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Zinédine Zidane sur le banc du Brésil, et pourquoi pas ?
Successeur désigné de Didier Deschamps à la tête de l'équipe de France et pisté par le Brésil, Zinédine Zidane a vu le sélectionneur prolonger son contrat avec les Bleus. La porte conduisant au banc de son pays se ferme donc pour quelques années encore, mais celle de la Seleção s'entrouvre.
L’histoire semblait évidente, logique et même écrite. Sauf que devant ce livre de l’équipe de France, personne n’aurait pensé que le chapitre « Didier Deschamps sélectionneur » durerait aussi longtemps. Aujourd’hui encore, le nombre de pages à tourner pour qu’il s’achève demeure inconnu puisque le champion du monde 1998 vient de prolonger son contrat jusqu’en juin 2026. Zinédine Zidane, successeur désigné, va donc devoir patienter encore quelques années s’il souhaite s’asseoir sur le banc des Bleus.
La Fédération française de football et Noël Le Graët, son président, sont heureux d’annoncer la prolongation de ?????? ????????? à la tête de l’équipe de France jusqu’au mois de juin ???? https://t.co/4CawVszXsS#FiersdetreBleus pic.twitter.com/W2YV4bOVf3
— Équipe de France (@equipedefrance) January 7, 2023
Mais même debout, l’être humain sent parfois quelques fourmis s’installer dans ses jambes à force d’attendre. Sans équipe à diriger depuis mai 2021, l’ancien coach du Real ne se verrait ainsi pas rester au chômage jusqu’à ce que DD quitte ses fonctions. Dès lors, une nouvelle option apparaît immédiatement plus sérieuse : le Brésil, dont les dirigeants seraient très intéressés par le profil du Ballon d’or 1998 et qui cherchent un remplaçant à Tite depuis la fin de la dernière Coupe du monde terminée de manière prématurée en quarts de finale face à la Croatie.
« Pourquoi ne pas regarder vers l’extérieur ? »
Zidane sélectionneur du Brésil, oui. Si elle se matérialisait concrètement, l’idée représenterait un crève-cœur aux yeux de quelques amoureux de l’EDF ou du double Z. Elle peut également paraître originale et même étrange, voire carrément grotesque pour certains puristes. Dans sa longue et riche histoire, la Seleção n’a en effet quasiment jamais fait appel à un technicien étranger : le Portugais Joreca (Jorge Gomes de Lima, de son nom complet) l’a dirigée le temps de deux matchs en 1944 avec Flávio Costa, l’Argentin Filpo Nuñez a imité le Lusitanien pour une seule rencontre en 1965… et puis, c’est tout.
Un argument pas franchement recevable selon Juninho, qui s’est penché sur la question au micro de RMC : « Ça ne me dérangerait pas de voir Zidane à la tête de la sélection, pas du tout. Le football est un sport démocratique, tout le monde peut participer… Même si la priorité sera toujours un entraîneur de ton pays, qui connaît le foot local et qui a été formé localement. Mais si tu n’as pas un nom qui fait l’unanimité pour l’équipe nationale, pourquoi ne pas regarder vers l’extérieur ? Zidane, c’est l’entraîneur parfait pour le Brésil. »
Trois champions du monde 1998 sont sur des bateaux…
Il faut dire que sur le papier, l’union entre le plus brésilien des Français et la Seleção aurait quelque chose de sexy. Certes, Zidane n’est pas connu ou reconnu pour faire de ses équipes des adeptes du Joga Bonito. Plus pragmatique et sans doute moins esthétique ou spectaculaire que lorsqu’il était joueur, le coach aux innombrables Ligues des champions en poche oublie rarement ses exigences tactiques italiennes. Mais voir un tel nom coacher une telle nation de football serait unique, encore plus quand les souvenirs rappellent combien le numéro 10 a fait souffrir ce pays avec un ballon au pied.
Plus rationnellement, observer les résultats et les décisions de Zizou – qui a fréquenté quelques internationaux comme Vinícius Junior, Casemiro ou encore Éder Militão à Madrid – dans la peau d’un sélectionneur promet d’être passionnant. Lui qui a obtenu davantage de réussite dans les tournois « courts » que dans les compétitions « marathons » (trois C1 glanés contre deux Liga, même si la Coupe du Roi s’est toujours refusée à lui) serait scruté en Copa América ou au Mondial et ses rapports avec ses joueurs analysés à la loupe, la bonne gestion humaine faisant jusque-là partie de ses qualités premières. Avec un peu d’imagination, trois légendes de l’EDF et champions du monde 1998 pourraient même s’affronter par bancs interposés durant la même épreuve en 2026 (aux États-Unis, au Canada et au Mexique) : Deschamps avec les Tricolores, Thierry Henry avec la Belgique… et Zidane avec le Brésil, donc. Alors, partants ?
Par Florian Cadu