- Brésil
- Chapecoense
Alan Ruschel, survivant du crash de Chapecoense : « Je me souviens de tout »
Ça fout les poils.
« Je me souviens de tout ce qu’il s’est passé. » Pour la première fois, le joueur brésilien Alan Ruschel, le seul joueur rescapé à avoir repris sa carrière après le crash de l’avion de Chapecoense en 2016, est revenu sur cette tragédie dans laquelle 71 personnes ont péri. L’actuel joueur de l’América Futebol Clube rembobine pour le Guardian : « Dans l’avion, certains écoutaient Pagode(un genre de samba), d’autres chantaient ou jouaient aux cartes. Il y avait quelqu’un que je ne connaissais pas à côté de moi, donc Jackson Follmann(un autre survivant)m’a invité à m’asseoir à côté de lui au milieu de l’avion. Ça m’a sauvé la vie. »
Un coup de chance, comme pour six autres personnes (trois joueurs, un journaliste et deux membres de l’équipage), qui l’a malgré tout tenu éloigné des terrains pendant un long moment. « J’avais des broches dans le dos à cause de l’accident, souffle-t-il. Je voulais marcher à nouveau et je l’ai fait. Ensuite, mon prochain défi a été de commencer à courir. Après avoir couru, j’ai commencé à penser à rejouer au football. Et mes efforts ont payé. » Malgré les quolibets honteux de certains. « Quelqu’un a dit que je jouais à Chapecoense parce que le club avait pitié de moi. Ça m’a fait mal, mais ça m’a aussi motivé à montrer que j’étais assez bon. Je ne voulais pas être étiqueté comme un simple survivant ou qu’on se souvienne de moi uniquement à cause de l’accident. »
Après un match amical au Camp Nou face au Barça, une discussion fondatrice dans le vestiaire avec Lionel Messi le motive à revenir plus fort :« Il m’a dit : essaye de devenir un champion avec Chapecoense ». Mission accomplie. Avec le brassard de capitaine, il remporte le championnat d’État et la Serie B brésilienne, synonyme d’accession à l’élite. « Je suis un survivant de Chapecoense, mais aussi un champion de Chapecoense, conclut Ruschel, plein d’émotions. Revenir là et gagner des titres est ma façon de leur rendre hommage. »
Il y a de quoi être fier.
EG