- Serie A
- 11e journée
- Juventus/Inter (1-3)
- Notes
Zanetti éternel, Giovinco impalpable
Fin de série pour la Juventus. La faute à une Inter solidaire, qui a su réagir après un début de match cauchemardesque. Zanetti a été énormissime, Nagatomo a rendu dingue les défenseurs, tandis qu'en face, Marchisio et Giovinco ont été très décevants.
Juventus
Buffon (5) : Fusillé sur le pénalty, il repousse mal le tir de Guarín, et est malchanceux sur celui de Palacio. Le portier na pas été décisif, contrairement à son homologue nerazzuro.
Lichtsteiner (3) : Il aurait dû sortir à la 35e minute, après une deuxième faute nette sur Cambiasso. Gracié par l’arbitre (pourquoi ?), il a été sorti par son coach, qui a bien senti que son équipe allait finir le match à dix. Pas bon, pas bon, pas bon.
Barzagli (6) : Attentif en première période, il a souvent été pris par la vitesse de Nagatomo en seconde, et a eu du mal au marquage sur Milito. Il a commis plus de fautes que d’habitude, preuve que la sérénité n’était pas au rendez-vous hier soir. Il reste tout de même le meilleur de l’arrière-garde turinoise.
Chiellini (5) : Toujours près à filer un coup de main en attaque, il a souvent déserté sa défense, laissant du champ aux attaquants de l’Inter. On l’a senti beaucoup moins maître de lui-même que d’ordinaire, d’autant qu’il a commis beaucoup trop de fautes. Le crâne de Milito en sait quelque chose.
Bonucci (5,5) : Propre sur ses tacles, toujours près à aller au duel, il est toutefois en retard sur le but de Milito. D’ailleurs, ce n’est pas la seule fois du match où il a été en retard, hein…
Asamoah (5,5) : Ne parlons pas du hors jeu, lui n’y peut rien. Il délivre une passe parfaite à Vidal même si, à la base, il s’agit probablement d’un tir. Le reste du match, il est tombé face à un mur qui répond au nom de Javier Zanetti. Impossible de déborder, et quasiment impossible de centrer. Tomber face à plus fort que soit, cela arrive.
Vidal (6) : Buteur, d’accord. Il doit juste la pousser au fond. Taulier, d’accord. Il a tenu d’une poigne de fer le milieu de terrain turinois. Mais parallèlement, il mange la feuille suite à l’énorme erreur de Nagatomo, et joue les égoïstes lorsqu’il a l’occasion de la remettre au centre. En seconde période, c’est lui qui perd ce ballon qui amène le but de Milito. Une erreur qui se paie cash, ce qui est difficilement pardonnable à ce niveau là.
Marchisio (4) : Non, non et non. Où est le Marchisio majestueux de la saison dernière ? Il vendange deux énormes occasions juste après l’ouverture du score (surtout la première, où il aurait eu le temps de contrôler, d’aller boire un café, et de tirer), il expédie une frappe directement en touche et, surtout, il provoque un pénalty débile en retenant le maillot de Milito. Franchement, si c’est pour jouer comme ça, on préfère voir Pogba.
Pirlo (6,5) : Oui, il a raté une passe. Cela arrive. Mais les deux caviars pour Marchisio, on en parle ? Et cette frappe folle que Handanović détourne en corner, on en parle aussi ? Et ce crochet dans sa propre surface alors qu’il est pressé par deux joueurs de l’Inter, on en parle aussi ?
Giovinco (5) : Courir vite, c’est bien. Dribbler, c’est bien aussi. Mais on préfère largement lorsqu’il dépose des ballons sur la tête de Paul Pogba. Bon, on va attendre encore un peu avant de parler de l’héritier de Del Piero…
Vučinić (5,5) : Sorti à la pause, a priori blessé, Mirko n’a pas offert la prestation de sa vie. Il a juste gueulé sur Vidal, qui l’a totalement oublié sur une grosse occasion turinoise. Mais avec lui pendant tout le match, ça aurait vraiment été la même histoire ?
Remplaçants : Cáceres est rentré à la place de Lichtsteiner pour être ensuite remplacé par Quagliarella. L’attaquant n’a eu que peu de temps mais a offert un énorme frisson au Juventus Stadium avec cette frappe superbe qui est passée à trois millimètres du poteau. No comment sur Bendtner. Inutile.
