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Yann Kermorgant : « Je ne pensais pas faire la fête sur la plage »

Propos recueillis par Maxime Brigand
Yann Kermorgant : «<span style="font-size:50%">&nbsp;</span>Je ne pensais pas faire la fête sur la plage<span style="font-size:50%">&nbsp;</span>»

La gueule de bois est passée, le port de Bournemouth s'est vidé. Deux semaines après le sacre des Cherries, Yann Kermorgant revient sur le « graal » de sa carrière. Ou comment un international breton a définitivement rentabilisé son Erasmus.

Deux semaines après avoir remporté le titre en Championship, la fête est-elle retombée à Bournemouth ?

Oui, forcément, tout s’est un petit peu calmé. On a vécu quelques jours complètement fous, mais aujourd’hui, tout le groupe est parti en vacances. Maintenant, on va préparer tranquillement la prochaine saison à partir de juin et on attend patiemment le calendrier.

Comment as-tu vécu le rassemblement sur la plage où 60 000 supporters étaient présents ?

Très sincèrement, on ne s’attendait pas à ça. Même si notre public a été fantastique, on ne pensait pas voir autant de monde et je ne pensais même pas qu’on irait sur la plage pour faire la fête avec les supporters. Je m’attendais à un rassemblement dans le centre ville, et au lieu de ça, la plage était remplie. C’était un moment fantastique.

Contre Bolton deux jours plus tôt (3-0), on a aussi vu votre président craquer dans le vestiaire…

Jeff Mostyn est comme ça. On savait qu’il était capable de ce genre de choses, tout peut arriver avec lui, il est incroyable. J’ai rarement vu un président aussi passionné par sa fonction et son club. Il est vraiment proche des joueurs, vient nous voir à tous les matchs, passe souvent à l’entraînement et a toujours le sourire. C’est vraiment une bonne personne.

Depuis 2011, le propriétaire est également un Russe, Maxim Demin, qui est arrivé avec deux collaborateurs au club. Est-ce que vous le voyez souvent ?

Je crois que depuis que je suis arrivé (en janvier 2014), je l’ai vu deux fois lors des repas de fin de saison. C’est quelqu’un de beaucoup plus discret que le président, il est dans son rôle de propriétaire. Le owner est toujours plus discret que le chairman en Angleterre.
Berbatov a un gros revenu et pas forcément le style de jeu que l’on met en place

Après bientôt sept saisons jouées en Angleterre, tu vas enfin découvrir la Premier League. Comment t’y prépares-tu ?

Personnellement, la montée en Premier League est le graal de ma carrière. Quand je regarde ma carrière, ce n’était pas gagné d’avance et Bournemouth n’était jamais monté non plus. Maintenant, l’année prochaine, ça va être que du bonus. Je suis sûr à 95% de rester au club, sauf si le coach ne me met pas dans le groupe de 25 en début de saison. Je veux essayer de grignoter tout le temps de jeu possible, de me battre pour me faire une place et faire partie de la fête. La pré-saison va être un gros challenge pour montrer qu’on peut être opérationnel.

Dès le titre obtenu, on pouvait penser que le propriétaire allait injecter beaucoup d’argent pour construire une équipe avec des noms clinquants. Il y a déjà le nom de Berbatov qui circule, c’est une concurrence qui te fait peur ?

Je sais que le club souhaite recruter un buteur du calibre de la Premier League. Il y aura des recrues, la plupart de nos joueurs disputaient seulement leur deuxième saison en Championship cette année, mais Bournemouth, et surtout Eddie Howe, n’est pas du genre à balancer l’argent n’importe comment. Berbatov a un gros revenu et pas forcèment le style de jeu que l’on met en place. Après, ce n’est pas moi qui décide…

La Premier League va aussi vous permettre de retrouver Southampton, ça promet un beau derby. Est-ce que c’est un rendez-vous important pour le club ?

Pour le moment, c’est vrai qu’on n’en a pas trop parlé. Vu la distance entre les deux villes, c’est sûr que les deux matchs seront attendus, ça sera un derby sympa à jouer. C’est avant tout pour les supporters parce que la rivalité entre les deux clubs n’existe pas vraiment, ils se sont très peu rencontrés dans l’histoire.

Comment est la vie à Bournemouth ?

