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Yassine Bounou ou un autre : qui pour remplacer Courtois ?
Victime d’une rupture du ligament croisé, Thibaut Courtois laisse un énorme vide dans les buts du Real Madrid. Une perte dont pourrait profiter Yassine Bounou. Ou un autre.
En perdant Karim Benzema, parti en Arabie saoudite, le Real Madrid a laissé filer son principal atout offensif. Et quand on ne peut plus attaquer, mieux vaut savoir défendre. Sauf que la foudre ne tombe jamais deux fois au même endroit et ce jeudi, le foudroyé n’était autre que Thibaut Courtois, victime d’une rupture du ligament croisé au genou gauche. Une claque pour les Merengues, désormais orphelins de leur gardien de but à quelques heures du début de saison. Dès lors, une course contre la montre s’est engagée afin de trouver l’heureux remplaçant du Belge, plaçant visiblement Yassine Bounou en tête.
La chance de Lunin ?
Dans ses rangs, le Real Madrid détient pourtant déjà un portier d’envergure internationale. Du haut de son mètre 92 et de ses 24 ans, Andriy Lunin enquille en effet sa sixième saison au club, la quatrième consécutive, lui qui avait été prêté à Leganés, Valladolid et Oviedo durant ses premières piges. L’Ukrainien (9 sélections) s’est d’ailleurs installé dans la rotation madrilène sous les ordres de Carlo Ancelotti, protecteur attitré. « J’ai une confiance totale en Andriy. Il manque simplement de tout ce dont les jeunes joueurs ont besoin : l’expérience. Et l’expérience, on la gagne en jouant », a philosophé l’entraîneur en conférence de presse ce vendredi.
De l’expérience à engranger, mais surtout de la stabilité, pour celui qui s’apprête à pallier l’absence de Courtois, a minima lors des deux premières journées de Liga. Un rôle de pansement que Lunin a assuré douze fois lors du dernier exercice, pour les mêmes raisons. Résultat : d’excellentes prestations, comme face au FC Barcelone à Santiago Bernabéu (3-1), mais également des trous d’airs, contre Osasuna (1-1) ou Gérone (4-2). Les prestations mitigées et le magma merengue faisant rarement bon ménage, il semble donc difficile de voir l’ancien de Dnipro se pérenniser entre les poteaux, à moins que ses performances à Bilbao ce samedi, puis face à Almería le week-end suivant, ne viennent subitement rebattre les cartes.
Réservoir goals
En attendant l’heure de gloire d’Andriy Lunin, le Real Madrid s’est tout de même lancé dans son opération joker de luxe. À l’inverse du Bayern Munich, parti chercher l’excellent Yann Sommer en plein hiver afin de combler le trou laissé par la jambe cassée de Manuel Neuer, la Maison Blanche dispose d’un certain délai et de quelques options. La principale se nomme Yassine Bounou, notamment plébiscité par Luis Llopis, l’entraîneur des gardiens. Cette signature prendrait alors des allures de mini-revanche pour le Marocain de 32 ans, au sortir d’une saison remplie de paradoxes. Car malgré son historique Coupe du monde avec les Lions de l’Atlas, le Casablancais s’est heurté aux choix de José Luis Mendilibar, son coach à Séville depuis le mois de mars. Privilégiant Marko Dmitrović, qu’il a connu à Eibar, Mendilibar a ainsi relégué Bono sur le banc en Liga, ne lui laissant que les joies d’un parcours victorieux en Ligue Europa (six matchs disputés sur dix-sept possibles avec Mendilibar et un seul en championnat, face au Real Madrid). En coulisses, la deuxième partie de saison du gardien s’est aussi révélée difficile. Annoncé à Munich, pour justement remplacer Neuer, il a en effet vu l’opportunité s’envoler, la faute aux exigences financières de la direction sévillane.
Des caprices tout aussi essentiels dans ce feuilleton le reliant au Real Madrid. Tandis que Florentino Pérez et compagnie réclament un prêt d’une saison, sans option d’achat mais avec salaire pris en charge, Séville campe sur un transfert sec. Il faut dire que Yassine Bounou, sous contrat jusqu’en 2025, constitue une valeur marchande non négligeable, « malgré » son âge, pour un club empêtré dans d’immenses dettes. Les Madrilènes se réservent un droit de rétractation, au regard des autres options leur étant offertes. L’autre piste chaude désigne ainsi Keylor Navas, monument local, dont l’aventure au Paris Saint-Germain touche (déjà) à sa fin et que les romantiques renvoient à son premier grand amour. Enfin, si une annexe de cinq noms est également à l’étude, comme celui de David De Gea, tout juste débarqué de Manchester United, Unai Simón, titulaire en sélection espagnole, Kepa Arrizabalaga et Giorgi Mamardashvili, respectivement en partance de Chelsea et de Valence, ou encore d’Hugo Lloris, libre depuis son départ de Tottenham, elle n’en reste qu’à un statut d’alternative. Preuve que les grands compas de Thibaut Courtois sont une denrée rare.
Par Adel Bentaha