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Brest, petit poisson dans l'océan de la Youth League

Par Quentin Ballue

Pendant que les Brestois marchent sur la Ligue des champions, leurs cadets se font rouler dessus en Youth League. Propulsés dans une compétition dont ils n'osaient même pas rêver, les U19 du club ont subi deux lourdes défaites pour commencer leur campagne. Objectif désormais : prouver qu'ils peuvent être plus qu'un punching-ball.

Brest, petit poisson dans l'océan de la Youth League

L’Europe ne fait pas de cadeau. Les jeunes du Stade brestois ont vite pu s’en rendre compte. Quatre buts dans la valise contre Graz (1-4), cinq à Salzbourg (5-1) : la coque du bateau pirate s’est fissurée dès les premières vagues de la Youth League. Les Ty-Zefs se retrouvent dans les bas-fonds de la compétition, en 34e position, avec la plus mauvaise défense de cette édition. La marche est haute pour les U19 bretons, qui n’étaient évidemment pas programmés pour se mêler à cette version junior de la Ligue des champions.

Phobie administrative

Le centre de formation brestois a dû sauter dans le grand bain, main dans la main, avec l’équipe d’Eric Roy, troisième de Ligue 1. Sans savoir totalement nager, même si le club a tout fait pour être prêt. En interne, toutes les forces vives ont été mobilisées pour pouvoir répondre au cahier des charges de l’UEFA dès la réception du Sturm Graz. « C’est assez costaud et comme c’est nouveau, quand on nous plante le décor, on se demande comment on va réussir à tout mener, explique Nicolas Mariller, directeur du centre de formation. Au niveau administratif, il y a un logiciel dans lequel on doit entrer toutes les informations du J-1, du jour de match, le déroulé de la journée, l’arrivée de l’adversaire… Il faut veiller à ne faire aucune erreur car l’UEFA est intransigeante. Ce côté-là était anxiogène au départ. On n’a pas l’habitude de gérer ça en U19 mais on est vraiment dans l’ambiance de l’organisation d’un match professionnel, c’est enrichissant pour tout le monde. »

On les sort un peu plus du lycée pour préparer les matchs et pour les déplacements. Après, c’est aux joueurs de rattraper les cours qu’ils ont pu manquer. Ça demande une charge de travail supplémentaire.

Sportivement, huit joueurs supplémentaires ont rejoint l’effectif d’Olivier Auriac par rapport à ce qui était planifié afin de suivre le calendrier. Indispensable pour encaisser les 23 matchs officiels prévus entre fin août et mi décembre. Dans cette même perspective, les moussaillons ont repris une semaine plus tard qu’à l’accoutumée en juillet. « On a aussi contacté nos adversaires en championnat pour savoir s’il était possible d’avancer ou retarder certains matchs, reprend Nicolas Mariller. J’ai été agréablement surpris, tous ont joué le jeu. Ils ont compris la problématique. Dans notre préparation, ça a vraiment été un gros plus. » Un pour tous, et tous pour un.

20 minutes chrono

Le Stade brestois mène relativement bien sa barque en championnat avec douze points en huit matchs et une septième place au classement. « Le bilan est plutôt satisfaisant au niveau comptable et l’infirmerie est pratiquement vide. On s’en sort assez bien », valide Nicolas Mariller, qui a fixé l’objectif de « maintenir l’équipe au plus vite ». Le plus dur commence cependant avec les premiers signes de fatigue. « Il y a des data, des impressions de terrain, des attitudes qui ne trompent pas, reconnaît le directeur du centre. Le rythme est effréné, ils ont cours tous les jours à 8h. On les sort un peu plus du lycée pour préparer les matchs et pour les déplacements. Après, c’est aux joueurs de rattraper les cours qu’ils ont pu manquer. Ça demande une charge de travail supplémentaire à certains garçons, notamment ceux qui passent le bac. »

Un vieux loup de mer et un marin d’eau douce.
Un vieux loup de mer et un marin d’eau douce.

Ce mardi par exemple, pas de passage par le lycée, mais une journée entièrement consacrée à la préparation du match contre Leverkusen avec petit déjeuner à l’heure imposée, séance d’entraînement et travail vidéo pour conditionner les joueurs. « Contre Sturm Graz, c’est la grande découverte, rembobine Mariller. La première période est complètement manquée, on n’a pas reconnu nos joueurs. Ils étaient stressés, inhibés par l’enjeu et peut-être par Francis Le Blé. On fait jeu égal en deuxième période, on a des occasions d’égaliser mais à l’arrivée, c’est 4-1 pour l’adversaire. » La montagne était encore plus haute à Salzbourg, vainqueur en 2017, demi-finaliste en 2020 et finaliste en 2022. « On a tenu 20 minutes. Quand il y a 4-0 à l’heure de jeu, on commence à regarder le chronomètre. C’était une bonne claque. On est face à la réalité du très haut niveau U19. »

Des crêpes plein la tête

Dans l’Hexagone déjà, Brest ne boxe avec les poids lourds que par intermittence. Les Pirates ont atteint les demi-finales du championnat U19 en 2022, mais ont fini cinquièmes de leur groupe en 2023, puis sixièmes la saison passée. Le SB29 s’est par ailleurs placé 26e du classement national des centres de formation établi par la FFF en juin (sur 33 clubs), derrière Valenciennes, Ajaccio ou même Châteauroux. « Brest ne peut pas jouer dans cette cour européenne, c’est inespéré d’être là cette année », admet Mariller. L’ancien milieu de terrain garde néanmoins son cap : « On prend cette Youth League comme un accélérateur de progression pour tous nos joueurs et pour le staff. Il faut que tout le monde puisse grandir à travers cette compétition. C’est une chance incroyable, il faut la savourer ».

Pas évident jusqu’à présent compte tenu de l’ampleur des défaites. « Certaines personnes qui ne maîtrisent pas totalement ce que représente la Youth League peuvent se dire que le Stade brestois n’est pas au niveau. C’est un autre monde par rapport à ce que nos garçons ont l’habitude de voir dans un championnat U19. Il y a eu deux matchs compliqués à gérer mais on ne s’arrête pas là. On a envie de montrer une autre image, on ne veut pas quitter la compétition sans avoir pris de point. » L’honneur des Pirates se jouera donc à Le Blé, contre le Bayer et le PSV (10 décembre), à Prague (6 novembre) et à Barcelone (26 novembre). Histoire de laisser de bons souvenirs à leurs propres supporters, et pas seulement aux adversaires. « On a sympathisé avec le directeur de l’académie et un éducateur de Graz, raconte Mariller. Ils m’ont demandé où ils pourraient dîner, je les ai orientés vers un restaurant local, typique brestois, où on peut manger de bons fruits de mer ou de bonnes crêpes. Ils étaient ravis. En plus ils ont gagné, donc ils ne pouvaient que nous remercier ! » Le sens de l’hospitalité a des limites.

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Par Quentin Ballue

Propos de Nicolas Mariller recueillis par QB

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