La ville est divisée en deux grands espaces. D’un côté, il y a la station balnéaire où la majorité des gens sont des retraités qui profitent du soleil, du bord de mer. De l’autre, on voit beaucoup plus d’étudiants, une ville qui bouge, où il y a des endroits pour sortir. Au contraire de la France, il y a toujours du monde, ça bouge toute l’année, même l’hiver, ce qui n’est pas le cas dans les stations françaises.

Ça doit te changer de Londres ou Leicester…

Londres, c’est le top pour les étrangers ! Il y a toujours quelque chose à faire quand on est au repos, un resto, un ciné… C’est plus agréable aussi pour les proches. En revanche, Leicester, c’est beaucoup plus compliqué concernant le mode de vie…

Surtout que tu as connu là-bas un passage compliqué de ta carrière où on t’avait tenu responsable d’une élimination en play-off après une panenka ratée contre Cardiff…

Quand je suis arrivé, il y avait déjà un gros travail de sape qui avait été fait. L’équipe venait de monter en Championship, et un gros noyau de joueurs était installé. Je suis arrivé alors que le groupe avait déjà, en plus, joué huit matchs, donc j’ai très vite senti que ça allait être compliqué. Le coach disait souvent que j’étais « le meilleur devant le but » , mais je ne jouais pas. J’avais demandé dans un premier temps de signer un premier contrat jusqu’en décembre afin de pouvoir voir ensuite, et on m’a fait prolonger en novembre deux ans et demi. J’ai pensé que ça serait l’élément déclencheur, mais au lieu de ça, le président et l’entraîneur se sont brouillés à cause de moi. J’ai pas tout compris ce moment-là.

Aujourd’hui, tu viens de finir une saison plus que correcte avec 15 buts et une dizaine de passes décisives. Penses-tu qu’à 33 ans, tu as réussi la meilleure saison de ta carrière sur le plan personnel ?

Je n’avais jamais marqué autant de buts sur une saison et sur le plan collectif, c’est certainement la plus aboutie. Je prends du plaisir, car, même si tout s’est bien passé à Charlton, le style de jeu pratiqué ici est plus agréable. Avant, c’était plus direct, on me balançait les ballons devant et je devais me démerder. C’était trop prévisible, dès que je touchais la balle, les défenseurs me tombaient dessus. J’étais devenu une cible, c’était un peu pesant. Là, Eddie Howe nous fait pratiquer un jeu au sol avec une vraie cohérence tactique et un style affirmé.

Justement, Eddie Howe était revenu en tant qu’entraîneur au club le 1er janvier 2009, alors que Bournemouth était dernier de League Two avec dix points de retard pour le maintien. Aujourd’hui, il fait monter le club de sa vie en Premier League, comment est-il ?

C’est vraiment un coach différent. Il a sa théorie, il est hyper exigeant avec lui-même et il sait où il va. L’entraîneur cherche constamment le dialogue avec nous, il communique beaucoup. C’est un fou de travail, quand on termine le match, il lui faut deux minutes à peine pour commencer à revisionner la rencontre sur son ordinateur dans le bus. Il décrypte et déchiffre tout. Je pense qu’il revoit nos matchs deux-trois fois avant le premier entraînement de la semaine. La semaine, quand on bosse le physique, c’est quelqu’un qui est capable de voir si tu le grilles sur les pompes. C’est du détail permanent.

Pensez-vous pouvoir garder votre style de jeu en Premier League ?

Sincèrement, on est confiants. Quand on regarde le parcours des anciens promus, deux sont descendus cette saison, mais on a l’impression de plus ressembler au troisième : Leicester. Ils pratiquaient un beau jeu dès le début de la saison et ont fait quelques coups, mais ne prenaient pas les points. Mais au final, on voit que ça paye. On ne changera pas notre philosophie, on gardera sûrement notre 4-4-2 avec peut-être un glissement possible vers un 4-3-3.

Une équipe te fait-elle particulièrement peur ?

Pas tellement, on sait qu’il n’y aura pas de petits matchs de toute façon. Que ce soit Stoke ou Chelsea, faudra batailler. On connaît la mentalité des clubs anglais, donc on sait vers quoi on s’avance. Après, je rêve forcément de jouer à Chelsea, à Manchester.

Tu approches maintenant de la fin de ta carrière, combien de temps tu te laisses encore ?

Aujourd’hui, il me reste encore un an de contrat au club, je veux aller jusqu’au bout. Je veux m’amuser, profiter et après je rentrerai chez moi pour me reposer.
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