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Xavi, le sacrifié

Par Javier Prieto-Santos
Xavi, le sacrifié

Pour la troisième fois consécutive Xavi a vu Messi lui passer devant dans la course au ballon d’or. Un résultat prévisible qui ne constitue pas vraiment une injustice au vu du génie de la Pulga. Pour les puristes et pour ceux qui se foutent de la guéguerre entre Messi et Ronaldo, Xavi apparaît comme la victime expiatoire d’un Ballon d’or devenue une véritable machine à frustration pour le champion du monde espagnol.

Il n’a pas les jambes arquées et n’a pas eu d’enfance difficile comme Rivaldo, n’est pas marié à un mannequin suédois et n’a pas succombé aux tentations du Real Madrid comme Figo, il n’a jamais fait d’elastico ou de gestes de surfers après avoir marqué un but comme Ronaldinho, et n’a pas eu recours à un traitement médical pour devenir un génie comme Lionel Messi. Xavi comme Iniesta n’est pas une star de la pub, ne fait pas et ne le sera jamais. Pas assez de tatouage, pas assez de piercing, pas assez de scandales, pas assez de vues sur Youtube… Bref, pas assez vendeur. Le meilleur milieu de terrain de sa génération est réduit au rôle de figurant. Une vie passée dans l’ombre à faire briller les autres : les stars. Sans broncher.

A deux doigts de partir au Milan AC
Il est le cerveau du meilleur club du monde, le fils spirituel du meilleur entraineur du monde et la rampe de lancement du meilleur joueur du monde. Beaucoup auraient craqué sous la pression ou pété un plomb à sa place. Pas lui. Depuis bientôt 11 ans, le Catalan affiche par match en moyenne 115 touches de balles, 10,2 kilomètres parcourus, un taux de passes réussies de 84 % et une moyenne de 0, 38 balle décisive distillée. Cette constance au plus haut niveau n’impressionne plus personne à vrai dire. Le pur produit de la Masia a réussi à banaliser l’excellence et la régularité au plus haut niveau. Le gourou du toque a aussi remis au goût du jour la philosophie du Barça et permis à la Roja de se dépuceler au niveau international. Xavi a gagné tout ce qu’il y avait à gagner en la jouant collectif. Et il a tout perdu à l’heure des distinctions individuelles. Le football est un jeu qui se joue à 11 contre 11 et à la fin ce sont toujours les solistes qui gagnent les distinctions personnelles. Paradoxe cruel pour ce grand oublié du Ballon d’or. Malgré ce que l’on pourrait penser, le parcours du Poulidor de Messi n’a jamais été un long fleuve tranquille. Le natif de Terrassa a vécu ses premières années de pro à supporter l’hégémonie des Galacticos du Real Madrid et la folie de Louis Van Gaal. Nostalgique de Guardiola, le Camp Nou a également longtemps douté des capacités de celui qui était censé remplacer le capitaine Pep. La comparaison avec le mythe cruyfiste, a été un véritable fardeau pour Xavi. L’idée de quitter le club pour accepter une proposition du Milan AC lui traverse même l’esprit à cette époque-là. Une époque où le Barça n’était plus la Dream Team et pas encore la Pep Team. Une époque où le Barça n’était plus grand chose à vrai dire. La faute, notamment, à la gestion calamiteuse du pire président de l’histoire du club : Joan Gaspart. Quitter le navire aurait sans douté été la solution la plus facile et judicieuse à ce moment là. Buté, Xavi décide de rester pour réaliser le rêve de s’imposer dans son club de cœur. Sur le terrain, le meneur de jeu enchaîne les bonnes performances mais semble être tombé au mauvais moment, au mauvais endroit de l‘histoire blaugrana. En gros, ça pue le gâchis d’autant qu’en 1999 et malgré un titre de champion du monde des moins de 20 ans remporté avec la Rojita au Nigeria, Xavi se fait voler son titre de meilleur joueur du tournoi par son futur partenaire Seydou Keita. Un scandale ? Un peu. « J’ai revu Platini plusieurs années plus tard et il m’a dit que la FIFA avait donné le prix à Keita pour encourager le développement du football africain. C’était un choix diplomatique plus qu’objectif mais je n’en veux à personne. »

Un Mondial et un Euro glané sans Messi
Avec l’arrivée de Rijkaard au Barça, Xavi sublime son football au service des autres mais rate sa première finale de Ligue des Champions au Stade de France à cause d’une vilaine blessure au genou. La suite, tout le monde la connaît. Guardiola retrouve celui qu’il considère comme le « meilleur milieu de terrain de l’histoire du club » et lui donne les clés du jeu. Bientôt trois ans que ça dure. Trois ans de succès, de leçons de football, de manitas et d’humiliations infligée au Real madrid comme ce 2-6 au Bernabeu. Un match rentré dans les annales dans lequel Xavi marche sur l’eau. Trois ans de nomination au Ballon d’or sans que le fait de remporter un Mondial et un Euro sans l’aide de Messi ne force le jury à lui donner la récompense individuelle suprême. Trois ans que Xavi répète inlassablement que Messi est « le meilleur joueur du monde et qu’il le mérite. » C’est sans doute le cas. Messi l’universel est la tête de gondole des Blaugranas. Ses dribbles envoûtants sont plus bling-bling que les conservations de balle du maestro catalan. Une chose est sûre, Messi et Ronaldo ne font pas autant l’unanimité que le milieu de terrain catalan. De Guardiola à Maradona, de Cruyff à Mourinho, chacun s’accorde en effet à dire que Xavi mériterait bien de décorer sa cheminée avec une jolie sphère doré. Hier, en récupérant son troisième Ballon d’or consécutif des mains de Gronaldo, Messi s’est senti pour la première fois gêné d’avoir dépassé une nouvelle fois un coéquipier sans lequel il a conscience qu’il serait un peu moins lumineux. Entouré d’un Pelé plein de boutons, d’un Ferguson rougeaud et d’un Gullit tout barbouillé de mascarat chocolaté, Xavi a contemplé son coéquipier avec un regard plein d’admiration et de tristesse : comme Raul, Maldini, Henry ou encore Totti, il a pris conscience que le dernier train était sans doute passé. Messi, maladroit d’habitude avec se smots s’est alors retourné vers lui dans le seul instant d’émotion d’une soirée insipide : « Xavi, tu le méritais toi aussi. »

A lire : Le portrait dressé par son ancien coéquipier Juan Pablo Sorin sur son blog So Foot

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