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- Liverpool-Barça (4-0)
You will never believe alone
Il faut l'admettre, il y a une semaine, une qualification du Liverpool FC semblait impossible. Les forfaits de Firmino et Salah n'ont fait que renforcer cette impression de fatalité. Mais du plus jeune supporter jusqu'à Jürgen Klopp, les Reds y ont cru. Une Masterclass de culture européenne.
Salah et Firmino sur le flanc, une Premier League qui s’échappe, trois buts de retard face au meilleur joueur du monde… Avant d’accueillir le FC Barcelone en match retour de Ligue des champions, Liverpool n’était pas franchement favori dans le cœur des pronostiqueurs. Trop éreinté par la course au titre face à Manchester City, trop en retard face à son adversaire catalan, trop impuissant face au génie de Leo Messi, et trop diminué offensivement pour faire exploser la charnière Piqué-Lenglet… Mais Jürgen Klopp a trouvé les bons mots, en soulignant que l’important n’était pas forcément de gagner, mais de tout faire pour, quitte à mourir avec les honneurs et aucun regret. La presse liverpuldienne a enfoncé le clou en soulignant que même sans Mo Salah, Anfield restait Anfield… Autant de détails qui, cumulés, nous rappellent pourquoi Liverpool est un club à part. Un club maudit sur la scène nationale depuis 1991, mais capable de l’impossible sur l’échelle continentale, comme l’a immortalisé le millésime 2005 à Istanbul contre l’AC Milan.
Origi, Wijnaldum, la double revanche
Liverpool a renversé le Barça ce soir, non pas parce qu’il avait l’objectif de se qualifier, mais avant tout celui de faire un grand match. Ou comment penser à la manière avant le résultat. Une logique qui transpire chez les Reds de l’équipe première jusqu’au plus jeune de ses supporters. Une logique qui a pris corps dès la septième minute de jeu grâce à Divock Origi, invité de dernière minute, mais capable de jouer sa partition. Comme Georginio Wijnaldum, sacrifié du match aller dans un rôle ingrat de point d’appui en attaque, et supersub imprévu en début de deuxième acte. Dans un rôle de milieu relayeur plus habituel, mais avec deux dépassements de fonction l’ayant vu terminer les actions comme un avant-centre de métier.
Comme le Manchester de Ferguson
Qui aurait pu décemment imaginer, à cinq minutes du coup d’envoi, que les Reds en passeraient quatre au Barça sans les deux tiers de sa ligne d’attaque, avec des remplaçants pour buteurs, James Milner arrière gauche et un dernier pion qui fait passer toute la défense barcelonaise pour une bande de joueurs du dimanche ? Tous ces éléments improbables ne semblent pas si surprenants à Liverpool, un club capable de claquer une remontada de trois buts en une seule mi-temps en finale européenne. Liverpool va donc enchaîner sa deuxième finale en C1 en deux saisons. Une première pour un club anglais depuis le Manchester United de Sir Alex Ferguson en 2008 et 2009. De quoi situer l’ampleur de l’exploit. De quoi surtout souligner ce qui fait la force de ce club unique : la force de croire à la victoire, tout en étant prêt à accepter la défaite. La force d’essayer tout simplement, sans penser aux conséquences. Pour beaucoup de clubs ambitieux qui se rêvent sur le toit de l’Europe, Liverpool est un début d’exemple.
Nicolas Jucha