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Abdoulaye Touré : « J'ai porté un corset pendant neuf mois »
La leçon de vie du jour est signée Abdoulaye Touré.
Désormais solide sentinelle d’une belle équipe du Havre après avoir vagabondé en Italie et en Turquie, Abdoulaye Touré s’est confié dans une interview accordée au journal L’Équipe. Le Guinéen a notamment rejoué le moment où on lui a détecté un problème cardiaque très jeune. « Lors de mon premier test d’effort avec électrocardiogramme, un médecin commence à regarder l’ordinateur. Puis deux, puis trois. Je me dis : “Ouah, c’est bizarre.” On m’apprend que mon cœur bat anormalement. Je dois arrêter le sport pendant trois mois et porter 24 heures sur 24 un Holter, un électrocardiogramme mobile. Sur une feuille, je dois marquer tout ce que je fais comme activité : marcher, manger, dormir… […] Finalement, on m’annonce que le problème ne m’empêche pas de continuer le foot. Je suis allé à l’entraînement et je courais partout. À 16-17 ans, j’ai aussi eu une lyse isthmique. C’est un déplacement des vertèbres. Je boitais en marchant. Pendant neuf mois, j’ai porté un corset », raconte-t-il.
Début octobre, Touré avait déjà évoqué pour So Foot les coups de couteau qu’il avait reçus il y a quelques années. Il explique, toujours à L’Équipe, ce qui lui est arrivé en détail ce jour-là : « En novembre 2014, je sors d’un gymnase de Malakoff. J’arrive à ma voiture, quelqu’un se gare derrière moi, et je suis bloqué. Une trentaine de mecs arrivent, armés jusqu’aux dents. Battes de base-ball, marteaux, gaz lacrymogènes. Je suis seul. On casse mes vitres, on gaze ma voiture. Ça dure entre 15 et 30 secondes, mais c’est immense. Mon seul réflexe est de me protéger et, pour éviter qu’ils ouvrent la porte, je sors ma jambe. Quand ils partent, mon jogging est tout déchiré, je n’arrive pas trop à ouvrir les yeux, car j’ai du gaz partout. À l’hôpital, on me pose quatre points de suture : j’ai pris 4-5 coups de marteau, dont un qui m’a ouvert la cuisse. Je n’ai pas dormi de la nuit. Je me suis refait la scène un milliard de fois. Si j’ai eu peur d’y rester ? Oui. Tu n’es pas un super-héros. Trente mecs face à toi, logiquement, c’est minimum l’hôpital. »
Et toujours titulaire en Ligue 1 aujourd’hui, ça vous place un homme.
AL