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Amnesty International exhorte le Qatar à enquêter sur les décès de ses travailleurs
Pendant que les grands clubs européens s’arrachent leurs stars à coups de centaines de millions, Amnesty International lance un pavé dans la mare.
L’ONG a publié ce jeudi les conclusions de son enquête sur les décès des travailleurs immigrés au Qatar, et tire la sonnette d’alarme. Selon elle, près de 70% des décès de travailleurs non qatariens entre 2010 et 2019 restent inexpliqués. Le rapport de l’organisation dénonce les conditions de travail insoutenables des ouvriers, malgré les quelques mesures mises en place par le Qatar comme un salaire minimum, et accuse les autorités qatariennes de délivrer des certificats de décès sans avoir mené d’enquête. Ou pire, en qualifiant la mort de « naturelle ».
Nouvelle enquête sur les travailleurs migrants au #Qatar Des milliers de personnes sont mortes à cause des conditions de travail extrêmes. La réponse des autorités est insuffisante. https://t.co/68MyAotKEj
— Amnesty International France (@amnestyfrance) August 26, 2021
Le fait de ne pas lier la mort aux conditions de travail exclut également la possibilité pour les familles d’avoir droit à une indemnité de la part de l’État ou de l’employeur. Ces mêmes familles devant, pour certaines, rembourser la dette de la migration de leur proche mort sur les chantiers au Qatar. Devant ces évidents manquements, Amnesty International a lancé une pétition, et a formulé quatre requêtes à l’État du Qatar. Mener l’enquête sur tous ces décès encore inexpliqués ; rendre systématique et améliorer l’examen post-mortem ; verser une indemnité aux familles si les conditions de travail ne sont pas clairement identifiées comme hors de cause dans la mort des travailleurs ; renforcer la sécurité de ceux-ci sur le terrain.
Entre 2010 et 2019, plus de 15 000 travailleurs non qataris sont décédés.
PC