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Bordeaux, dans les pas du Barça ?
Il y a quelques mois, un « supporter fidèle des Girondins de Bordeaux » , déclaré « infiniment triste » , devenait auteur d’une pétition intitulée Dans l’espoir d’un renouveau du FCGB. Une volonté de Christian Alvarez, 40 ans et fan des Marine et Blanc depuis l’âge de huit ans.
C’est l’histoire d’un anonyme qui a connu les heures de gloire du club au scapulaire et qui a eu les boules de voir son équipe favorite relégable en septembre dernier. Entre autres. Plus qu’un coup de gueule, le garçon projette alors de fonder une association : la « Communauté des Socios du FCGB » . Un truc à la sauce Barça/Real. Mais pourquoi ?
Parce qu’après avoir recueilli plus de 4 000 signatures sur sa pétition, celui qui a zappé le stade Chaban-Delmas par dépit a aussi recensé, depuis, 20 000 personnes et sympathisants intéressés par son projet, en France et dans le monde ! Blogs, réseaux sociaux, pétition en ligne, tout y passe pour poursuivre aujourd’hui cette idée pas si folle que ça. Résultat : « Je me demande si la direction du club se sent menacée par le projet… parce que je n’ai rien contre le club, contre les Ultras, ni contre personne… et je ne fais aucune concurrence à quiconque, mais j’en ai marre que des gens influents nous fassent obstacle, regrette ce commercial de profession. Le président dit souvent que les supporters ne sont là que pour râler, et qu’ils n’ont jamais rien à proposer ; ben là, si ! On lance des initiatives, des projets, sachant qu’il ne faut pas oublier que les socios participent aussi largement aux finances du club. »
« Ramener un peu plus de démocratie dans ce club » est le crédo. Malgré les barrières, quatre mois plus tard, l’instigateur y croit plus fort. « Il serait dommage de laisser retomber la passion, alors que c’est dans l’intérêt du club, dit-il, convaincu par le sérieux et les perspectives positives de sa démarche. Il faut en parler, s’écouter, car ce doit être un objectif commun. Je n’ai pas de parti pris, pas d’aprioris, mais des idées, poursuit-il. Mais je ne suis pas accroché à la fonction ; si quelqu’un veut prendre le relais, je laisse la place. »
Bref, tout ça est né d’un manque de visibilité et d’ambition au sein d’un club qui se la coule douce, sans faire de vagues. Par conséquent, secouer le cocotier gentiment mais concrètement serait une bonne alternative, selon lui. « Un peu de vent frais dans les clubs cadenassés, ça fait du bien, parce que sinon, ils vont en mourir, affirme Alvarez. Je pense que depuis quelques années, on a un peu dérobé les clubs aux supporters. Il faut que ces derniers soient plus impliqués dans la vie de leur club. Attention, il n’est pas question de nous comparer au Barça ou au Real, parce que c’est juste improbable, hein, mais tenter cette expérience en France, c’est possible. Le problème, c’est que ça dérange. Et tant mieux, quelque part… »
À l’heure où Nicolas de Tavernost se dit prêt à ouvrir la porte à des partenaires intéressés par la reprise du club, à la réflexion, le mode de fonctionnement « socio » n’est pas du tout farfelu comme plan. Bien au contraire…
LB, à Bordeaux.