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Zidane n’avance plus masqué
Aujourd’hui assistant, Zinédine Zidane se rêve entraîneur en chef, et pourquoi pas dès la saison prochaine. Une surprise pour certains, une certaine logique pour les suiveurs du Real Madrid. Car cette saison, Zizou a fait mieux qu’apprendre, il a progressé.
Don Diego de la Vega et Zinédine Zidane ont plus qu’un Z en commun. Studieux élèves espagnols, ces deux héros ont décidé (à quelques siècles d’intervalle) de quitter la péninsule ibérique pour voguer vers d’autres cieux. Seule, et grande, différence, Zizou a décidé d’ôter son masque au contraire de Zorro. À aujourd’hui 41 ans, le Français souhaite se défaire de sa casquette d’assistant d’Ancelotti. Non pas que son statut soit un fardeau, l’heure est seulement arrivée pour lui de voler de ses propres ailes. À en croire Marca, le pacte est déjà scellé avec les dirigeants du Real : à la fin de cette saison, Zidane prendra les commandes d’une équipe européenne avant de mieux revenir à la tête de la Maison Blanche. Du côté de la direction, personne pour nier ni valider. Un silence en forme d’acquiescement, donc. Car après avoir gravi un à un les échelons de la formation du Real Madrid, Zizou verrait de bon ton une aventure plus solitaire. La rumeur l’envoie à Monaco, lui ne ferme aucune porte.
Ancelotti : « Il a du charisme »
Fraîchement titulaire du DEF (Diplôme d’Entraîneur de Football), Zidane n’a pas attendu ses brevets pour faire son choix. En 2009, après quelques années en tant qu’ambassadeur publicitaire de Danone, il fait son come-back au Real Madrid. Dans un rôle plus que flou, il devient le conseiller du fraîchement réélu président Florentino Pérez. Les portes de la Ciudad Real Madrid lui sont ouvertes, celles du Bernabéu également. « Il peut nous conseiller d’un point de vue technique et sportif. Mais c’est une idée de transition pour lui » , diagnostiquera un Florentino Pérez évasif. À la suite de cette expérience, il intègre par le Centre d’Économie et de Droit du Sport situé à Limoges. Son diplôme en management sportif en poche, il réintègre en 2011 l’organigramme merengue. Propulsé directeur sportif, il doit faire face à l’omnipotence d’un Mourinho qui a déjà eu la peau de son prédécesseur, Jorge Valdano. Tant et si bien que la saison suivante (2012/13), il prend place à la tête de la Cantera du Real Madrid. Le terrain, enfin.
Au contact des gamins de la Fabrica, il prend goût au métier d’entraîneur. La chute inexorable de Mourinho et l’arrivée de son ancien mentor Ancelotti vont précipiter son arrivée sur le banc du Bernabéu. Dans un rôle d’assistant, sa mission première et d’encadrer la jeunesse merengue (Jesé et Morata en tête) ainsi que le Français Karim Benzema. Une réussite. Le Canterano éclabousse de sa classe et de sa précocité la Liga, l’ancien Lyonnais évacue, lui, du Bernabéu tous sifflets et doutes. « Zidane a été très important cette saison et l’an dernier pour Benzema, confie Pavon, aujourd’hui consultant pour la télé du club et en passe d’obtenir ses diplômes d’entraîneur. Pour Benzema, avoir un Zinédine Zidane qui te conseille tous les jours, qui connaît ce club comme sa poche, qui en est un Dieu vivant, est très important. » Dans un entretien au Mundo, Carlo Ancelotti y va également de son compliment : « Quand il parle (aux joueurs), ce n’est pas n’importe comment. Il a le respect. Il a du charisme. Il se débrouille très bien. Il sera un grand entraîneur. »
Le destin plus que la logique
Avant d’hypothéquer sur ses futurs compétences (ou pas) en tant que numéro un, il fait déjà ses preuves dans l’ombre de Carlito. L’appétit venant en mangeant, Zidane se prend au jeu – dans la hiérarchie des adjoints, il a pris la pole face à Paul Clement. « C’est là que je veux être maintenant, insistait-il un brin impatient dans les colonnes de L’Équipe Mag. Il(Florentino Pérez) m’a donné sa confiance, comme Ancelotti (…). Maintenant, il faut que je fonce. Je suis avant tout un compétiteur, j’ai ça dans le sang. » Le Real et l’équipe de France font également partie de son ADN. En embrassant la carrière d’entraîneur, difficile d’imaginer les cases Bleus et Merengues non cochées. Plus qu’une logique sportive, c’est le destin d’un homme, le plus grand footballeur français de tous les temps (avec Platini), qui le veut. C’est également ce que se dit Florentino Pérez. Plus qu’une simple recrue, le big boss madrilène s’est offert un proche avec Zizou. Et dans son plus grand rêve, Florentino souhaite un Zidane sur le banc, lui le dernier à avoir offert une Ligue des champions au Real Madrid. Ce mardi, c’est en tant qu’assistant que ZZ officiera. Reste à savoir de quel côté se trouvera Tornado.
Par Robin Delorme, à Madrid