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Cavendish, Roy du jour

Par Alexandre Pedro
Cavendish, Roy du jour

Alors que Jérémy Roy a retrouvé ses élans de baroudeur, le Tour a piqué une nouvelle sieste lors de cette 14e étape avant de consacrer pour une quatrième fois Mark Cavendish roi des sprinteurs.

Jérémy Roy est de nouveau un cycliste libre. L’ingénieur diplômé en génie mécanique (+ deux points au bingo Thiery Adam) est libéré de ses obligations d’équipier et garde du corps attiré d’un Thibaut Pinot encore parti fâché avec cette course qu’on cherche à lui faire aimer – alors que son goût pour le froid et l’attaque font de lui un homme de Giro. Mais comme la France en a décidé autrement… Affranchi par l’abandon du leader de la FDJ, Roy renoue avec sa nature d’attaquant impétueux qui fit de lui un super-combatif en 2011. Cette année-là, un Moncoutié mauvais camarade et compatriote avait ramené sur son porte-bagage Thor Hushovd dans la descente de l’Aubisque, le privant ainsi d’une victoire qui le draguait avec insistance pourtant.

Sur le papier, cette 14e étape n’avait rien du bon plan pour les échappées. Tant pis, Roy avait trop de fourmis dans les jambes pour remettre à demain ses envies d’évasion. Et tant pis si les sprinteurs s’étaient filé un dernier rendez-vous à Villars-les-Dombes avant les Champs-Elysées. Le Français monte le casse du jour après 30km, rejoint par l’Américain Alex Howes, l’Italien Cesare Benedetti et le Suisse Martin Elminger qui en vaut bien deux dans ce genre d’aventure.

Et il faut bien cela. Entre le vent de face et les équipes de sprinteurs en contrôle, le quatuor peine à creuser l’écart. Pas de quoi défoncer la portière de la voiture pour Marc Madiot. L’affaire paraît réglée d’avance, mais Roy n’est pas homme à désarmer aussi facilement. Délesté de Howes, puis de Benedetti, il embarque Elminger dans un dernier baroud d’honneur. Avec 30 secondes d’avance à cinq bornes de l’arrivée, le duo est encore dans les clous du théorème de Chapatte. C’est juste oublier ce vent de face et les Etixx qui ramènent en diligence Marcel Kittel.

Roy et Elminger avalés dans les 3000m derniers mètres, les poissons pilotes des sprinteurs entrent en piste pour un emballage forcément spécial. Vent de face oblige, il s’agit surtout de produire son effort le plus tard possible. Et sur un effort de moins de 200m, Mark Cavendish reste une bombe d’explosivité. Le Britannique décoiffe légèrement Kittel (qui portera réclamation histoire de) et débouche un Kristoff trop diesel pour ce genre de final. En signant sa quatrième victoire, le Cav’ confirme que les sprints sur le Tour sont une affaire de cycle. Après ceux de Kittel en 2014 et Greipel l’an dernier, 2016 tient de la rétrospective en l’honneur de l’homme de l’île de Man. Jérémy Roy ne repart pas complètement bredouille avec le prix du Combatif du jour. Le prix des Français sur ce Tour pour l’instant…

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Par Alexandre Pedro

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