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Bardet réveille le Tour

Par Alexandre Pedro
Bardet réveille le Tour

Le Tour attendait une grande étape et une victoire française, Romain Bardet lui a offert les deux. Deuxième au général, l’Auvergnat a surtout prouvé qu’il restait encore un peu de place pour l’attaque et l’intelligence dans le cyclisme moderne.

Dans un Tour de France où les petits épiciers passent leur temps à compter les secondes et les petits pois, il faut qu’un diplômé d’école de commerce vienne redonner foi dans un vélo d’audace et d’improvisation. On ne sait pas si Romain Bardet est l’héritier de Bernard Hinault, on n’a même pas envie de poser la question, juste de remercier le coureur d’AG2R pour mettre en action ce qu’il explique dans ses interviews. Le garçon prône l’attaque, il regrettait presque son bon classement général qui entravait ses élans offensifs. Il avait bien mis une ou deux fois le nez à la fenêtre aussitôt rappelé à l’ordre par la Sky et un Poel qui fumait la pipe. Il guettait alors l’opportunité, ce moment où les schémas tactiques volent en éclats, cet instant où il faut débrancher les oreillettes et connecter le cerveau. Cette chance, Bardet l’a saisie quand le ciel de Savoie a viré à l’orage dans une descente de la côte de Domancy jonchée de coureurs au sol, dont un Chris Froome rattrapé par ses démons quand la route devient glissante. « C’est beau, c’était du vélo à l’instinct » , savourait à l’arrivée le nouveau deuxième du classement général.

Cette 19e étape a pourtant longtemps ressemblé aux autres avec son troupeau d’échappées pour ouvrir la route. Le casting affiche encore les mêmes seconds rôles chargés d’amuser la galerie : Rui Costa, Majka, Pantano, De Gendt, Rolland, Navarro, Bennett… Derrière, les Astana d’Aru rendent hommage aux grandes folies tactiques de la défunte Telekom et roulent soquettes au plancher. Malgré ses gros pourcentages, l’inédite montée de Bisanne ne provoque pas l’écrémage espéré, seul Adam Yates bluffe son monde en dernière position du groupe maillot jaune.

À l’avant, Pierre Rolland et Rui Costa fuient la compagnie de leurs camarades, alors que l’orage attendu éclate dans la descente. Le Français est le premier à partir à la faute, terminant sa course au milieu des chaises de jardin d’un couple de supporters. Costa poursuit seul, alors que les Astana dévalent à tombeau ouvert. Le jeu de massacre débute. Reichenbach et Morabito s’accrochent entre Suisses de la FDJ, le toujours inspiré Richie Porte rate un virage et doit chasser avec trois équipiers. Le plus fou est encore à venir. Dans la courte mais méchante côte de Domancy, Bardet force son destin dans le sillage de son coéquipier Mikaël Chérel. Le duo plonge à fond vers Saint-Gervais quand d’autres descendent sur des œufs. Bauke Mollema vire deux fois trop large et voit déjà le podium s’envoler, mais le Néerlandais se fait très vite voler la vedette dans son malheur par un Chris Froome encore aperçu à pied. Le maillot jaune a dérapé sur une ligne blanche et enfourché le vélo de Geraint Thomas dans la précipitation.

À 48 heures des Champs-Élysées, le Tour démarre enfin ! Lancé par le précieux Chérel, Bardet attaque la montée finale avec presque quarante secondes d’avance sur le groupe maillot jaune où Froome pédale carré sans son fameux pédalier ovale. Le Britannique paraît aussi mal en point que sa tunique jaune, mais il peut compter sur l’attentisme des Aru, Quintana et Porte. Toujours pas affranchi dans sa tête, l’Australien cherche à rouler sur Bardet sans mettre en difficulté son ancien patron. Une fois débarrassé du toujours très collant Rui Costa, Bardet lui ne calcule plus et vole vers la victoire d’étape. Histoire de ne pas fâcher ses équipiers, Aru place une accélération digne de sa réputation de grimpeur impulsif, Porte passe, lui, sans prévenir par la fenêtre, tandis que Froome effectue le dernier kilomètre tracté par ce brave Saint-Bernard de Wout Poels. S’il n’y a pas péril en la demeure des Sky, la journée de samedi s’annonce longue et tendue, surtout avec la terrible montée de Joux Plane. Ce col où même Lance Armstrong avait montré un semblant d’humanité lors de son règne rayé de l’histoire officielle. Et si Romain Bardet en remettait une pour assurer son podium qui ne tient qu’à 35 secondes sur Adam Yates (avec l’ami Quintana entre les deux) ? Pourquoi pas. Il aurait tort d’enfiler un tablier de petit épicier.

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Par Alexandre Pedro

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