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Benítez vient à bout de la Roma, la Juve déjeune la Fio

Par Markus Kaufmann
Benítez vient à bout de la Roma, la Juve déjeune la Fio

Après les victoires de la Juve, l’Inter et Parme en haut du classement, c’est finalement le Napoli qui a remporté les 3 points dans le choc contre la Roma (1-0). Mauvaises opérations pour la Lazio, le Milan, la Fiorentina et aussi l’Hellas et le Torino, qui voient l’Europe s’éloigner.

Le 3e recevait le 2e, et la petite finale aura tenu toutes ses promesses. Benítez et Garcia se connaissaient bien avant d’arriver en Italie, ils se quittent cette saison sur un 2-2 très équilibré, de quoi espérer de grands duels dans les années à venir. Un feu d’artifices d’occasions et d’imprécisions ce soir, scellé par une tête diaboliquement précise de Callejón à dix minutes du terme.

Reina en sauveur, Callejón en héros

Un match agité, de la première à la dernière seconde. Des fautes, des frappes, des arrêts. Trop fou pour être beau, trop fou pour être ennuyant. Dès la 3e minute, Maicon centre, le ballon est repoussé, Mertens perd le ballon sur une talonnade à l’entrée de la surface, et Gervinho est idéalement servi. Là, seul au monde, l’Ivoirien ne fait que frôler le ballon. Ce n’est que la première occasion folle d’une longue série. Avec Gervinho seul en pointe, Florenzi et Bastos sur les côtés, on croit à une formation plus conservatrice côté romain. Après tout, la Roma se contenterait d’un nul ce soir. Benítez est au courant : « Si on ne gagne pas, on peut dire adieu à la 2e place. »

L’Espagnol comptait certainement plus sur Hamšík, la déception de la saison napolitaine. Après cinq minutes et deux passes ratées, le San Paolo comprend : ce ne sera pas pour ce soir. Lors de la première demi-heure, la Roma domine, mais Naples est plus dangereuse. L’opposé du match aller à l’Olimpico, qui avait vu Pjanić inscrire un doublé (2-0). Une équipe napolitaine rapide, trop rapide, même, tant les pertes de balle au lancement des contre-attaques se répètent. La Roma perd Strootman sur blessure. Déjà privée d’un De Rossi suspendu, c’est un coup dur. L’inimitable Taddei entre en jeu devant la défense, et les imprécisions gagnent aussi les Giallorossi. À la 26e, Benatia s’élève plus haut que tout le monde sur un coup franc de Florenzi : but refusé pour hors-jeu. Bien vu, Monsieur l’arbitre. Le San Paolo fait énormément de bruit, et le dernier quart d’heure de la première mi-temps est lancé. Gervinho feinte superbement Fernandez dans la surface, mais Reina sauve à bout portant. D’un côté, la Roma fait toujours la passe de trop, et de l’autre, Naples perd le ballon dès sa deuxième touche de balle. La mi-temps se termine sur deux arrêts de grande classe de Reina et De Sanctis devant Bastos et Mertens. Un 0-0 brouillon.

À la reprise, le bal des grosses frappes reprend : Mertens la met au-dessus, Callejón bute sur De Sanctis, Higuaín gicle un centre de Mertens sur la barre, Nainggolan envoie un missile juste au-dessus des doigts de Reina, qui sauve quelques instants plus tard une frappe déviée de Maicon. On croit les gardiens bien trop forts pour tous ces artilleurs. À l’heure de jeu, Benítez sort (enfin) l’imprécis Dzemaili et fait entrer le dernier arrivé, Henrique. Naples va de plus en plus vite, Callejón et Mertens combinent superbement, mais le San Paolo s’impatiente devant les imprécisions de Hamšík, remplacé par Insigne à la 73e. Naples couvre alors mieux le terrain et s’installe enfin dans le camp romain, qui contre-attaque de plus en plus par le biais du duo Gervinho-Bastos, aussi actif que peu productif. À la 80e, Ghoulam courbe un centre parfait depuis le côté gauche, et José Callejón catapulte le ballon de la tête en pleine lucarne, 1-0. Les dernières minutes sont une attaque-défense : Maicon frôle le poteau sur sa spéciale de l’extérieur du droit, le capitaine Benatia monte en position d’avant-centre, et Albiol l’Espagnol se retrouve à gagner du temps « à l’italienne » . 1-0 score final, Benítez revient à 3 points de la 2e place, et la Roma se retrouve plus proche de sa poursuivante que de la Juve…

