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- OM-Angers (3-2)
Auteur d’un triplé face à Angers, Arkadiusz Milik fait rêver l’OM !
Étincelant et auteur d’un triplé face à Angers (3-2), Arkadiusz Milik vient de composter à 99% le ticket envoyant l’OM en Ligue Europa la saison prochaine. Et si c’était ça finalement, le job d’un « grantatakan » ?
Au coup de sifflet final d’un Marseille-Angers riche en rebondissements, à moitié débraillé dans les tribunes du Vélodrome, Pablo Longoria est sur une autre planète. Le président de l’OM a beau avoir déjà passé 34 ans sur Terre, les êtres vivants l’ayant rendu aussi heureux le temps d’une heure et demie se comptent sur les doigts d’une main. Allez, il y a peut-être eu dans le lot une ou plusieurs femmes, un ou plusieurs hommes, un ou plusieurs animaux de compagnie… et encore. Ce qui est sûr, c’est que le successeur de Jacques-Henri Eyraud va rêver plus d’une fois dès cette nuit du dégradé à blanc d’Arkadiusz Milik. Car le Polonais, aussi glaçant que bien coiffé, vient de réussir là où Dario Benedetto et toute la clique post André-Pierre Gignac a échoué : peser dans la balance pour réellement peser dans le futur européen de l’OM sur une saison. Avec, cerise sur le gâteau, le talent pour dessiner en prime des sourires dans les rangs d’une direction marseillaise qui n’en a pas souvent eu l’occasion cette saison.
Mother’s Milik
Dans une interview à L’Équipe, Milik déclarait qu’il voulait « que l’on se souvienne (de lui) à Marseille ». Ce que le bomber prêté par le Napoli ne savait pas en revanche, c’est qu’en face, le club de la préfecture du Maine-et-Loire allait devoir vivre un cauchemar par sa faute lors d’un multiplex du dimanche soir. À trois reprises donc, l’international polonais s’est moqué de la calvitie précoce du pauvre Paul Bernardoni dans trois positions différentes : de la tête et de près pour l’ouverture du score, d’une roublardise glissée entre les canes du portier angevin au retour des vestiaires et enfin sur un penalty clinique au bout du temps additionnel. Un drame en trois temps pour la bande à Stéphane Moulin qui n’avait déjà plus grand-chose à jouer en Ligue 1, hormis réussir les adieux de son coach historique dans une semaine à domicile face au LOSC. Mais pour l’OM en revanche, ce premier triplé de Milik dans le championnat de France place le club olympien en position de valider sa place en C3 si Lens ne s’impose pas sur un score fleuve face à Monaco ou alors à la faveur d’un simple nul à Metz lors de la dernière journée. Presque inespéré au moment de la nomination, fin février, de Jorge Sampaoli, même si ce n’est pas la première fois que les fantaisies de Milik rapportent des points à l’OM.
Un futur sur le Canebière ?
Débarqué sur la Canebière lors la trêve hivernale, la machine à buts de Tychy s’était déjà fait entendre lors de matchs couperets : à Lens (2-2) pour sa première titularisation dans l’élite française, face à Lyon (1-1) pour égaliser sur penalty ou encore lors du feu d’artifice face à Montpellier (3-3) à la Mosson. Au total, pour un gars qui n’avait pas joué depuis le mois de juillet 2020, le bilan est séduisant : huit buts et une passe décisive en 14 matchs disputés aux quatre coins de la France entre fin janvier et mi-mai. Soit autant de pions inscrits que Florian Thauvin (8 en 35 matchs) qui disputait par ailleurs son dernier match sous les couleurs olympiennes dans un stade tristement vide, et même trois de plus que son concurrent au poste Benedetto (5 en 30 matchs) qui peine journée après journée à tenir la comparaison. Dès le départ, il faut dire que l’arrivée de Milik à l’OM semblait presque trop belle pour un club qui partait à la dérive sur comme en dehors du terrain au début de l’année 2021.
Aujourd’hui, elle fait figure d’affaire en or et d’un deal gagnant-gagnant pour les deux parties : sauf catastrophe industrielle, Marseille devrait donc limiter la casse en terminant cinquième de Ligue 1, tandis que Milik, de son côté, a balayé les rares doutes qui pouvaient avoir émergé dans l’esprit de Paulo Sousa, le sélectionneur polonais, ceux-là-mêmes qui auraient pu le priver de l’Euro en juin prochain. De quoi également en faire le fameux « grantatakan » recherché par l’OM pour la saison prochaine et même après ? La question n’est pas encore tranchée, mais voilà ce que disait l’homme du moment à Canal + Sport à ce sujet il y a quelques semaines : « Je n’ai jamais dit que je voulais quitter Marseille. Je suis très heureux ici. Je me sens bien. Marseille m’a donné ma chance dans un moment difficile. J’ai vraiment apprécié ça. » Nul doute qu’en retour, le peuple olympien apprécierait pouvoir voir de ses propres yeux la finition d’Arkadiusz Milik dans un Vélodrome plein comme un œuf la saison prochaine.
Par Andrea Chazy