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Diacre sur son éviction de l’équipe de France : « Les dés étaient pipés d’avance »
Corinne Diacre n’a pas gardé que des amis à la FFF.
Il y a un an, Diacre, cernée de toute part, quittait son poste de sélectionneuse de l’équipe de France, après de longs mois de tension et surtout un « putsch » de certaines de ses cadres (Wendie Renard, Kadidiatou Diani, Marie-Antoinette Katoto, Griedge Mbock, mais aussi Perle Morroni). Pour fêter cet « anniversaire », l’ancienne coach du Clermont Foot s’est livrée pour L’Équipe dans une interview pleine d’amertume publiée ce mercredi. Elle y allume notamment ce bon vieux Jean-Michel Aulas, responsable du football féminin à la FFF et ancien président de l’Olympique lyonnais.
« Tout avait été fait pour que je ne sois plus à la tête de l’équipe de France, déclare Diacre, actuellement sans poste. (Aulas) a eu beaucoup plus de pouvoir quand Noël Le Graët a démissionné(de la présidence de la FFF). Tout part de là. Je n’ai pas fait ce qu’il aurait voulu, ce qu’il attendait concernant les joueuses de son club. […] On me reproche beaucoup de choses, mais les dés étaient pipés d’avance. À partir du moment où il allait prendre du pouvoir à la Fédération, je savais que mes jours étaient comptés. Après, on peut se séparer d’un entraîneur. Mais sur la manière, j’ai trouvé ça très injuste, violent, car il faut se relever derrière. […] Avec tout ce que j’ai pris dans la figure, des attaques personnelles liées au faciès, ça dépasse l’entendement. Derrière l’entraîneuse, il y a une personne, une famille qui souffre. […] Je gêne depuis le départ, je le vois bien. Au-delà de l’animosité autour de ma personne, il y avait un plan très bien élaboré. En gros, il fallait avoir ma tête. »
« Je lie aussi cela à l’affaire Hamraoui, continue-t-elle. À un moment donné, j’ai pris position pour celle qui a été agressée. Cela n’a pas plu à d’autres joueuses. Quand il a fallu rallier la cause de leur capitaine, certaines se sont greffées à ça. […] Je ne dis pas que j’ai tout fait bien. Mais en tant qu’ancienne internationale, en tant qu’ancienne adjointe de Bruno Bini, plus quelques années à la tête de l’équipe de France, je pense que le maillot bleu, je l’ai respecté. J’estime que ces derniers temps, la Fédération, avec les gens qui sont à sa tête aujourd’hui, ne l’a pas respecté. La maison bleue, c’est tout pour moi. C’était tout pour moi. Aujourd’hui, j’ai quelques griefs. »
Depuis son départ, les Bleues ont perdu en quarts du Mondial, puis en finale de la Ligue des nations. La routine, quoi.
JB