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Zidane, le retour du héros
Neuf mois après avoir quitté le Real Madrid, Zinédine Zidane revient par la grande porte après une année noire pour la Maison-Blanche éliminée dès les huitièmes de finale de Ligue des champions. De retour, l'entraîneur français compte bien prendre les choses en main sur et en dehors du terrain.
Geste phare du joueur Zinédine Zidane, la roulette consiste à effectuer un tour sur soi-même avec le ballon sous la semelle. Finalement, l’entraîneur Zinédine Zidane n’est pas vraiment différent puisqu’il a beau s’offrir un petit tour du monde pendant neuf mois, il revient toujours à l’endroit de départ : le Real Madrid. Car oui, le double Z va reprendre son costume d’entraîneur des Merengues en remplaçant Santiago Solari, plombé par l’élimination en Coupe du Roi et en huitièmes de finale de Ligue des champions, neuf mois après l’avoir quitté volontairement. Un coup dur pour José Mourinho dont le nom circulait depuis plusieurs jours dans la capitale espagnole. Florentino Pérez a finalement choisi un autre come back afin de mener la révolution madrilène. Une révolution qui ne devrait donc pas être placée sous le signe de la bagarre, mais qui va être réalisée en douceur.
Le mercato de la discorde
En quittant son poste d’entraîneur du Real Madrid en juin 2018, Zinédine Zidane avait laissé entendre qu’il ne pouvait pas vraiment faire mieux après avoir remporté trois Ligue des champions en trois ans. D’autant plus qu’il sentait que la fin de cycle se rapprochait : « C’est le moment pour tous. Pour moi, l’effectif, le groupe. Je sais que c’est bizarre, mais c’est important. Je devais faire ça pour tous. Ce que je pense, c’est que cette équipe doit continuer à gagner et a besoin d’un changement. Après trois ans, elle a besoin d’un autre discours, d’une autre méthodologie. » Le champion du monde 98 a finalement eu raison, puisque Cristiano Ronaldo a quitté le navire peu de temps après lui, et le Real Madrid vit un exercice 2018-2019 bien difficile à l’image de son élimination face à l’Ajax Amsterdam.
Et si c’était cette fin de cycle qui était finalement à l’origine du départ de Zinédine Zidane ? C’est en tout cas l’avis du quotidien AS qui évoquait le fait que le double Z n’ait pas apprécié que Florentino Pérez préfère reconstruire l’équipe autour de Gareth Bale et accepte de laisser filer Cristiano Ronaldo, dont le départ était déjà dans les tuyaux avant la démission de Zidane. Une information que partage l’ancien président du Real Madrid Ramon Calderón, qui évoque un problème de recrutement dans une interview à Bleacher Report : « Zidane l’a expliqué très clairement quand il a décidé de quitter le Real. Il a insisté pour garder Cristiano et transférer Bale, mais le président a fait exactement l’inverse. Zidane voulait aussi recruter d’autres joueurs, en dehors du départ de Bale, mais ses souhaits n’ont pas été exaucés, alors il a décidé de partir. Et il a eu raison. » Là encore, Zidane a eu le nez creux, puisque aucun renfort de renom – le transfert de Vinicius Junior étant déjà acté depuis un an – est arrivé sur le plan offensif durant l’été 2018 malgré le départ de Cristiano Ronaldo. Avec les conséquences que l’on connaît aujourd’hui.
Eden Hazard peut faire ses valises
Si Zinédine Zidane a donc accepté de revenir à la Maison-Blanche, c’est qu’il a eu la garantie d’avoir un minimum la main sur le recrutement. Et cela tombe bien puisque après la désillusion en C1, Florentino Pérez est prêt à dégainer le carnet de chèques afin d’amener un peu de sang neuf à cette équipe qui commence à prendre des rides. Et la première recrue pourrait bien être Eden Hazard, dont la non-venue l’été dernier était, selon plusieurs médias espagnols, la cause de la démission de Zizou. Il faut dire que Hazard ne s’en est jamais caché : il est fan du Real Madrid et de Zidane : « Quand on pense football, on pense Zidane parce qu’il était capable de tout sur un terrain. Il est magique. » Et inversement.
Mais avant de penser à cet été et au recrutement, Zinédine Zidane va devoir pacifier un vestiaire qui part en lambeaux. Avec d’un côté Isco qui boude car il ne joue plus et d’un autre les capitaines et amis Sergio Ramos et Marcelo qui s’embrouillent à l’entraînement. Trois hommes qui ont probablement affiché un large sourire en apprenant le retour de leur ancien coach. Surtout Isco et Marcelo, piliers de l’ère Zidane, qui cirent le banc sous Santiago Solari. Attention à ne pas trop sourire non plus puisque même en douceur, une révolution reste une révolution.
par Steven Oliveira