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Y a-t-il enfin un pilote pour sauver le Milan ?
C'est un gros trou d'air que traversent les Milanais. Alors que tout le monde les voyait reprendre de la hauteur fin décembre, ils enchaînent, depuis cette date, les mauvais résultats. Le Milan est-il un cas perdu ou existe-t-il un pilote pour redresser l'avion ?
Après la défaite samedi soir, l’image a de quoi interpeller. Pippo Inzaghi refuse de parler à qui que ce soit. Il se réfugie dans le silence. Il annule également la conférence de presse d’hier. Une attitude plus parlante que n’importe quel autre débriefing n’aurait pu l’être. Pippo sait bien qu’à ce rythme-là, son temps est compté. Il est conscient également que son statut de légende ne lui offre qu’une immunité éphémère. Seedorf a testé avant lui et, effectivement, ça ne tient qu’un certain temps. Et selon la Gazzetta dello Sport (qui aime bien prendre de l’avance sur tout le monde), sa date de péremption a même été avancée au 27/01/15 après 22h. Soit ce mardi soir après le match de Coupe face à la Lazio. On parle bien entendu d’un scénario où le Milan se ferait sortir par les Romains. Mais est-ce qu’Inzaghi est vraiment le seul responsable ? Et est-ce qu’un autre peut vraiment faire mieux que lui ? Si oui, voilà les quelques possibilités qui circulent.
Mauro Tassotti, EasyJet
Première hypothèse, et certainement la plus probable : l’actuel adjoint de Pippo Inzaghi. Il n’est pas cher, il est déjà sur place et il connaît bien la maison. Ce serait certainement la décision la plus sage possible (si on considère réellement qu’Inzaghi ne peut pas rester au club en cas de défaite). Mauro attend son tour depuis un long moment. Il avait certes déjà remplacé Allegri l’année dernière, mais on ne lui a jamais vraiment donné sa chance. Et puis, il y a la jurisprudence Di Matteo pour plaider en sa faveur. L’intérim, ça a parfois du bon. C’est temporaire, et parfois il peut y avoir de bonnes surprises au bout.
Luciano Spalletti, Aeroflot
Deuxième option la plus raisonnable et la plus judicieuse : l’ancien coach de la Roma parti s’exiler depuis trop longtemps de l’autre côté du Caucase. Le chauve a déjà été contacté par les dirigeants du Milan cet été, mais il était encore sous contrat avec le Zénith Saint-Pétersbourg. Voilà donc une occasion formidable de le tester enfin sous les couleurs lombardes. Luciano est un gagneur. Un ambitieux. Un beau joueur. Et capable de s’adapter à toutes les situations, lui qui a connu toutes sortes de joueurs et de divisions. Un favori, sans aucun doute.
Cesare Prandelli, Alitalia
L’ancien sélectionneur de la Nazionale fait également partie de la liste des prétendants, mais pas en tant que piste privilégiée. Il est libre, et c’est justement ça le problème. Après une Coupe du monde ratée cet été, il s’est fait recruter par le Galatasaray dans la foulée. Mais Cesare n’a plus vraiment le mojo. Il galère en championnat et encore plus en Ligue des champions. Les dirigeants du club stambouliote le virent sans scrupule en novembre dernier. On voit difficilement Berlusconi remplacer Inzaghi par un mec en pleine lose.
Arrigo Sacchi, le Concorde
Et si Adriano Galliani arrivait à ressusciter un mythe ? Depuis le début de la saison, le vice-président du Milan cherche à amadouer l’une des plus grandes gloires du club. Arigo n’a pas besoin de bons joueurs pour gagner. Peut-être qu’il en a marre de voir les entraîneurs se succéder sur le banc du Milan AC et qu’il est temps pour lui de faire son jubilé. Même s’il ne cesse de répéter qu’il n’est pas intéressé, qu’il est trop vieux, qu’il est vide, on a bien le droit de rêver, non ?
PS : Le nom de Marcello Lippi circule aussi. C’est tout aussi improbable, mais on a bien le droit de rêver, non ?
Clarence Seedorf, United Airlines
Le Milan AC lui verse encore un salaire, alors pourquoi ne pas l’utiliser à bon escient. En plus, on a beau dire ce qu’on veut, mais sa fin de saison l’année dernière est loin d’être dégueulasse. Clarence, c’est 10 victoires, 2 nuls et 8 défaites. Pour un club qui joue le milieu de tableau, c’est plutôt pas mal. Avec Seedorf, on oublie l’objectif de la troisième place synonyme de Ligue des champions et on jette définitivement le prestige milanais à la poubelle, mais on se maintient à tous les coups.
Pippo Inzaghi, pilote automatique
Et si la vérité sortait de la bouche des anciens ? Cesare Maldini s’est exprimé hier sur la situation de son club de cœur : « Virer Pippo ? Pour l’amour du ciel, il ne manquerait plus que ça… Même avec le meilleur entraîneur du monde, sans un effectif de qualité, on ne va nulle part ! Le club doit intervenir, discuter des problèmes pour les affronter et les résoudre. » En clair, ce n’est pas le pilote qui ne va pas, mais bien l’avion. Selon le père de Paolo, il faut donc changer le club en profondeur et garder Inzaghi. Ce serait bien la première fois que l’on voit ça.
Par Ugo Bocchi