- Mondial 2022
Boycott du Mondial : Philipp Lahm met de l’eau dans son vin
Attention, cette performance est réalisée par un professionnel. Ne pas reproduire chez vous.
Après avoir annoncé son boycott du Mondial au Qatar, Philipp Lahm s’est saisi de sa plume pour clarifier sa position. Son texte a été publié dans Zeit Online et dans plusieurs journaux européens comme L’Équipe ou le Guardian. En tant que « directeur du tournoi du prochain Euro », il se fait le porte-parole des « nombreuses personnes issues de l’immense base du football allemand », qui aiment la « légèreté » du football, mais dont le ton devient « grave » au moment d’aborder le sujet du Qatar. Son diagnostic est donc sans appel : « Donner la Coupe du monde au Qatar était une erreur. »
En lisant les lignes qui suivent, on se dit que l’ancien latéral va sortir la sulfateuse. « La FIFA a porté atteinte au football, y compris à sa crédibilité en tant qu’organisation occidentale et institution internationale. » Prix exorbitant de la compétition ( « environ dix fois plus que la Coupe du monde en Russie en 2018, la plus chère à ce jour » ), non-respect des droits de l’homme, stades climatisés, supporters amenés en avion pour un match et puis repartir, stades construits dans « un pays de la taille du Kosovo et comptant moins d’habitants que Berlin » sans réelle culture footballistique… Il rajoute également une couche sur ces « influenceurs rémunérés qui créeront de l’ambiance et s’occuperont des relations publiques sur les réseaux sociaux ».
Comme sur le terrain, l’Allemand ne semble rien laisser passer. Puis, le voilà qui met de l’eau dans son vin. « Pourtant, l’approche consistant à organiser une Coupe du monde dans une nouvelle région est la bonne. » Il n’appelle également plus au boycott. Le Qatar est en effet « un partenaire économique et un fournisseur d’énergie de l’Occident » avec lequel « l’Allemagne entretient des relations diplomatiques ». Les droits de l’homme ne doivent visiblement pas empêcher de faire la fête. Et l’ancien capitaine bavarois nous donne, en conclusion, une belle leçon de langue de bois. « Une Coupe du monde est aussi une expérience communautaire entre personnes partageant les mêmes idées. Dans les circonstances particulières dans lesquelles se trouve l’Europe, elle peut renforcer la solidarité et la résilience. »
Déjà finie, la « Coupe du monde de la honte » : place au « Mondial de la solidarité et de la résilience ».
BB