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Zidane-Klopp, la lutte des classes

Par Mathieu Rollinger
5 minutes
Zidane-Klopp, la lutte des classes

Trois Ligue des champions sur la cheminée à zéro pour Zinédine (en tant que joueur et entraîneur). Une tignasse ébouriffée à zéro pour Jürgen. Les coachs de Madrid et de Liverpool se croiseront pour la première fois ce samedi à Kiev, et si les deux peuvent postuler le titre de meilleur technicien du continent, chacun a des armes complètement différentes à opposer.

Il est des rencontres improbables. Celle entre Zinédine Zidane et Jürgen Klopp est de celles-ci. Évidemment, voir les coachs de deux des plus belles équipes européennes face à-face en finale de Ligue des champions n’a rien de faramineux. Mais si on se penche de plus près sur leurs parcours respectifs et sur leurs personnalités, l’opposition de ce samedi soir prend une allure de choc des cultures. Ni plus ni moins. Et à Kiev, quand le boss de Liverpool tendra la main à son homologue madrilène, c’est un sentiment partagé entre l’admiration et la méfiance qui devrait traverser les deux hommes.

« J’admirais le joueur, je respecte le collègue »

Première différence et non des moindres : l’un a été le joueur que l’autre n’a jamais été. Honnête joueur de seconde division allemande dans les années 1990, confortablement installé à son poste de défenseur à Mayence comme l’atteste son record de matchs dans cette division fixé à 325, l’Allemand a déjà avoué son faible pour le fuoriclasse qu’était son futur adversaire. « Il est dans le top 10…[Il corrige]dans le top 5 des meilleurs joueurs de tous les temps » , s’enthousiasmait Klopp ce mois-ci, sans aucun complexe d’infériorité (être un grand joueur n’a jamais garanti d’être un grand entraîneur), seulement avec le soulagement de ne pas devoir le prendre au marquage ce samedi. « C’est un personnage extraordinaire dans le football. Je l’admirais en tant que joueur et je le respecte en tant que collègue, ajoutait-il. C’est incroyable ce qu’il réalise avec le Real. C’est pour cette raison que je suis impatient d’y être. »

Mêmes courbettes du côté madrilène. « Je ne le connais pas personnellement, je ne l’ai jamais rencontré ni jamais vu, reconnaissait cette semaine Zinédine Zidane. Mais je connais son travail et c’est un formidable entraîneur. » Pourtant, cette considération mutuelle ne saurait dissimuler que l’un et l’autre n’ont pas eu les mêmes trajectoires : le Merengue a rapidement exercé au plus haut niveau, alors que le coach des Reds a pris le temps de grimper les échelons. Chacun sait reconnaître le mérite de l’autre, sans pour autant l’envier.

Un bolide et un camping-car sur la même autoroute

Grâce à son statut de Galactique, le Double Z a disposé de tout le crédit nécessaire pour se faire les griffes au sein de la Maison-Blanche, d’abord en tant qu’adjoint d’Ancelotti puis avec la Castilla, avant de sauter dans le grand bain en janvier 2015. Presque sans filet. Ce qui apparaît rétrospectivement comme une belle prise de risque pour une personne de sa trempe. Mais depuis, l’essai a été plus que confirmé, le Français n’ayant jamais connu l’élimination européenne et ayant à portée de main sa troisième C1 consécutive. Un destin aussi tracé qu’exceptionnel. Combien sont-ils à avoir su s’imposer aussi rapidement sur le banc d’un club où ils étaient déjà adulés ?

Jürgen Klopp peut se targuer d’être un de ceux-là. Les crampons à peine raccrochés en 2001, celui-ci s’est vu confier l’équipe première de Mayence et l’a envoyé pour la première fois de son histoire en Bundesliga, après seulement trois ans d’exercice. Mais c’est au Borussia Dortmund, un club d’une dimension supérieure à tout ce qu’il avait connu jusque-là, qu’il gagne la reconnaissance et ses premiers trophées (deux championnats, une Pokal et deux Supercoupe). Avec une méthode qui a ensuite rapidement pris en Angleterre, puisqu’il disputera ce week-end sa deuxième finale de Ligue des champions de sa carrière, après celle perdue de 2013 avec le BvB.

Le jog’ et le costard

Bien qu’étant de la même génération (50 ans pour l’Allemand contre 45 pour le Français), ces deux-là ne sont pas passés par la même école. Ce qui a des incidences jusqu’à leur style. C’est futile, certes, mais aux joggings de Klopp, Zizou répond par des costards bien cintrés. Mais c’est surtout dans leur manière de manager que les différences sautent aux yeux. Dans la gestion de groupe, d’abord. L’Allemand arrive à fédérer ses hommes en adoptant une posture quasi paternaliste, tandis que le Marseillais a d’abord gagné sa légitimité par son aura. Dans la communication ensuite. Quand Klopp a choisi une communication volontariste, n’hésitant pas à jouer la carte de la séduction avec les journalistes, Zidane est passé maître dans l’art de la langue de bois. Et enfin, dans le jeu mis en place. Celui de Klopp a une image très marquée par l’offensive et étiqueté « gegenpressing » ou « heavy-football » , alors que son cadet reste fidèle à la philosophie madridista et cet alliage entre esthétisme et froid réalisme.

Reste que chacun des deux hommes a un déficit à combler. Malgré deux titres européens, Zidane doit encore prouver que son apport en matière de coaching va au-delà d’être un simple modèle pour ses joueurs. S’il a fourni de solides arguments lors des confrontations face à Paris, la Juventus ou le Bayern, c’est encore sous cet aspect qu’il devra se justifier. Klopp, lui, est au-dessus de tout ça, mais lorgne sur autre chose : la faculté de son homologue à soulever les trophées. Et ce samedi encore, quand l’un devra assumer son statut de favori, l’autre jouera encore une fois sa carte d’outsider. Pas dit finalement que ces rôles ne les dérangent tant que ça.

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