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Zéro tracas, zéro blabla : Herrera !
Pressenti pour accompagner Marquinhos et Idrissa Gueye au milieu face à l’Atalanta ce mercredi en Ligue des Champions, Ander Herrera pourrait disputer son premier grand rendez-vous européen avec le PSG dans la peau d'un titulaire. Un choix judicieux au regard des impératifs tactiques avec lesquels doit composer Thomas Tuchel, et une bonne occasion pour lui de prouver que Paris ne s'est pas trompé en lui faisant confiance il y a plus d'un an.
Depuis l’arrivée des Parisiens à Quinta do Lago, où se trouve leur camp de base au Portugal pour le tant attendu Final 8, c’est la question qui brûle les lèvres des supporters Rouge et Bleu les plus curieux : qui va bien pouvoir remplacer Marco Verratti pour ce quart de finale de Ligue des Champions face à l’Atalanta ? Comme si, en l’état actuel des choses, ce n’était pas évident que la réponse soit « Ander Herrera » . Une anomalie rendue possible par la saison tronquée par les blessures de l’enfant de Bilbao. Un homme qu’on a davantage entendu que vu ces derniers mois, et qui se doit maintenant de marquer les esprits sur le terrain avec Paris.
Reculer pour mieux transpercer
Cela fait déjà plus d’un an qu’Ander Herrera a signé pour le Paris Saint-Germain. Pourtant, avant ces derniers jours, il était difficile de se rappeler d’une rencontre à laquelle l’ancien milieu de Manchester United a pris part dans son intégralité. La faute aux blessures, bien sûr, mais aussi au changement de système en 4-4-2 (ou 4-2-4) qui ne l’a pas non plus aidé. Car si Thomas Tuchel remet sur la table la carte Herrera ces derniers jours – pour suppléer Marco Verratti -, c’est surtout car il est dans l’obligation de revenir à son 4-3-3 du début de saison à cause des absences d’Ángel Di María (suspension) et de Kylian Mbappé (blessure). Ensuite, car malgré le peu de minutes passées sur un terrain cette saison, Herrera a quelques repères dans un milieu à trois avec Idrissa Gueye et Marquinhos en sentinelle. À Lyon par exemple, lors de la sixième journée de Ligue 1, il était annoncé sur la gauche à la place de Marco Verratti. Mais Ander Herrera avait en réalité évolué à droite, tentant de casser des lignes par des projections vers l’avant ou des passes bien senties.
Un héritage des années où Herrera jouait meneur de jeu à Bilbao ou Saragosse, mais avait dû se réinventer au fur et à mesure comme il le confiait pour So Foot en novembre 2019 : « À Bilbao, avec Bielsa, j’étais un 8 ou plutôt un « milieu de terrain mixte » comme il les appelle. Mais en arrivant à Manchester, je me suis rendu compte qu’il fallait que je change un peu. » Spoiler : changer complètement le processeur est impossible, mais réadapter son jeu un cran plus bas ne l’est pas. « La facilité pour donner les passes, la maîtrise de l’espace-temps, je les ai toujours, mais la différence, c’est qu’aujourd’hui, ces transmissions-là, je ne les fais pas dans les vingt derniers mètres mais plus bas (…) La seule chose qui a changé, c’est mon rapport au danger. Avant, j’essayais d’en créer, aujourd’hui, j’essaie de le réduire au maximum. Pour limiter ce facteur, j’anticipe davantage les pertes de balles. » C’est cette polyvalence que recherche Tuchel, qui préfère dans tous les cas se reposer sur Marquinhos en sentinelle avec Gueye pour équilibrer son équipe plutôt que sur Leandro Paredes lorsqu’il démarre en 4-3-3. Un avantage certain pour Herrera en vue de mercredi.
Ander, un leader ?
Au-delà du terrain, Ander Herrera revêt aussi l’habit de leader. Un tempérament qui a trop souvent fait défaut aux Parisiens en Ligue des Champions, pas plus tard que l’an passé face à Manchester United. S’il n’avait pas joué la manche retour à Paris, Herrera n’a pas oublié le passé récent de son nouveau club dans la compétition reine. « J’espère qu’on aura retenu la leçon et que le sort ne va pas continuer à s’acharner sur nous. Je croise les doigts pour que ça n’arrive plus. Je suis quelqu’un de très superstitieux » . La superstition, c’est bien. L’action, c’est mieux.
Sous contrat avec Paris jusqu’en 2024, Ander Herrera ne va pas pouvoir se contenter des discours indéfiniment. Si le PSG a misé sur lui, c’est avant tout pour engraisser un effectif trop maigre au milieu sans perdre en reluisance. Pas simplement pour faire le nombre et se balader face à Linas-Montlhéry en Coupe de France au mois de janvier. Lorsqu’il avait posé ses bagages à Paris, Herrera avait « promis trois choses : travail, professionnalisme, passion » . Certes, en Ligue des Champions, il avait déjà joué vingt minutes face au Real en phase de groupe au Parc des Princes ou glané une titularisation à l’extérieur à Bruges (en 4-3-3, déjà). Mais c’est peu, et la pression ne sera pas du tout la même ce mercredi soir avec une place en demi-finale de C1 à la clé. Alors, après avoir bossé dans l’ombre une bonne partie de la saison, il est désormais temps de prendre un bain de lumière. Ça tombe bien : le PSG a besoin de lui.
Par Andrea Chazy