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Yanga 2011 vs Mbiwa 2017
Enfin titulaire indiscutable à Lyon, Mapou Yanga-Mbiwa a fait du chemin depuis son passage à Monptellier, où il a montré son meilleur niveau en 2011. Six ans après, a-t-il progressé et dans quel domaine ? Comparaison.
Discipline
Malgré sa réputation, Mapou n’a jamais fait trop de bêtises sur un terrain de football. En dix ans de carrière, il n’a récolté qu’un seul rouge direct, et c’était à Newcastle. Pour le reste, le défenseur a tout de même été expulsé à deux reprises (en recevant deux jaunes dans la même rencontre) avec Montpellier, où il pouvait manger jusqu’à dix biscottes par saison. Aujourd’hui, Yanga-Mbiwa s’est calmé, et son nombre d’avertissements demeure raisonnable pour son poste (quatre en Ligue 1 en 2015-2016, quatre cette saison). Ce qui ne signifie pas que le Français est moins dur sur l’homme, mais qu’il est plus malin qu’auparavant pour mettre des petits coups en douce. Reste que les menaces aux journalistes, c’est complètement terminé.
Vainqueur : Mbiwa 2017
Technique
C’est clair, Mapou ne sera jamais un Raphaël Varane. Dur au mal, combattant des premiers instants, le natif de Bangui ne fait pas semblant. Alors forcément, ses interventions ne sont pas très académiques. Et plus le temps passe, moins il s’embarrasse. Alors qu’il pouvait se montrer très propre avec Montpellier, ce n’est plus franchement le cas chez les Gones. Ses précieux sauvetages sont souvent réalisés à l’arrache, le cul par terre et la tronche dans l’herbe. Ses relances et la chorégraphie de ses tacles ne sont pas ses points forts. Pour les esthètes, mieux vaut donc rembobiner la cassette et regarder vers le passé. Car Yanga-Mbiwa ne veut pas, et ne peut pas devenir Thiago Silva, c’est comme ça. Cela lui donne un train de retard pour l’équipe de France ? Au moins, il est efficace. Et tant pis « s’il a deux pieds gauches » , comme il le dit lui-même.
Vainqueur : Yanga 2011
Positionnement
C’est sûrement le domaine dans lequel il a le plus progressé. Bah oui, parce qu’on apprend forcément des choses en passant deux ans en Premier League et une année en Serie A, même si on ne joue pas toujours. Ainsi, l’arrière central a ramené d’Italie un peu de science tactique et se sert désormais bien mieux de son cerveau pour compenser ses défauts que tout le monde connaît. Pas le plus rapide ni le plus technique, Mapou utilise son corps de manière optimale, que ce soit dans les phases de jeu ou sur les coups de pied arrêtés. En revanche, il a perdu en polyvalence et on l’imagine mal évoluer à un autre endroit qu’au sein d’une charnière, alors qu’il n’avait aucune difficulté à prendre l’un des couloirs quand il jouait à la Mosson, voire à avancer devant la défense. N’empêche qu’il a gagné au change.
Vainqueur : Mbiwa 2017
Endurance
Vingt-sept ans, c’est la force de l’âge. Pourtant, on a l’étrange impression que les jambes de Mapou ont connu leur pic de forme à Montpellier. Chez Loulou Nicollin, elles lui ont en effet permis d’enchaîner trois saisons à près de quarante parties. Un total qu’il n’a jamais réédité, son compteur restant bloqué à vingt-sept la saison dernière par exemple. De plus, les blessures commencent à apparaître. Quasiment jamais absent avant son départ à l’étranger, Yanga-Mbiwa a loupé un mois de compétition en septembre-novembre, et avait déjà dû faire face à quelques petits pépins physiques en 2014-2015. La question est donc la suivante : est-il capable de sortir une saison pleine au top du top ?
Vainqueur : Yanga 2011
Récompense
Son palmarès n’est pas des plus lourds, convenons-en. N’empêche que si l’on gratte un peu, on trouve quelques petites lignes… qui datent d’il y a cinq ans ou plus. Bien entendu, impossible d’oublier le titre de champion de France décroché contre toute attente en 2012, à une époque où Mapou était le capitaine des siens. Un an plus tôt, il y eut une finale de Coupe de la Ligue contre Marseille. Sinon, c’est le néant total. Que ce soit avec Lyon ou avec Rome, le bonhomme n’a plus gagné aucun trophée, ce qui représente un manque criant pour un compétiteur comme lui. Il a en revanche retrouvé la Ligue des champions de manière régulière, mais sans parvenir à passer les poules, comme avec Montpellier. Et puis, lui qui avait découvert la sélection nationale en 2012 et failli participer au Mondial brésilien en 2014 a sûrement fait une croix définitive sur l’EDF. Il n’y a plus qu’à espérer une belle aventure en Coupe…
Vainqueur : Yanga 2011
Charisme & communication
« Ma-pou Yanga M’Biwa ! Lalalalala ! Ma-pou Yanga M’Biwa ! Lalalalala ! » Qui aurait cru que celui dont tout le monde vannait les mauvaises prestations à son arrivée aurait le droit à sa propre chanson hommage ? C’est dire le renversement d’opinion qu’il a réussi à provoquer. Et pas seulement avec ses performances sur le terrain, non. Plus ouvert en dehors des pelouses, le défenseur se plie souvent aux dialogues médiatiques et n’use pas de la langue de bois. Son ressenti personnel, l’ambiance dans le vestiaire, les objectifs du club : beaucoup de choses sont évoquées avec le joueur, qui semble serein face caméra. Sa timidité naturelle constitue maintenant une arme qui le rend sympathique aux yeux de son public… et des autres.
Vainqueur : Mbiwa 2017
Par Florian Cadu