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Xavier Domergue : « Grégoire Margotton aime bien mes commentaires »
Après avoir usé les micros d'Eurosport, Ma Chaîne Sport, Orange Sport et Canal +, Xavier Domergue, 30 ans, exerce sur beIN Sport depuis l'apparition de la chaîne qatarienne en France. Rencontre avec un homme qui n'est pas que le sosie vocal de Grégoire Margotton.
Depuis quand vous fait-on remarquer que vous êtes le sosie vocal de Grégoire Margotton ?On m’en parlait déjà quand je travaillais chez Orange, mais cela a pris de l’ampleur depuis que je suis chez beIN Sport qui a plus de visibilité. Même si j’évolue avec l’expérience, ma façon de commenter et ma voix n’ont pas changé depuis mes débuts donc cela me fait rigoler sachant ce qu’il se passe actuellement entre Canal et beIN. Grégoire voulait qu’on déjeune ensemble, je sais qu’il le prend très bien, il s’en fout. On a plusieurs fois échangé par rapport à nos façons de travailler et il m’a dit qu’il aimait bien mes commentaires. Après, on a tous les deux des voix relativement graves et des timbres assez proches, ce n’est pas quelque chose que je cultive. Grégoire est l’un des meilleurs commentateurs, mais à aucun moment je ne me suis mis devant ma glace en essayant de l’imiter.
Vous l’avez rencontré, finalement ?Malheureusement, non. Nous avons des rythmes assez soutenus donc on n’a pas eu le temps mais on se parle par personnes interposées. Mais si tout va bien, on devrait déjeuner ensemble dans les prochaines semaines.
Il vous a peut-être influencé inconsciemment, si vous l’avez écouté dans votre jeunesse…Oui, aussi parce que c’est quelqu’un dont je respecte beaucoup le travail. Ce qui est sûr, c’est que c’est en aucun cas conscient de ma part, mon but n’est absolument pas de faire la même chose que lui. J’estime avoir ma propre vision du football et apporter ce que je peux, pas reproduire ce que j’entends. Même si cela ne fait pas très longtemps que je fais ce métier, j’espère avoir une vraie identité. On me parle de certaines réflexions qui sont faites à ce sujet sur les réseaux sociaux, tant que cela ne concerne pas le fruit de mon travail, cela ne me dérange pas.
Ce que vous lisez à ce sujet sur les réseaux sociaux peut vous vexer ?Non, pas nécessairement. J’ai beaucoup d’amis qui regardent ça pour moi, parce que je ne suis pas présent sur Twitter, et ça me fait plutôt rigoler. C’est même plutôt flatteur, même si à la longue, cela pourrait devenir un peu saoulant.
Charles Biétry vous a déjà fait une remarque à ce sujet ?Non, il trouve que je ressemble davantage à Christophe Josse qu’à Grégoire Margotton.
Comment Charles Biétry vous a-t-il convaincu de rejoindre beIN Sport ?Il m’a contacté par texto, pendant la CAN 2012 que je couvrais pour Orange Sport. Il me disait qu’il me suivait depuis de nombreux mois et qu’il voulait que je sois de l’aventure. Charles Biétry, dans le milieu, c’est quand même quelqu’un qui a un minimum d’expérience et qui connait bien son métier, donc c’était assez flatteur d’être contacté comme ça, directement. J’ai tout de suite été excité par le projet, avec tous les droits qui ont été acquis. Pour moi qui voulais me diriger vers le commentaire depuis quelques années, c’était parfait, surtout que j’aspirais à plus de stabilité dans mon travail, même si cela se passait déjà très bien avec mes différents employeurs de l’époque.
Vous avez également failli devenir joueur professionnel…Oui, j’ai joué pendant cinq ans en CFA au Stade Bordelais. A ce moment-là, Jean-Marc Furlan entraînait Libourne donc on se croisait souvent sur les terrains. Il voulait que je signe avec eux en National l’année où ils sont montés en Ligue 2, mais à ce moment-là, je suis parti à Paris pour bosser.
De quelle nature sont les rapports entre Canal+ et beIN Sport ?Il y a une petite guéguerre, c’est évident. Mais entre journalistes, on se croise tous les week-ends dans les stades et cela se passe très bien. Ce sont plutôt les hautes instances des deux groupes qui se cherchent à propos du moindre truc. J’ai diné avec Sébastien Dupuis et David Berger il y a peu, on s’entend très bien, il n’y a aucun problème. Il y a eu des petits soucis entre les deux chaînes au début, lorsque Cyril Linette (Directeur des sports du groupe Canal +) a critiqué la manière de travailler de beIN Sport et de Charles Biétry en particulier, mais on ne le ressent pas au quotidien.
Lorsque beIN Sport annonce avoir atteint le million d’abonnés, c’est du bluff ?Non, pas du tout. Ces chiffres nous ont été confirmés en interne, d’ailleurs. A priori, on a dépassé le million d’abonnés, ce qui n’était pas évident pour une chaine 100% sport.
Propos recueillis par Mathias Edwards