La Juve déjeune la Fiorentina, les Argentins font sourire l’Inter

Juventus-Fiorentina, « le match (et la querelle) la plus longue d’Italie » , titrait La Gazzetta dello Sport. Le match des extrêmes, la froide Vieille Dame contre la belle Viola. Double tristesse ce dimanche : un choc traditionnel de Serie A programmé à 12h30, et surtout les absences de Pirlo et Borja Valero. « Une défaite pour le football » , signe Della Valle. Et donc finalement une nouvelle défaite pour la Fiorentina de Montella (1-0). Face à la seule équipe qui l’a battue cette année en championnat, la Juve gagne sur une merveille d’Asamoah : un dribblé inventé là où il fait le plus chaud, en pleine surface violette, et une frappe du droit imparable. Un bijou. À l’aller, Montella avait Guiseppe Rossi, mais pas Gómez. Le retour de l’Allemand à la pointe du 4-3-3 (qui se voulait plutôt 4-5-1 avec Cuadrado et Vargas sur les ailes) n’aura pas porté ses fruits. Et la Juve s’empresse de chambrer sur Twitter : « La Fiorentina est bonne au déjeuner. On se voit dans quatre jours pour le dîner. » Jeudi, c’est l’Europa League. Avec Pirlo et Borja Valero.

À l’aller, le match opposant le Torino et l’Inter avait accouché d’un 3-3 spectaculaire. Pour la défense de l’Inter, c’était l’époque embarrassante des grands doutes. Mais après le match nul de l’Olimpico samedi dernier (0-0), Handanović a une nouvelle fois gardé ses cages inviolées ce dimanche (1-0). C’est la première fois que la défense de Mazzarri enchaîne deux matchs sans encaisser de but depuis les deux premières journées de championnat. Le tout grâce à la prestation énorme de Rolando et le retour inespéré de Ranocchia, qui ont suffi pour cadenasser les intenables Cerci et Immobile. Mazzarri peut enfin compter sur tous ses hommes, et la composition intériste est enfin ambitieuse : Palacio-Icardi devant, Cambiasso-Guarín-Hernanes au milieu. Et, comme toujours, un but 100% argentin : sur une belle inspiration de l’éternel Cambiasso, Palacio invente un lob de la tête devant Padelli. On ne saura jamais si c’était intentionnel, mais ça suffira. L’Inter n’a plus perdu depuis le 2 février et revient à 1 point de la 4e place.

Parme peut rêver de l’Europe, cette Sampdoria est héroïque

On s’attendait à un duel de vieux buteurs : Cassano pour faire rêver Parme, Toni pour porter l’Hellas. Avant la confrontation, les deux clubs sont à égalité avec 40 points à la 6e place. Un duel pour l’Europe, donc. Et un duel très polémique. Après le match aller, le directeur parmesan Leonardi s’était emporté : « Aujourd’hui, Toni a arbitré le match. » Réponse de l’intéressé après la victoire de Parme (2-0) : « Ce match a été décidé sur quelques épisodes. Je ne sais pas qui a arbitré aujourd’hui, il faudra demander à Leonardi. » Sur le terrain, le Français Biabiany à la 20e minute et le revanchard Schelotto à la 92e mettent Vérone à -3. Le nouvel Azzurro Paletta n’aura laissé aucun espace à Luca Toni. Sur les onze dernières journées, seule la Juve a gagné plus de points que les Parmesans. Et Donadoni n’a plus de doutes sur la forme de Cassano : « S’il joue comme ça, ce sera dur de ne pas l’appeler en Nazionale. »

