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Zouma, ciel toujours bleu
Qu'il porte le maillot d'Everton ou de Chelsea, qu'il défende les couleurs de Stoke ou de la France, qu'il revienne de blessure ou qu'il vienne d'être transféré, Kurt Zouma est constamment dans les parages. Et dans les papiers de Didier Deschamps.
« Lucas Digne et Mamadou Sakho ont vécu avec nous, ils savent ce qu’est le niveau international. Kurt Zouma a eu moins l’occasion de jouer, il est un peu plus jeune aussi.(…)Au-delà du club où ils peuvent évoluer, c’est plus leur performance et leur capacité à pouvoir s’exprimer au haut niveau qui me poussent à les prendre. » Au moment de justifier la présence de certains défenseurs dans sa liste au détriment d’Aymeric Laporte ou de Clément Lenglet, Didier Deschamps a dépensé beaucoup de salive pour le cas Mamadou Sakho face à la presse. Mais seulement deux phrases, retranscrites ici, pour Kurt Zouma.
Normal ? Peut-être pas au regard des considérations sportives. Mais logique quand on sait que l’arrière central passé par Saint-Étienne fréquente les couloirs de Clairefontaine depuis 2013. Rien que ça. Appelé pour la première fois chez les Bleus à l’occasion d’un amical contre l’Australie disputé il y a cinq ans jour pour jour (victoire 6-0), le Lyonnais d’origine a vu son nom apparaître à la bouche du sélectionneur en 2014, en 2015 (année de sa première cape), en 2017 et en 2018, donc. Et s’il a passé l’Euro hexagonal dans son canapé et n’était pas non plus du voyage en Russie pour la Coupe du monde, il faisait néanmoins partie des réservistes pour le Mondial remporté par les Tricolores.
Pas souvent sur le terrain, mais toujours bon
Comment expliquer cette « régularité » (qui peut néanmoins être relativisée par ses deux petites sélections) dans les rangs de DD ? En observant les saisons de Zouma, l’affaire peut en effet paraître étrange : souvent embêté par des blessures aussi imposantes que ses cuisses, le roc d’Everton n’a réalisé que trois exercices à plus de vingt rencontres en championnat… et même un seul à plus de trente ! C’est là tout le mérite du garçon : en dépit de ses absences qui l’empêchent de suivre un rythme soutenu comme tout autre joueur majeur, l’indisponible Kurt offre de sacrées performances dès qu’il est aligné. Ce constat, les supporters des Verts, de Chelsea, de Stoke ou des Toffees ont pu l’observer chacun leur tour.
De plus, Deschamps adore le profil de son poulain – qui n’a jamais vraiment fait de mauvais choix en matière de transferts, qu’il ait choisi les Blues lors de son départ de France ou qu’il ait accepté des prêts chez les Pottersou à Everton. Tout en muscle et discipliné tactiquement (José Mourinho le faisait par exemple évoluer devant la charnière centrale, parfois), costaud au duel et pas grognon quand il squatte le banc, le robuste arrière central (1,96 mètre pour 96 kilos) impose facilement son physique devant les attaquants adverses. Sans compter qu’à 23 ans, il incarne toujours l’avenir.
Troquer le bleu d’Everton pour celui des Bleus… Et de Chelsea
D’autant plus que ses pépins physiques semblent (enfin !) derrière lui. En 2017-2018, Zouma a défendu les couleurs de Stoke City à 34 reprises en Premier League (32 titularisations, 35 si on y ajoute les coupes nationales). Et depuis le mois de septembre, l’ex-Stéphanois vient d’enchaîner cinq journées d’affilée. Sans la moindre alerte provenant de son corps, et peu de fausses notes. Mais avec une corbeille de potentiel et d’ambition restée intacte : ce que ce jeune homme veut à long terme, c’est le très haut niveau. C’est-à-dire le bleu de Chelsea et de la France après avoir porté celui d’Everton.
En témoignent ses propres propos adressés aux médias britanniques à la fin du mois d’août, lorsque son prêt était officiel : « Je vais retourner à Chelsea, oui. J’ai toujours cru en moi depuis que j’ai commencé à jouer à seize ans. J’ai toujours voulu m’imposer à Chelsea depuis que je suis arrivé. Je veux montrer aux gens que je peux y revenir et jouer. C’est pour cela que j’ai besoin de temps de jeu à Everton.(…)Je savais que j’avais besoin de jouer régulièrement, donc je ne voulais pas rester sur le banc en attendant ma chance durant deux ou trois mois. » Et les personnes qui font preuve de caractère pour se donner les moyens de réaliser à leur projet, Deschamps aime aussi.
Par Florian Cadu