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Zidane peut-il réellement être en danger ?
Alors qu'il va fêter dans quatre jours ses deux ans à la tête du Real Madrid, Zinédine Zidane est en train de vivre sa première vraie période difficile. Les Merengues sont quatrièmes de Liga et pointent à seize longueurs du Barça. De quoi envisager un licenciement du technicien français ? L'histoire du Real Madrid ne joue en tout cas pas en faveur du double Z.
La température avoisine les quarante degrés, Cristiano Ronaldo exhibe son bronzage travaillé à Ibiza, et Zinédine Zidane ne lâche pas son large sourire. Nous sommes le 18 août 2017, et le Real Madrid vient de rouler sur le FC Barcelone en Supercoupe d’Espagne (5-1 sur l’ensemble des deux matchs), une poignée de jours après avoir remporté la Supercoupe d’Europe devant Manchester United (2-1) et quelques mois après avoir soulevé la Liga et la Ligue des champions, la deuxième en deux tentatives pour le double Z.
Cinq mois plus tard, un léger froid s’empare de la capitale espagnole, et le technicien français n’a plus vraiment envie de sourire. Il faut dire que son Real Madrid vient d’enchaîner à Vigo (2-2) un quatrième match sans victoire à l’extérieur. Une première depuis décembre 2008. Pire, les Merengues sont désormais quatrièmes du championnat et pointent à seize longueurs du leader barcelonais après dix-huit journées. Là encore, une première depuis la saison 2012-2013 à l’issue de laquelle le Real Madrid avait terminé à la seconde place du classement à quinze points du Barça pour ce qui reste le plus gros écart de l’histoire de la Liga entre le leader et son dauphin.
Valdano : « Il y a un problème qui est clairement lié à l’entraîneur »
Alors que la mauvaise série de décembre 2008 avait coûté la tête à Bernd Schuster, la pénible saison 2012-2013, elle, avait sonné la fin de l’histoire entre José Mourinho et le Real Madrid. Malgré ses huit trophées remportés en deux ans, Zizou a donc de quoi s’inquiéter. D’autant plus qu’il est à présent au cœur des critiques comme celles assenées par l’ancien joueur et directeur sportif du Real, Jorge Valdano, pas tendre avec le Français au micro de la Onda Cero : « À l’époque, il devait corriger Rafa Benítez. Aujourd’hui, il doit se corriger lui-même. Il a sa part de responsabilité parce qu’il y a un problème qui est clairement lié à l’entraîneur. »
Habitué à subir la pression depuis ses premières roulettes, le double Z n’a pas cherché à se cacher au coup de sifflet final de la rencontre à Vigo en enfilant comme à son habitude son costume de père protecteur : « Il faut régler le problème. Je suis le responsable et je vais m’en charger. » Avant d’en remettre une couche dans une interview accordée à France Football : « J’ai envie de montrer que je peux être un bon entraîneur aussi dans la difficulté. Elle ne me fait pas peur. Je suis armé pour ça. Aujourd’hui, oui, le danger est là, mais je ne vais pas changer. »
La Ligue des champions comme juge de paix ?
Et pourtant, le Real Madrid aurait peut-être besoin d’un peu de changement. Car, à en croire Marcelo, le mal est bien plus profond que cette mauvaise série : « Nous sommes tristes. C’est l’une des pires situations que j’ai connues. Nous faisons notre possible pour nous sortir de cette situation et nous n’y arrivons pas. Nous ne pouvons rien faire de plus. Ce n’est pas un problème d’attitude. Le problème, c’est que nous n’avons pas l’habitude d’être dans une telle position à Madrid. » Et le latéral brésilien sait de quoi il parle.
Arrivé dans la capitale espagnole en janvier 2007, Marcelo a tout connu à Madrid : le licenciement de Fabio Capello malgré le titre de champion d’Espagne au motif que le jeu proposé n’était pas assez « enthousiasmant » , celui de Bernd Schuster, celui de Manuel Pellegrini quelques jours après avoir obtenu le record de points du Real en championnat, ou encore de celui de Carlo Ancelotti, un an après avoir apporté au peuple madrilène une Décima tant attendue. Alors tout Zizou qu’il est, le sort du coach madrilène pourrait se jouer lors de la confrontation avec le Paris Saint-Germain en huitièmes de finale de C1. Des Parisiens qui prendraient un malin plaisir à faire virer un second coach en une saison après avoir provoqué le licenciement de Carlo Ancelotti du Bayern Munich en septembre dernier.
Par Steven Oliveira