Marchisio manque son duel face à Handanović
Inter
Handanović (7) : Décisif, tout simplement. Avec deux parades énormes, il a empêché la Juve de rentrer aux vestiaires avec deux ou trois buts d’avance. Forcément, dans les têtes, ça change tout. Júlio César qui ?
Zanetti (9) : Quel match… quel match putain. 39 ans. Impossible d’y croire. Cet homme est atteint d’un syndrome : il n’est pas atteint par le poids des années. Il a tout simplement été monstrueux, mettant à l’amende pendant toute la rencontre le pourtant excellent Asamoah. Gigantesque, pas d’autres mots.
Ranocchia (6) : Discret. On l’a peu vu. Difficile de dire si c’est lui qui a été bon ou si ce sont les attaquants turinois qui ont été peu incisifs. Peut-être un peu des deux.
Samuel (6) : Un Samuel à l’ancienne. Costaud, toujours à la limite, mais présent. Il a tenté tant bien que mal de rattraper la grosse erreur de Nagatomo en fin de première période, et se fait par contre totalement avoir par l’ouverture dans le dos de Pirlo pour Marchisio.
Juan Jesus (6,5) : A l’image de Ranocchia, on l’a peu vu, mais il a fait son job. Sa vitesse a souvent fait la différence, ce qui lui permet de réaliser des interventions in extremis pour faire souffler toute la défense. Et puis bon, il s’appelle Jesus, quand même. Ca veut largement la moyenne.
Nagatomo (7) : Sur les vingt dernières minutes, il mérite un 9. Mais avant de rendre dingue les défenseurs turinois, et d’offrir sur un plateau d’argent le troisième but à Palacio, il ne faut pas oublier qu’il a commis une erreur incroyable, en laissant filer dans son dos un ballon anodin, que Vidal aurait pu convertir en but avec un peu plus de précision. Ca aurait fait 2-0. Pas sûr, dans ce cas là, qu’il aurait été virevoltant en fin de rencontre.
Gargano (6) : Quel moteur ! Le mec ne s’est jamais arrêté… Il a couru comme un fou et est allé au combat. Bon, après, heureusement que Bendtner est une chèvre, parce que sa passe en retrait foireuse, là, avec un vrai attaquant, ça aurait pu être une sanction immédiate.
Cambiasso (7,5) : On a retrouvé le Cambiasso de la grande époque, bordel ! Le patron, au milieu, c’est lui. En tous points de vue. Même si, comme Lichtsteiner, il n’aurait pas dû terminer le match. Mais il a l’immunité du chauve. Ouais.
Cassano (4,5) : C’est un « non » pour Antonio ce soir. D’accord, il y a une belle frappe enveloppée qui aurait pu faire mouche. Mais pour le reste, il a fait beaucoup de mauvais choix avec des petites passes jamais appuyées. Le Juventus Stadium l’a copieusement hué. Cela a peut-être joué.
Palacio (6) : L’homme qui marque toujours dans les dernières minutes (Catane, Partizan) a marqué… bah dans les dernières minutes. Avant son but, offert par Nagatomo, il avait raté une occase, en tirant au-dessus. Ah, et il avait aussi marqué de la tête. Mas hors-jeu. Signalé, celui-là.
Milito (7) : Un énorme match, Milito ? On va dire « Oui, mais… » . Un doublé, certes, mais il n’a pas réalisé là son meilleur match. Avant de se procurer le pénalty, il a manqué un contre à trois contre deux avec une passe foireuse pour Palacio (Cassano était seul…) et n’avait rien tenté. Après, oui, il se procure le péno, il ne tremble pas, et il est placé au bon endroit pour inscrire le deuxième but. Bon, OK, c’est quand même pas mal.
Remplaçants : Grosse entrée de Guarín, à qui l’Inter doit 75% du deuxième but, et 30% du troisième. Il ne mériterait pas un peu mieux qu’une place de remplaçant de luxe ? Sinon, Mundigayi pourra dire qu’il a gagné au Juventus Stadium. C’est déjà bien.
Palacio et sa queue de rat
Eric Maggiori