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Amnesty International publie un rapport accablant sur la situation au Qatar
C’est bien simple : un an après, rien n’a changé.
Le 20 novembre prochain marquera le premier anniversaire du début de la Coupe du monde la plus controversée de l’histoire. Un an après avoir publié un premier rapport en amont du Mondial, Amnesty International en publie ce jeudi un autre, intitulé A Legacy in Jeopardy, qui se penche sur l’inaction du Qatar en matière d’avancées des conditions de travail des travailleurs migrants depuis la fin de la compétition. L’ONG considère en effet que si des efforts avaient bien été faits en amont, « les avancées sont restées au point mort depuis la fin du tournoi ».
Steve Cockburn, directeur du programme Justice économique et sociale d’Amnesty International, ne peut que constater les dégâts et demande des actions : « Le gouvernement doit de toute urgence renouveler son engagement à les protéger (les travailleurs, NDLR), tandis que la FIFA et le Qatar doivent s’accorder sur des programmes de réparation pour toutes les personnes qui ont souffert ». Alors qu’il est reproché à la FIFA et au Qatar de « détourner et de nier leur responsabilité », les témoignages observés sur place confirment cette tendance.
La possibilité de changer de travail sans en demander l’autorisation à son employeur ressemble à un feu de paille, puisque si un tiers des demandes de changement d’emploi a été refusé, des travailleurs sur place ont témoigné d’une pression constante à ce niveau. Des propos corroborés par un représentant d’une ambassade étrangère à Doha qui confirme que « les employeurs exercent toujours une mainmise sur les travailleurs. » Amnesty International a aussi recueilli le témoignage de Marcus, un travailleur ghanéen de 33 ans, qui a déboursé 400 dollars pour venir travailler au Qatar lors du Mondial et qui a été sous-payé : « J’ai dû contracter un prêt pour payer les frais de voyage afin d’aller travailler au Qatar pendant la Coupe du monde. Je suis toujours en train de le rembourser, ce que j’ai gagné n’était pas suffisant. »
Comme le rappelle le rapport, la FIFA a réalisé un chiffre d’affaires de 7,5 milliards lors du dernier Mondial, le fonds d’héritage promis restant encore très flou, il serait judicieux d’en utiliser une partie pour cette lutte.
JF