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Zazie : « Florentino va me proposer un château en Espagne »
Les vœux de Johnny Hallyday ont été exaucés : Zazie, son footballeur préféré, a été nommé entraîneur du Real Madrid. Et cette fois, les Merengues semblent enfin entre de bonnes mains. Rencontre exclusive avec la nouvelle patronne de la Maison-Blanche, qui s'apprête à y lancer une vraie révolution.
Bonjour Zazie, et premièrement, félicitations pour votre nouveau poste ! Quelles ont été vos premières impressions ?Je suis très contente, je ne m’y attendais pas. En même temps, je pense que je suis vraiment la personne de la situation.
Oui, on vous sent assez surprise, et tout le monde l’est. On pensait que l’heure de Zidane était arrivée, qu’est-ce qui a fait la différence selon vous ?Je pense que c’est les conseils de Johnny, lui qui aime beaucoup le foot. Il aime pourtant beaucoup Zizou. Mais comme il avait parlé de moi à la télévision, il se trouve que Florentino Pérez a regardé la télévision, parce qu’il est très occupé comme garçon. Et il est tombé sur ce fameux JT. Donc il s’est dit que puisque j’avais gagné en tant qu’ex-joueur de l’équipe de France, c’était important d’avoir le job à la place de Zizou.
Un petit message pour Zinédine ? Vous pensez que son tour arrivera un jour ?Écoutez, connaissant Pérez, il y a de fortes chances que je ne fasse pas l’affaire non plus. Peut être que j’irai jusqu’à la fin de la saison prochaine, mais ça va être compliqué quand même. Il faudra faire preuve d’autorité avec les joueurs. Surtout avec Ronaldo, ça va être compliqué. Peut-être que je vais manquer d’autorité, peut-être que finalement, Zidane ferait mieux. Mais pour le moment, il faut respecter les choix de Pérez quand même.
Oui, ça va être une de vos grandes missions, gérer les ego de cet effectif. Comment s’y prépare-t-on ?Oui, c’est compliqué, d’autant plus qu’on a des gens qui sont un petit peu bien payés. Je pense que je vais tout de suite les mettre d’accord, en leur disant que, comme je suis mieux payée qu’eux, en tant qu’entraîneur, ils ne vont pas pouvoir se la couler douce. Bale, il est très sympa, mais c’est quand même exorbitant ce qu’il demande. Donc je pense, comme il y a le fameux mercato qui s’ouvre, que je vais les mettre au marché pour de vrai. C’est-à-dire que, comme entraînement, ils vont devoir passer le mercredi matin et le samedi matin à faire les poireaux, à être maraîchers. Ça va les calmer un peu. C’est une forme d’entraînement humain, pour se mettre aussi au contact des gens. C’est important qu’ils arrêtent de se la péter un petit peu.
On a hâte de voir Cristiano Ronaldo soulever des cagettes.Ronaldo, on sait que c’est un peu le beau gosse. Je vais tout de suite lui montrer tout mon book de photos, je pense que ça va aussi le calmer, et lui faire changer de coupe de cheveux peut-être. Je pense à une perruque, peut-être rouge, c’est quelque chose qui lui irait très très bien et qui devrait au moins lui faire retrouver une certaine autorité sur le terrain. Les photos, c’est bien, mais c’est pas mal de jouer aussi.
Les débuts ont été parfaits, une victoire 5-0 face à La Corogne samedi dernier. C’est ça votre politique pour remobiliser les troupes si vite, le poing sur la table d’entrée de jeu ?Oui, c’est ça. C’est-à-dire que j’ai surtout mis les petits doigts sur la table, parce que je n’ai pas envie de me casser les mains. À partir du moment où c’est une fille qui devient entraîneuse… Je ne sais pas si on peut dire entraîneuse ? Ça peut faire un peu ambigu, on va rester sur entraîneur ! Mais je pense qu’il y a quelque chose de très très bien, c’est Karim Benzema. Il a quand même une réputation qui n’a pas été salie ni rien du tout, c’est quelqu’un que personne ne connaît, personne ne l’attend, et il va falloir l’éclairer un peu je pense.
Et puis il est réputé pour avoir de bons rapports avec les femmes…Avec les femmes, il n’a pas un bon contact pour le moment, donc c’est à moi de faire en sorte que Benzema, qui est quand même un attaquant de dingue sur le terrain, soit rendu un peu plus sexy au niveau du public.
Ces paroles dans votre chanson avec Axel Bauer, qui chantait « serait-elle à ma place plus forte qu’un homme » , c’était déjà un message à l’époque ? Une annonce ? C’était un appel en fait, oui. On connaît un peu les enjeux, et c’est vrai que nous, on doit aussi penser à nos carrières. Vous savez, au bout d’un moment, les chanteuses peuvent se faire mal, se blesser également. Ce qui fait, malgré les sommes parfois exorbitantes qu’elles gagnent, qu’elles doivent penser à une reconversion de carrière. D’où l’idée de devenir entraîneur d’un club de foot, ce qui paraît totalement légitime par rapport à ma carrière.
Mais en ce moment vous avez quand même une promo et une tournée à gérer. Concernant l’emploi du temps, ça va se passer comment ?J’ai décidé qu’à chaque fois qu’on faisait un match quelque part, en déplacement, en tant qu’entraîneur, je ferai un concert le soir. Dans le stade. Et pour la tournée en France, c’est Zidane qui prendra ma place.
