- Français de l'Etranger
Zvunka : « Le Portugais est comme le Marseillais»
Pour son dépucelage en Liga portugaise, samedi soir, Victor Zvunka doit se taper le grand FC Porto. Mais à 58 ans, l'entraîneur français de Naval savoure surtout son arrivée dans un « vrai pays de foot. »
Coach, comment se passent vos premières semaines à Naval ?
Bien ! Mais au départ ça n’a pas été très facile. On a travaillé dur sur le physique et les joueurs n’étaient pas très habitués à cela. Ils ont souffert mais au final, ils l’ont bien fait. Le fait de voir les grands clubs comme Porto, Benfica, le Sporting et même Braga faire de même les a convaincus. Moi, je suis arrivé ici avec mes idées. Le plus important c’est que le groupe soit prêt physiquement. Le reste, ce sont des détails.
Comment a surgi l’éventualité de signer au Portugal ?
Je connais José Ferreira qui est le conseiller du président de Naval (Aprigio Santos NDLR) depuis un moment. Lorsque j’étais à Laval, José y était dirigeant. Par la suite, on se voyait souvent. Il y a quelques années, il s’est rapproché de son pays d’origine et du club de Naval. Et puis, en fin de saison dernière, il a pensé à moi pour le poste d’entraîneur qui venait de se libérer.
Que connaissiez-vous de la Liga portugaise avant d’y venir ?
Je connaissais surtout les trois gros : Benfica, Sporting et Porto. Je suivais leurs performances en coupe d’Europe et regardait quelques recontres de championnat sur Ma Chaine Sport. C’est une nouvelle expérience pour moi…
Avez-vous hésité avant d’accepter ?
J’ai écouté ce qu’on avait à me dire. Je suis venu visiter les installations, voir si les conditions étaient réunies pour bien travailler. Comme c’est le cas, on est rapidement tombés d’accord. Le club sort d’une belle saison (huitième) et a gardé un contingent de joueurs important en plus de recrues intéressantes, comme João Pedro et Machado. Sans oublier les deux Français Salin et Prévitali.
Un autre français, Vincent Ramaël est à l’essai depuis plusieurs jours. Qu’en est-il de son cas ?
Il n’est pas encore tout à fait prêt. On se laisse un peu de temps pour réfléchir. Il nous manque un avant-centre mais on ne veut pas se tromper.
Et la vie à Figueira da Foz (ville du club de Naval)…
Impeccable ! Ici, c’est un vrai pays de foot. Il y a trois journaux sportifs qui se font la guerre, vous allumez la télé, il n’y a que ça ! Le Portugais en général est comme le Marseillais : il vit football. Et puis ici, tout le monde est à notre disposition. Mon entraîneur adjoint, Caetano, a même pris des cours de français cet été pour faciliter notre communication. Il a le même caractère que moi. C’est un impulsif.
Et vous, vous vous mettez au portugais ?
J’apprends quelques mots : les couleurs, la gauche, la droite… Mais j’ai un handicap, c’est que je suis entouré de gens qui parlent français ! Pas mal de joueurs et de dirigeants maitrisent notre langue à Naval.
Hauw, Godemèche, Gomis, Prévitali, Salin, Lupède. Autant de joueurs français entraînés par un compatriote dans un club étranger. N’avez-vous pas peur qu’on vous accuse de favoritisme ?
Je m’attends à entendre cela comme je l’ai déjà entendu lorsque j’étais joueur à l’OM. Mon frère entraînait l’équipe et on disait le même à son sujet. Au final, si je suis l’un des joueurs avec le plus matches sous les couleurs de Marseille – avec Marius Trésor – c’est surement parce que j’avais des qualités. J’aligne toujours la meilleure équipe. Ce qui m’importe, c’est que Naval gagne.
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Fabio Junior, l’un des meilleurs attaquants de Naval de la saison passée ne s’est toujours pas présenté à l’entraînement…
(il coupe) Ben, on l’attend toujours. Il est au Brésil… J’ai vu ses prestations sur DVD et c’est clair qu’il a des qualités indéniables. Alors forcément, son absence, je ne la vis pas très bien. On a contacté la Ligue pour bien leur indiquer qu’il était sous contrat avec nous, pour éviter qu’il signe ailleurs mais d’après ce que j’ai pu entendre, d’après son agent, c’est un peu un… vagabond. Il est difficile à suivre. Pas au quotidien, parait-il mais on a parfois du mal à savoir ce qu’il fait en dehors du terrain.
Et Diego Angelo qui devait partir au Genoa et qui finalement est revenu… ?
Un club turc serait sur le coup, entre autres. Il va être vendu, c’est sûr…
Samedi, ce sont les grands débuts. Contre le FC Porto. Comment abordez-vous ce match ?
Sans pression. Que veux-tu qu’il nous arrive ? Si on perd, c’est normal et si on gagne c’est un exploit. C’est un peu comme un match de Coupe d’Europe pour nous. Un petit prono… Je sens qu’on peut faire un 1-1…
Que pensez-vous de cette formation des Dragons ?
J’étais un peu surpris par leur troisième place, la saison dernière. Mais ils se sont bien renforcés cet été avec notamment la venue de Moutinho. C’est une équipe solide avec de grosses individualités.
Et avec un jeune entraîneur : Villas-Boas, 32 ans…
C’est super à son âge d’avoir une équipe comme celle-ci entre les mains. Ce sont les choses du métier. Moi je sais que s’il n’y avait pas eu de merdes avec Piette lorsque j’étais au Racing, j’aurais pu avoir une grande équipe entre les mains à seulement 35/36 ans…
Avez-vous déjà votre onze en tête ?
A 90%, oui. Je peux déjà vous dire que notre système s’appuiera sur un 4-2-3-1. On jouera avec deux récupérateurs et un numéro 10. Il nous manque juste une solution supplémentaire au poste d’avant-centre.
Propos recueillis par Nicolas Vilas
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