce samedi à 18h, dans une rencontre décisive dans la course au maintien. Pourtant, le 13 avril dernier, un appel a été lancé par les supporters pour vider les tribunes du stade de Bon Rencontre. « On a tout essayé avec le Sporting, sauf lancer un boycott. On ne sait plus quoi faire pour obtenir une réaction des dirigeants », peste Djezo, capo du seul groupe ultra en activité sur la Rade.
Pourtant en janvier dernier, ce groupe d’amoureux du Sporting lançait une campagne de communication pour tenter de faire bouger les lignes tenues par le président et actionnaire majoritaire Claude Joye. « C’est une idée qu’on avait dès le début de la saison, puis au fil des mauvais résultats et en voyant le stade se vider, nous avons décidé de lui donner plus d’ampleur », détaille Djezo. En l’espace de quelques mois, la banderole sur laquelle est inscrit le nom de la campagne : Toulon mérite un grand Sporting, voyage à travers l’Europe jusqu’à apparaître dans les tribunes du Celtic Park, puis au Parc des Princes lors de la réception de Reims par le PSG, le 29 avril dernier (1-1). « Au départ, l’idée n’était pas de pousser dehors la direction en place. Notre envie était juste, par tous les moyens possibles, de retrouver un grand Sporting ». Mais en butant sur la résistance des dirigeants pas vraiment enclins à changer de braquet pour éviter le mur, Djezo et ses amis imaginent autre chose. « On s’est dit qu’en faisant parler du Sporting positivement, on réussirait à attirer des repreneurs. Après plus de trois mois de campagne, on a fait tout notre possible. Nous avons environ trois cents commerçants de la ville qui nous soutiennent publiquement, donc on a décidé de lancer la phase 2 de notre projet. »
Les derniers supporters appellent à un rassemblement devant Bon Rencontre lors du prochain match le 22 avril à 17h30 et à ne pas entrer dans le stade ce soir là. Prises de parole et projet d'actionnariat populaire au programme. @toulonmerite un grand @sportingtoulon !#Toulon pic.twitter.com/rCJftaGved
— Toulon mérite un grand Sporting (@toulonmerite) April 13, 2023
Animés par la peur de tomber définitivement dans l’anonymat, les ultras toulonnais présenteront pendant la rencontre de leur équipe un projet d’actionnariat populaire sur le modèle des socios, à l’image de ce qui se fait au Sporting Club de Bastia depuis la chute du club corse en 2017. « Vu l’absence de repreneurs, on s’est dit qu’on voulait essayer de bonifier notre travail de communication en se mettant sous le statut de SCIC (Société coopérative d’intérêt collectif, NDLR). Cela pourrait fonctionner grâce à un collège de socios ou un collège d’investisseurs privés », détaille Djezo. Ce samedi, leur souhait est donc de prendre la température et d’évaluer l’ampleur de la mobilisation avant d’éventuellement « monter un projet pour reprendre le club ».
Le Sporting outragé, mais bientôt libéré ?
MH
Propos recueillis par MH.