Depuis l’arrivée de Mihajlović, la Sampdoria est tout simplement une autre équipe. Elle l’a une nouvelle fois démontré ce dimanche avec un match qui restera dans les annales de cette saison 2013/14. À la mi-temps, Sinisa perd 0-2 à domicile contre un Livourne qui ressemble de plus en plus à l’équipe B de l’Inter. Belfodil se montre enfin dangereux, Benassi gère le tempo du milieu, Bardi protège les cages et le latéral Ibra M’Baye marque, deux fois. 0-2. Secoués par leur entraîneur, qui a toujours été plus célèbre pour ses talents de motivateur que sa maîtrise tactique, la Sampdoria revient des vestiaires avec une mentalité « quitte ou double » : 4-3-3, et Krstičić et Fornasier pour remplacer Obiang et De Silvestri. En l’espace de 25 minutes, c’est double : 4-2 ! Krstičić, Ceccherini contre son camp, puis Okaka l’avant-centre transformé et Gabbiadini. Le Genoa n’est plus qu’à 1 petit point…

Di Natale glace le Milan, la Lazio est prise en otage
Avant de se rendre à Madrid cette semaine pour sauver sa saison en Europe, Seedorf avait décidé de faire tourner : Muntari, Pazzini, Honda, Birsa et Robinho étaient titulaires à Udine. « Pas le choix » , expliquait le Néerlandais. Difficile donc de se faire une idée des progrès des Milanistes après les excellentes performances dans le jeu contre l’Atlético et la Juve. Le Milan garde le ballon (64% de possession), mais Honda, Birsa et Robinho ne parviennent pas à répéter les bons schémas de Kaká, Poli et Taarabt. Comme toujours, c’est finalement Di Natale qui en finit : action fantastique initiée par la révélation Bruno Fernandes, triangle dans la surface et finition du légendaire numéro 10. « Un phénomène sans âge » , écrit La Gazzetta. 1-0 score final. Il faut revenir trente ans en arrière, à la saison 1983-1984, pour retrouver un Milan aussi lent en championnat, avec seulement 33 points en 27 journées. Dans l’autre match du samedi, sans Ibarbo, Lopez avait fait confiance au trio Ekdal-Nenè-Sau pour aller chercher des points face à l’étonnamment triste Catane. Cagliari prend les devants rapidement à la 7e minute par Vecino. Devant leur public, les Sardes poussent jusqu’au bout : Bergessio égalise, Cagliari recule, est réduit à 10 (Avelar), mais parvient à s’en sortir avec un bon point. 1-1.

La Lazio n’avait pas besoin de ça. Déjà rongée par la révolte de ses supporters à l’encontre du Président Lotito, éliminée d’Europa League, la romaine va devoir survivre une semaine de plus avec le goût d’une défaite amère entre les dents. À la 60e, Marchetti repousse une tête dans les pieds du mini Maxi Moralez : 1-0. Quatre minutes plus tard, Candreva est expulsé pour un deuxième carton jaune. Ce sera trop dur pour les hommes de Reja, qui gronde : « Faites la paix ! En continuant ainsi, toutes les équipes qui viennent à l’Olimpico ont un avantage. » À Vérone, le Chievo recevait le Genoa de Gilardino et ne se plaindra pas de la tournure de ce match. Un pénalty en tout début de partie, un pénalty en toute fin de rencontre, et une victoire 2-1 sur un doublé de Paloschi. À noter, le 12e but de Gilardino, dont le nom est loin d’être effacé des listes de Prandelli… Enfin, dans le duel de la peur entre Bologne et Sassuolo, la peur a fini par gagner. Pas de Berardi, pas de Zaza, et donc pas de but. 0-0. Bologne a perdu Bianchi sur blessure, mais conserve 2 points d’avance sur la zone rouge.

Les résultats :

Napoli-RomaCallejón 80’

Cagliari – Catane 1-1Bergessio 62′ / Vecino 7’

Udinese – Milan 1-0Di Natale 67′

Juventus – Fiorentina 1-0Asamoah 42’

Sampdoria – Livourne 4-2Krstičić 49’ Ceccherini csc 53’ Okaka 68’ Gabbiadini 75’ / M’Baye 19’ et 27’

Inter – Torino 1-0Palacio 30′

Parme – Hellas 2-0Biabiany 20’ Schelotto 92’

Lazio – Atalanta 0-1Moralez 60′

Chievo – Genoa 2-1Paloschi sp 5’ et sp 93’ / Gilardino 88’

Bologne – Sassuolo 0-0

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