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Yan Valery, Saint voué

Par Douglas De Graaf
Yan Valery, Saint voué

Troisième teenager à compter le plus de minutes en Premier League cette saison, Yan Valery s'est imposé comme le latéral droit titulaire de Southampton à seulement 20 ans. Le natif de Champigny-sur-Marne, à la progression fulgurante, évoluait pourtant encore avec les U23 des Saints en novembre. Souvent surclassé, mais pas surdoué, le Franco-Tunisien valide aujourd'hui son choix de l'exil, lui qui a quitté Rennes à 16 ans pour rejoindre l'un des meilleurs centres de formation d'Angleterre. Portrait d'un joueur qui se positionne déjà comme le futur latéral droit des Bleus.

Le 2 janvier, Chelsea fait toujours peur en Premier League. Les Blues ont battu Manchester City (2-0) il y a un mois de cela et n’ont été défaits qu’une fois à domicile cette saison. Aucune raison de se méfier du relégable Southampton, qui se présente dans la peau de la victime expiatoire à Stamford Bridge. Pourtant, les hommes de Maurizio Sarri ne font pas les fiers à la fin de la rencontre. Match nul frustrant (0-0) et impression d’avoir été muselés de bout en bout. Un homme, notamment, n’y comprend rien : Eden Hazard. L’attaquant belge a été mis en sourdine pendant 90 minutes, la faute à un jeune Frenchie de 19 ans avec six matchs de championnat au compteur.

La blessure de Cedric, une aubaine

Si Yan Valery ne fait pas encore beaucoup parler de lui en Premier League, son nom est déjà sur toutes les lèvres à Southampton. Arrivé à St Mary à l’âge de 16 ans, le jeune homme originaire de Champigny-sur-Marne est d’abord prié de s’épanouir chez les U18. Trop petit pour lui. En U23 alors ? Il y est toujours aussi à l’étroit. Alors l’entraîneur des pros Mark Hugues n’hésite pas à appeler le latéral droit en équipe première, pas pour combler les trous, mais pour lui faire connaître un baptême du feu de tous les dangers : en le lançant d’entrée contre Manchester United (2-2) en Premier League, le 1er décembre dernier.

La suite ? Un avenir qui apparaît barré par la présence à son poste du Portugais Cedric Soares, champion d’Europe de son état. Mais la première de Valery ne sera pas sans lendemain, grâce à un petit coup du pouce du destin avec la blessure de Cedric. Une aubaine pour le Français, qui s’infiltre dans le onze juste avant le crucial Boxing Day pour ne plus le quitter depuis. Son concurrent comprend qu’il vient de se faire griller par un jeune louveteau de même pas 20 ans, au point de se résoudre à un départ en prêt cet hiver.

Un latéral de taille

L’ascension éclair de Yan Valery n’était pourtant pas programmée aussi tôt. Au Champigny FC 94, son club natal où il a évolué entre ses 9 et ses 14 ans, on se remémore un gamin au fort potentiel, mais pas surdoué au point d’éclipser ses jeunes partenaires. « Personne ne pensait vraiment qu’il irait aussi haut, glisse Jayce Philippe, son coéquipier de toujours en Val-de-Marne. Il y avait surtout deux joueurs qui sortaient du lot, et il n’était pas dedans. Mais il a explosé en U15 et a su faire les bons matchs aux bons moments pour être repéré. »

Le jeune joueur d’1,80 m – « il faisait déjà cette taille en U13 » , rigole son ancien entraîneur à Champigny Widdy Gatibelza – présente pourtant déjà un atout de charme : son profil, « rare » selon l’actuel coach des U17 du club de Val-et-Marne. « Il défendait bien et était très rapide. À cet âge-là, les bons défenseurs sont souvent lents. » Son poste est alors tout trouvé : latéral droit. « Il aurait voulu jouer un peu plus haut, mais il ne s’est jamais plaint. »

Dominique Youfeigane (19 ans), aujourd’hui gardien du groupe pro de Guingamp, lui décelait également « un truc en plus au niveau du physique, de la puissance » ainsi qu’un « esprit de vainqueur » peu commun. « À notre âge, le football était un plaisir, mais pour lui c’était déjà une compétition. Même quand on allait faire des parties de bowling, il voulait toujours gagner » , rigole celui qui a été le coéquipier de Valery en U15.

Exil breton

Des qualités qui tapent dans l’œil de Patrick Rampillon, directeur du centre de formation de Rennes en 2013. Aujourd’hui retraité, c’est lui qui a poussé pour attirer dans ses filets le jeune talent alors âgé de 14 ans. « Pour ses caractéristiques sportives, déjà celles d’un latéral droit spécifique, et d’individu. Pour sa simplicité, son humilité. Pour son environnement familial, aussi : contrairement à un Yann M’Vila à ses débuts, Valery avait un bon entourage. Ses parents n’étaient pas forcément d’accord qu’il parte en Angleterre, mais ils ont respecté son choix. »

Un épisode de deux ans en Bretagne où le Franco-Tunisien apprend aussi à gérer la distance avec les siens. « J’ai cru que ça allait être très dur au début, mais j’ai vu que j’étais quelqu’un qui réussit à vivre loin de sa famille. Les voir tous les deux à trois mois, ça allait. D’autant que mes parents essayaient de venir dès qu’ils pouvaient. Ensuite, quand je suis parti en Angleterre j’étais un peu plus grand et finalement ce n’était pas aussi dur que je le pensais » , certifiait Valery dans une interview à Foot Tunisie.

Saint Valery à St Mary

Et si l’international français U18 étonne aujourd’hui ses anciens compagnons par sa maturité, il n’en a pas toujours été ainsi. « À l’école, j’étais quelqu’un qui aimait bien rigoler, pas forcément très sérieux. Mes parents, sans être très stricts, ont fait ce qu’il fallait pour que je reste dans le droit chemin » , avouait le joueur lui-même à Foot Tunisie. Et même à l’entraînement, ce blagueur « très poli et pas bling-bling » (dixit Widdy Gatibelza) manque parfois d’implication à Champigny. « Il n’était pas toujours très sérieux, n’écoutait pas tout le temps quand l’entraîneur distribuait les consignes. Maintenant, quand il revient de Southampton, on voit qu’il est totalement impliqué. Il a pris conscience de sa chance d’être pro » , assure Jayce Philippe.

Couvé depuis trois ans à Southampton dans l’un des centres de formation les plus fameux du Royaume, sans concurrence depuis le départ de Cedric et cocooné par un entraîneur fan des jeunes, Yan a toutes les cartes en main pour poursuivre son développement à St Mary. Pour cela, il lui faudra apprendre à canaliser une énergie qui lui a valu d’être exclu en première période contre Leicester, se libérer offensivement et soigner ses stats (0,3 centre par match, aucune passe décisive, 62% de passes réussies). Mais aussi éviter tout excès de confiance. « Ce n’est pas son genre, mais si un club venait à lui proposer un gros contrat prochainement, il pourrait prendre la grosse tête » , avertit Widdy Gatibelza. Ce samedi après-midi, il pourrait avoir son compatriote Anthony Martial en face de lui. Rien de bien effrayant quand on mange du Hazard au petit-déjeuner.

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Par Douglas De Graaf

Tous propos recueillis par DDG, sauf mentions

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