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Casti : « Tout a changé »
Le 21 septembre 2012, Florent dit « Casti » perdait l’usage de son œil droit, touché par un tir de flash-ball (comme l’a certifié le médecin légiste qui l’a examiné) aux abords du stade de la Mosson à Montpellier. L’homme était au mauvais endroit, au mauvais moment, assis à boire un verre avec ses amis alors qu’une interpellation d’un détenteur de fumigène par des policiers de la BAC tourne mal.
Plus de trois et demi après les faits, le supporter pailladin qui s’était déjà exprimé pour So Foot, va enfin avoir droit « dans les prochains jours » à un face-à-face avec le policier qui « reconnaît qu’il a tiré, mais pas qu’il [l]’a touché » , au terme d’un long et pénible processus juridique.
À l’heure de raconter les conséquences de ce tournant dans sa vie dans un long entretien pour le collectif militant « Désarmons-les » , Casti confie d’abord « avoir accepté le fait d’être borgne » . « Ça me fait plutôt rire » , sourit le Montpelliérain. Pourtant, « tout a changé » pour celui qui a notamment dû renoncer à sa voie professionnelle, l’hôtellerie, à cause de son handicap. « Pendant les premiers temps, j’étais très en colère. Un rien pouvait me faire vriller. J’ai perdu ma copine à cause de ça.(…)Aujourd’hui encore, on est en froid avec ma mère. Toutes ces énergies négatives nous ont détruits l’un et l’autre » , raconte Casti. Car en plus de son combat devant la justice, l’ultra de la Paillade a dû s’accrocher face à une campagne médiatique à charge (France 3 Languedoc-Roussillon a affirmé à l’antenne que Casti avait récupéré l’usage de son œil).
Et retrouver ses potes dans le virage de la Mosson n’est pas toujours une partie de plaisir : « Régulièrement, quand je vais voir un match, ça m’arrive que les flics se moquent de moi, pointe Casti. (…)Y a cette phrase qui résonne :« Casti, t’as de la chance, si ça avait été moi, je t’aurais crevé les deux yeux. »Cette phrase, je l’ai entendu de la part de plein de flics différents. »
FL