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Des internationales maliennes racontent leur mise à l’écart de la sélection
Le Mali se fait du mal.
Dans des propos rapportés par le Guardian, trois joueuses internationales maliennes, Fatoumata Karentao (capitaine), Coulouba Sogoré et Aïssata Traoré, dénoncent le traitement qu’elles ont subi de la part de leur fédération. Pas payées depuis 2018, elles racontent leur suspension pour avoir osé protester contre le manque de considération dont elles font l’objet, durant un match qualificatif pour les JO face au Burkina Faso en juillet dernier. À leur retour, on leur a indiqué qu’elles étaient suspendues et qu’elles ne disputeraient pas le match retour. Fatoumata Karentao évoque même des échanges avec le président de la fédération, Mamatou Touré : « Il m’a dit de publier sur mes réseaux sociaux que tout allait bien, car il avait vu mes posts. Je lui ai dit que je ne pouvais pas tant que nous n’étions pas payées. Lorsque nous étions au Bénin, là où on a vraiment commencé à protester, il m’a dit que je serais virée dès que je rentrerais au Mali. »
Aïssata Traoré raconte pourtant que leur mise à l’écart n’a rien eu d’officiel : « C’est une honte. Je ne pouvais pas y croire. J’ai reçu un appel du coach pour nous informer de notre suspension. Nous n’avons reçu aucune lettre officielle, rien. » Comble de tout cela, les trois joueuses ont été intimées par SMS de revenir s’entraîner avec l’équipe nationale en vue du prochain tour qualificatif pour les JO, face à la Zambie le mois prochain. Sans pour autant avoir réglé le problème des salaires : « Je ne sais même pas vraiment combien d’argent ils nous doivent. Ils n’ont absolument rien à faire du football féminin », a ainsi témoigné Coulouba Sogoré. Traoré met d’ailleurs la fédération devant ses responsabilités : « La FIFA donne des sous à la Femafoot tous les ans pour le développement du football féminin. Je demande où est l’argent ? On espère du changement un jour, mais comment ? Regardez ce qu’il s’est passé. On a protesté et on a été suspendues. »
Réduire au silence des joueuses, et espérer que ça ne sorte jamais dans la presse, ce n’est pas très mali(e)n.
JF