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Youth League : sois jeune et ne joue pas

Par Nicolas Kssis-Martov
Youth League : sois jeune et ne joue pas

La Youth League 2020-2021 est terminée. Victime de la crise sanitaire, la compétition européenne lancée en 2013 pour mettre en valeur les meilleures équipes U19 du Vieux Continent s’arrête. Preuve que, malgré la tenue des championnats professionnels, et des compétitions européennes, l’UEFA doit accepter des sacrifices, et sait surtout qui sacrifier.

Les principaux intéressés s’y attendaient. Le communiqué officiel a fini par tomber, implacable et sans discussion : « Le Comité exécutif de l’UEFA a décidé d’annuler l’édition 2020-2021 de l’UEFA Youth League en raison de la pandémie de COVID-19 et de ses répercussions sur l’organisation des compétitions.(…)Malheureusement, les conditions pour reprendre cette compétition internationale de jeunes ne sont actuellement pas réunies. La Commission des compétitions interclubs de l’UEFA et l’Association des clubs européens ont toutes les deux été consultées et soutiennent la proposition d’annuler, à titre exceptionnel, cette saison de l’UEFA Youth League. »

Deux clubs avaient d’ailleurs déjà quitté le navire devant les obstacles que posent désormais les restrictions sanitaires, variables selon les pays, et notamment après un voyage (quarantaine, etc.). Surtout, l’instance met en avant son souci de « la nécessité d’accorder la priorité à la santé et à la sécurité des jeunes joueurs ». Même si, de fait, cette population n’est pas la plus menacée par le virus, elle en constitue effectivement un des propagateurs évidents.

Tous comptes faits

Naturellement, davantage que pour le – faible – public de cette épreuve, les premières victimes de cette décision restent les jeunes joueurs, qui y perçoivent souvent l’occasion de se faire les dents face à leurs homologues des grands clubs (ceux qualifiés en Ligue des champions). Ils peuvent aussi nourrir le rêve de briller auprès de potentiels recruteurs, ou la chance de leur vie de taper dans l’œil d’un scout. Ensuite, pour certains, il s’agit aussi de humer un parfum d’Europe, comme les grands, avec peut-être en tête que ce sera l’une des seules fois de leur prometteuse carrière.

La déception chez les Français qualifiés se lit particulièrement de la sorte du côté du SCO Angers, qui avait accédé à cette consécration via son titre de champion de France de la catégorie (et non pas en miroir, on s’en doute, de leurs aînés pour qui la C1 demeure inaccessible). Pour eux, comme s’en est confié leur capitaine Matteo Corduan dans Ouest France, cette annulation a « mis un coup au moral car c’était la compétition que tous les joueurs attendaient ». Du côté du PSG, Rennes et Marseille, le sentiment doit être similaire, même si, pour le coup, cet Eldorado n’avait pas le même goût d’inédit, sauf éventuellement chez les Bretons.

La Covid à géométrie variable

l’UEFA a certes des raisons assez claires et limpides de se passer de la Youth League. Elle doit faire le tri parmi ses priorités et ce qu’elle peut demander ou réclamer comme effort aux clubs, qui sont par ailleurs en ce moment très occupés à regarder les projets de Super Ligue ou de réforme de la C1. Si le foot pro peut donner le sentiment d’un statut privilégié, par exemple par rapport au monde de la culture, seule une petite élite, la plus rentable et nécessaire, bénéficie de cette exception. Un totem d’immunité quand bien même, comme l’a confié Jean-François Chapellier, président de la commission Covid de la FFF, dans les colonnes de L’Équipe : « Pour l’instant, il y a 30% des joueurs de Ligue 1 et Ligue 2 qui ont été positifs à la Covid. » À titre indicatif, le taux est de 12% pour l’ensemble du pays. En la matière, la santé des joueurs et de leur entourage, familial ou autre, s’avère un impératif nettement moins déterminant pour tout stopper. Il faut bien aller bosser, quitte à contaminer un peu, comme le quidam entassé dans son métro.

De fait, la Youth League connaît, après tout, le même sort que les amateurs, qui ont dû renoncer à leurs compétitions, sauf la Coupe de France (pour des raisons en partie politiques, d’ailleurs). Le foot pro retient son souffle, et du côté de Nyon ou de Zurich, l’appel d’air est surtout financier. Nombre de pans subsidiaires vont donc passer en perte et profits (l’expression est particulièrement de circonstance), et devront patienter pour que les choses s’améliorent. Plus qu’un « deux poids, deux mesures », il faut y voir le signe qu’ici aussi, la jeunesse paie un tout petit peu plus que les autres cette crise sanitaire…

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Par Nicolas Kssis-Martov

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