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Zúñiga peut-il retrouver son niveau ?
Après plus de sept mois d’inactivité, Juan Camilo Zúñiga retouche le ballon, à Bologne. Et peut enfin mettre de coté les blessures, les embrouilles avec Neymar et les dirigeants de Naples et son absence prolongée en sélection.
« Appelle-moi pour t’excuser, fils de pute ! » Alors qu’ils avaient réglé le conflit né un soir de quart de finale de Coupe du monde, Neymar et Zúñiga se retrouveraient pour la Copa América au Chili. Un match tendu, que les Colombiens emportent à l’arrache. De cette victoire, on retient surtout l’embrouille infernale comme fil conducteur d’une rencontre hachée. Surtout, celle entre le numéro dix brésilien et le latéral des Cafeteros. Des retrouvailles très musclées qui finiront en insultes et en baston générale qui vaudront une suspension au joueur du Barça. C’est l’une des dernières images de Juan Camilo Zúñiga en tenue de footballeur. Depuis, le latéral révélé à Naples a enchaîné les blessures. Son transfert à Bologne, l’été dernier, marque une nouvelle étape dans sa carrière, à 30 ans. Histoire de rappeler à Pékerman que personne ne s’est imposé dans son couloir droit.
En conflit avec Sarri
Le 24 janvier dernier, Sassuolo reçoit Bologne. Juan Camilo Zúñiga n’est pas sur la feuille de match. Quelques jours auparavant, il a perdu son père. Quand Giaccherini ouvre le score, le joueur italien sort un maillot de son coéquipier, pour rendre hommage à son père défunt.
Walter Zúñiga. Just signed by Genoa, recently lost his father. Giaccherini pays tribute to the Colombian earlier pic.twitter.com/2ZGXBAdLxt
— Real Talk Football (@RealTlkFootball) 24 janvier 2016
Un drame qui va rompre l’élan du latéral colombien, qui n’avait retrouvé les terrains qu’une semaine auparavant, lors d’une entrée de vingt minutes contre la Lazio. Depuis, Zúñiga est de retour dans le groupe, mais n’a toujours pas refoulé les pelouses italiennes. Si Roberto Donadoni prend son temps avec le natif de Chigorodó, c’est qu’il le connaît parfaitement. En 2009, l’ancien entraîneur de la sélection italienne aligne systématiquement le Colombien avec Naples. Lorsqu’il prend la tête de Bologne, Donadoni demande le recrutement de l’ancien de l’Atlético Nacional. « Je connais bien Roberto Donadoni depuis Naples, et maintenant, il m’a demandé de venir. Je lui dois énormément. Je vais m’entraîner dur, et je veux m’amuser sur le terrain » , déclare le latéral droit pendant sa présentation. Comprendre, mettre de côté une année blanche à Naples, faite de blessure, de galère, et d’embrouilles avec Maurizio Sarri, actuel entraîneur des Partenopei. Un coach qui n’a pas hésité à l’allumer en public : « Il y a beaucoup de joueurs qui sont mieux physiquement que Juan Camilo. Il doit se regarder dans un miroir et se rendre compte qu’il est l’unique coupable de son manque de temps de jeu. Ce n’est pas un joueur qui peut nous être utile. » Des règlements de compte qui vont se transformer en polémique après l’intervention de l’agent de Zúñiga : « Ce sont des mensonges de l’entraîneur. Il est très bien physiquement et disponible pour jouer. » Carmine Tascone, un scout qui travaille pour le Napoli vient aussi mettre de l’huile sur le feu, dans une interview pour Radio Punto Zero : « Il y a un imbroglio avec son contrat. Une sorte de prime qui s’active s’il ne joue pas. C’est la vérité, mais personne n’a le courage de le dire. » Si cette affirmation semble improbable, le cadre du Napoli sous Mazzarri et Benítez est finalement contraint au départ.
De retour en sélection ?
À Bologne, puisque De Laurentiis, le président napolitain, refuse son transfert à la Fiorentina. Les déclarations de Sarri auraient refroidi les dirigeants de la Viola. Aussi, le boss de Naples refuse de renforcer un concurrent pour le titre. Lui continue de se défendre face au club dans un entretien pour ESPN : « J’ai joué la Copa América, et j’allais parfaitement bien. C’est la preuve que le club est responsable de cette situation. Si je ne joue pas, c’est à cause du Napoli. » Une situation qui a fait du compère de Pablo Armero une énigme sur sa terre natale. Pendant son absence, Santiago Arias, latéral droit du PSV, s’est tranquillement imposé au poste. Un jeune joueur qui entre parfaitement dans le plan de renouveau imaginé par Don José. S’il se murmure que l’entraîneur argentin est un grand fan de Camilo Zúñiga, ce dernier a affirmé que l’état physique des joueurs serait l’un des critères majeurs pour ses listes. Ce qui explique les absences récurrentes d’anciens cadres tels que Falcao, Armero ou Sánchez. « Son retour sur les terrains me rend heureux. Il a énormément souffert avec cette étape au Napoli. On va continuer à l’observer » , a déclaré le sélectionneur de la Colombie devant la presse locale. Et d’ajouter : « C’est un joueur de grand talent, et j’espère qu’il va vite revenir en forme. Il a été vital pour la sélection. On a pensé à le remplacer, on a fait des tests, mais il reste un joueur majeur. » Gabriel « Barrabas » Gómez, ancien international colombien de la folle équipe des années 90, abonde en son sens : « Dans ces matchs d’éliminatoires, tu as besoin d’expérience. Et pour l’instant, Pékerman n’a trouvé ni la formule tactique idéale ni le latéral droit qui pourra remplacer Zúñiga. Lui a l’expérience nécessaire pour ces rencontres-là. On a vraiment ressenti son absence. Le système offensif de Pékerman n’est pas le même sans ses latéraux favoris. » En attendant son retour sous le maillot jaune, le latéral doit d’abord s’imposer à Bologne. La première étape d’un retour en grâce.
Par Ruben Curiel
Propos de Barrabas recueillis par RC