- SO FOOT #161
82: Harald Schumacher a refusé de s’excuser
À l’occasion des 100 ans de la fin de la Première Guerre mondiale, So Foot a organisé pour son numéro de novembre, actuellement en kiosques, et avec l’aide de nos potes de 11Freunde, une rencontre au sommet entre Michel Platini et Karl-Heinz Rummenigge, capitaines respectifs et emblématiques des Bleus et de la Mannschaft, en 1982 et 1986. Au menu des discussions : leur enfance dans un contexte d’après-guerre, les poteaux carrés stéphanois face au Bayern, la nuit de Séville et son paroxysme, bien sûr, l’attentat de Schumacher sur Battiston. Trente-six ans après, le président du Bayern révèle avoir demandé ce soir-là à son portier d’aller présenter ses excuses.
« Il était bizarre, oui. Après le match, alors que nous fêtions la qualification pour la finale, je lui ai dit : « Toni, allons dans leur vestiaire pour nous excuser et savoir comment il va. » Car j’étais moi-même choqué de ce qu’il s’était passé. Notamment quand son brancard (celui de Battiston, N.D.L.R.) est passé devant notre banc. Il m’a répondu : « Je ne peux pas. » Il en était incapable, il était dans sa bulle ce soir-là. »
À propos des révélations de Toni Schumacher dans son livre Coup de sifflet, dans lequel le bourreau de Séville explique, pour justifier son agressivité, que lui et ses coéquipiers étaient dopés à l’éphédrine, l’ancien Ballon d’or 1980 et 1981 avoue la crainte que lui inspirait aussi son ancien coéquipier :
« Je me rappelle que lors des matchs entre le Bayern et Cologne, j’avais souvent très peur de me retrouver en face à face avec lui. C’était avant tout un très bon gardien, mais il était tout le temps agressif en un contre un. Il était spécial. »
Il était un soir de juillet 1982.
MM