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Zeidler : « Je n’ai même pas négocié avec Sochaux »
Cinq ans après son départ de Tours, Peter Zeidler (54 ans) est de retour en France. Le francophile technicien allemand s’est engagé avec Sochaux, où il remplace Albert Cartier. Depuis le 15 juin et la reprise de l’entraînement des Lionceaux, Zeidler découvre son nouvel environnement, bien conscient que le FCSM aura beaucoup à faire s’il veut retrouver la Ligue 1.
Votre nom est apparu tardivement quand Sochaux cherchait encore un entraîneur. Les contacts avec la direction ont été tardifs ?J’étais sous contrat avec le FC Sion, que j’avais rejoint en août 2016. À l’époque, le club était en fin de classement, et on a terminé troisième, en atteignant la finale de la Coupe. En avril, Christian Constantin, le président du FC Sion, avait décidé de me retirer la direction de l’équipe et une séparation à l’amiable avait été actée pour le mois de juin. J’ai eu des contacts avec Sochaux, qui cherchait un coach. On a pu se rencontrer, et j’ai tout de suite accepté. Nous n’avons même pas négocié.
Pourquoi ?Sochaux représente quelque chose dans le football français. Entre mon départ de Salzbourg et ma signature à Sion, sept mois environ s’étaient écoulés. Et pendant ce temps, j’ai pu voir un certain nombre de matchs. Comme Sochaux n’est pas très loin de la frontière allemande, je suis venu à Bonal plusieurs fois. J’échangeais aussi avec Ilja Kaenzig, le directeur général, qui avait travaillé en Allemagne. Sochaux, c’est une histoire, une tradition, un palmarès, une référence en matière de formation, des infrastructures de qualité. Je ne pouvais pas refuser.
On vous a demandé de remonter en Ligue 1 ? Car Sochaux reste sur trois saisons en L2 franchement pas terribles…Non, on ne me l’a pas demandé. Sochaux a bien sûr l’ambition de retrouver la Ligue 1, mais n’est pas favori. Quand je discute avec les supporters, je comprends que c’est leur souhait, car le club a un passé en L1. Mais on ne va pas annoncer maintenant que nous visons la remontée. Nous allons essayer de jouer un rôle dans ce championnat, où, à mon avis, il y en a beaucoup qui peuvent prétendre à l’accession : Lorient, Nancy, Lens, Reims, Brest, Le Havre, Nîmes, Auxerre… Et il peut y avoir des surprises : qui s’attendait à la montée d’Amiens ?
Revenir en France, après Tours (2011-septembre 2012), c’était une priorité pour vous ?Oui ! J’adore votre pays. C’est un peu ma deuxième patrie. J’aime aller prendre un café tôt le matin en lisant mon quotidien. J’aime parler avec les gens. Mon affection pour la France dépasse le cadre sportif. Bien sûr, le football a joué un rôle important dans mon rapprochement avec ce pays. Celui des années 1980, 1990, 2000… C’est pour toutes ces raisons que j’étais particulièrement heureux de venir entraîner à Tours, en 2011.
L’aventure s’était achevée un peu plus vite que prévu…On ne peut même pas parler de deuxième saison à Tours, puisque j’ai été licencié au bout de cinq matchs en 2011-2012. On avait perdu contre trois des plus grosses équipes du championnat, Monaco, Nantes et Dijon. Moi, je veux retenir la première saison. Nous avions terminé à la sixième place, un peu contre toute attente. Je me souviens qu’à une ou deux journées de la fin, nous étions toujours en course pour la montée. On avait vraiment vécu un championnat intéressant, avec de jeunes joueurs qui ont bien progressé depuis, comme Oniangué, Rigonato, Ketkeophomphone…
Est-il exact que vous auriez pu revenir en France, et plus précisément à Auxerre, l’année dernière ?C’est vrai. J’avais rencontré Guy Cotret à la gare de Lyon, au Train bleu. Mais l’AJA avait finalement engagé Viorel Moldovan. Il devait être quelque part écrit que je reviendrais en France.
À Tours, vous aviez laissé l’image d’un entraîneur faisant pratiquer un football plutôt offensif. L’histoire va-t-elle se répéter à Sochaux ?On a tous des principes de jeu. Je sais qu’à Sochaux, il y a une tradition de beau jeu. C’est aussi mon projet. Et je veux que cela devienne le projet des joueurs. C’est pour cela qu’il faut les faire adhérer à certaines choses. Nous avons repris l’entraînement le 15 juin, plusieurs jours avant les autres équipes de Ligue 2. Cette date avait été fixée avant mon arrivée, notamment afin de permettre aux joueurs de faire des tests médicaux. J’aurais pu la changer, mais je n’ai surtout pas voulu le faire. C’est une très bonne chose d’avoir pu se retrouver afin de commencer à bien travailler, à apprendre à se connaître. La préparation de la saison est très importante si on veut se donner les moyens de la réussir. On va renforcer l’équipe, avec au moins trois recrues.
Vous avez entraîné en France, en Autriche et en Allemagne, mais jamais en Bundesliga…J’ai été adjoint de Ralf Rangnick à Hoffenheim. J’ai donc une petite expérience de la Bundesliga. J’ai eu récemment des contacts avec des clubs de 2. Bundesliga. Un jour, je rentrerai en Allemagne, c’est évident…
Propos recueillis par Alexis Billebault