Maintenant que vous êtes à Madrid, vous allez acheter un château en Espagne ?C’est déjà fait ! Comme j’étais quand même un petit peu réticente si vous voulez, vu l’enjeu, c’est ce que j’ai suggéré à Florentino Pérez, qu’il me propose un château en Espagne, mais reconstruit à côté de la Maison-Blanche. Donc c’est intéressant.
Maintenant que la page Benítez est tournée, on peut se lancer dans les bilans. Pourquoi ça n’a pas collé entre lui et le Real d’après vous ?Je pense qu’il ne chante pas bien. On sait qu’il n’a pas beaucoup de charisme, et que c’est important de pouvoir tenir. Il faut du charisme pour ce genre de profil, vous voyez ? Au moins ça, il faut être un peu respecté. Je pense que là, il y a une évidence, c’est pour ça que j’ai fini par accepter. Benítez avait des compétences, il n’y a pas de problème là-dessus. La preuve, c’est qu’il est quand même en train de les emmener à la mi-saison en 8es de finale de Ligue des champions. Mais il faut pouvoir représenter un côté un peu iconique, et je pense qu’auprès de tous ces joueurs, évidemment ma réputation n’est plus à faire.
En cas de clash dans le vestiaire, ça va se régler comment ? En musique ?Oui, j’ai prévu des amis qui font partie d’un groupe, qui vont venir non pas masser pour calmer les joueurs, mais leur chanter des berceuses. Je crois beaucoup à la musicothérapie, je pense que c’est important de garder cette note de tendresse entre eux. J’avais pensé à Shaka Ponk, pour les berceuses c’est quand même les spécialistes. Et je pense que c’est bien, c’est un groupe avec des gens de toutes les ethnies, c’est important aussi de trouver une homogénéité, une unité dans toutes ces différentes nationalités.
L’adversaire principal et éternel reste le FC Barcelone de Messi. Pour contrer l’Argentin, est-ce que vous allez demander des conseils à Florent Pagny qui connaît bien ce pays ?Florent Pagny s’occupe aussi de ça, bien sûr. Et en ce qui concerne Barcelone, j’avais suggéré de leur faire faire des castells, un peu la spécialité du coin. Vous voyez ce que c’est ? Les tours humaines où il y a beaucoup de gens en bas. Et c’est vraiment une spécialité de Catalunya. C’est de la solidarité. C’est-à-dire que ceux qui sont forts sont en bas. Ceux qui sont plus légers, plus mobiles, les attaquants, sont en haut. Le gardien de but, je le mets au milieu. Et Florent a trouvé que c’était une très bonne idée de leur faire faire des tours humaines pour leur apprendre la solidarité. Entre Ronaldo sur les marchés et ça pour l’équipe de Barcelone, je pense qu’on aura de beaux enjeux pour les matchs à venir.
En attendant, la prochaine étape, c’est le match face au Sporting Gijón, dimanche prochain. C’est une petite équipe, qui devrait vous poser peu de problèmes, comment vous préparez-vous ?Il faut se méfier des petits. C’est ce que j’apprends à mes joueurs, c’est ce que j’ai envie de leur dire aussi. Le petit match, c’est déterminant pour les grandes choses. On dit « un petit pas pour l’homme, un grand pas pour l’humanité » . C’est ce qu’il faut dire au Real pour qu’il reste le plus grand club du monde, ce qui est finalement mon ambition. Enfin, au bas mot. Parce que j’ai aussi proposé un match avec une équipé mal connue qui joue sur la Lune. Et je pense qu’une fois qu’on aura réglé les problèmes mondiaux, et que le Real sera définitivement le plus grand club du monde, on pourra s’occuper des territoires inconnus.
En tout cas, on sent que vous maîtrisez déjà bien la langue de bois des grands entraîneurs.Je ne vois pas du tout ce que vous voulez dire. Je ne parle pas français, c’est peut-être aussi la barrière de la langue.
Et la relation avec Pérez, homme difficile à manœuvrer, vous l’appréhendez ?C’est difficile parce qu’on sait que c’est un grand consommateur d’entraîneurs, donc on est un peu sur la sellette. Il faut lui rappeler qu’il n’est que le financier. C’est-à-dire que s’il finance quelque chose qui n’a pas lieu, ça ne veut rien dire. Voire peut-être parfois faire grève, vous voyez. Par exemple sur un match de finale, puisque j’ai bien l’ambition d’emmener mon club jusqu’en finale, ne pas le jouer. Voilà.
C’est un peu radical comme politique. Et dur pour les supporters, vous ne trouvez pas ?Non, parce que je pense que les supporters sont vraiment derrière nous, à tout prix, et que si on arrive et qu’on leur explique, ils vont très très bien comprendre. Même s’ils ont payé leur place, il n’y a aucun problème là-dessus.
En conclusion, avec vous, énormément de choses vont changer. Vous arrivez avec énormément d’ambitions et de projets.Beaucoup d’ambitions, beaucoup de projets, et je finirai quand même par dire que j’aime beaucoup beaucoup le foot et que j’aime beaucoup Zidane, donc je lui souhaite quand même bon courage !
Propos recueillis par Alexandre Doskov