- Pédale !
- Tour de France
- 7e étape
- L'Isle Jourdan-Lac de Payol
Cumm’ shot
Après s'être farci Aspin en solo, Steve Cummings s'est offert une victoire en solitaire au lac de Payolle. Le grand perdant du jour s'appelle Nibali. Côté français, on est encore parti pour un Tour très difficile.
On est loin, bien loin des montées historiques du col d’Aspin, marquées par les événements les plus incroyables du Tour de France. Terminé les bastons générales au sommet du col après les coups d’épaule de Gino Bartali sur Jean Robic. Aujourd’hui, il y avait bien un Italien dans l’échappée, mais il n’a pas réussi son coup. Le requin de Messine a même été lâché dans les derniers kilomètres du col de catégorie un. Pour une première virée en montagne, cette étape n’a pas tenu toutes ses promesses. C’est bien dommage : il serait temps que ce Tour se lance enfin.
Chasse à l’italien
« Moi, je ne suis pas venu sur le Tour pour jouer le classement général » , expliquait avant hier soir Vincenzo Nibali après avoir terminé loin, très loin des favoris du Tour au Lioran. Pourtant, c’est bien l’Italien qui lance une échappée massive en début d’étape, accompagné de 28 coureurs dont le maillot jaune, Greg Van Avermaet. Un temps tranquille, les filous voient leur écart fondre comme neige au soleil à cinquante kilomètres de l’arrivée. Les coureurs de la Sky et de la BMC ne sont pas dupes : les déclarations de Nibali ne collent pas avec ses actes et ils seraient bien mal avisés de le laisser filer trop loin devant.
1re fois ds l’histoire du #TDF que le peloton est toujours au complet à l’étape 7, via @letourdata #TDF2016🚴🏻 pic.twitter.com/JWCz9yepBs
— Elisa Madiot (@ElisaMadiot) 8 juillet 2016
« On ne roule pas pour le maillot jaune, on se méfie de Nibali, on ne veut pas qu’il revienne dans la course » , explique Nicolas Portal en direct, alors que la Sky et la BMC mettent un coup de pédale en tête de peloton. Mais les échappés savent en garder sous le pied. La preuve, le groupe de 29 se fracture complètement après une attaque de Cummings. Greg Van Avermaet s’engage avec les poursuivants, rejoint par Nibali pour le sprint intermédiaire de Sarrancolin. Le moment choisi par Cummings pour en remettre une couche et s’en aller seul vers le monstre Aspin. Dans le peloton, ce sont les coureurs de la FDJ qui mènent la danse pour espérer – qui sait ? – une grosse montée de Thibaut Pinot.
Thibaut PinOUT
Dès le début de l’ascension, Vincenzo Nibali prouve une nouvelle fois qu’il entend faire un gros coup. À intervalles réguliers, le requin de Messine allume les mèches pour faire sauter son groupe de poursuivants. Et ça fonctionne. Greg Van Avermaet se prend un coup de mandoline et lâche ses coéquipiers du jour. En tête de peloton, c’est Warren Barguil qui sort pour reprendre le maillot jaune, en chasse-patate. Nibali enchaîne les attaques, mais Cummings continue de grappiller quelques secondes sans montrer le moindre signe d’épuisement. À dix kilomètres de l’arrivée, Thibaut Pinot est à la rupture. Lâché, le coureur de la FDJ laisse planer le doute sur sa capacité à réussir un Tour correct.
Non Thibaut, pas maintenant ! Pas après tout ce que tu as fait ! #TDF2016 #LesRP pic.twitter.com/qCsXGRzOVp
— Dans la musette (@DansLaMusette) 8 juillet 2016
À quelques mètres de l’arrivée, Navarro dépose un Nibali qui accuse le coup après ses trop nombreuses attaques. Cummings file dans la descente, alors qu’Alaphilippe se décroche du peloton pour soigner tant qu’il le peut le général. En solitaire, Steve Cummings offre à la Dimension Data une belle victoire. Il fallait oser se farcir Aspin seul. Mais le pari a payé. Actif au début de la montée, Warren Barguil est finalement lâché par le peloton. Encore un Tour qui s’annonce compliqué pour les Français. Au final, on peut tout à fait dresser une comparaison entre les coureurs français et la structure gonflable de la flamme rouge : le soufflé tombe au mauvais moment.
Par Gabriel Cnudde