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- Demi-finale retour
- Barcelone/Bayern (0-3)
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Xavi de recherche
De Xavi, étouffé, aux tocards de devant, Villa et Cesc, le Barça n'a jamais pu croire à la remuntada. Pire, il s'est effondré, chez lui, pour son dernier match de Champions. Poor Barcelonesome cowboy.
Víctor Valdés (4) : La première fois qu’on l’a vu, c’était sur la passe en retrait douteuse d’Alves. Puis le pressing hyper haut du Bayern le contraint à dégager au pied plusieurs fois. Une rareté pour lui et le Barça. S’il n’a pas grand-chose à se reprocher (sauf peut-être sur le but de la tête de Müller), il comprend vite que cette soirée sera particulière…
Gerard Piqué (4) : Contraint dès le début de match à beaucoup défendre, il a convaincu face aux assauts du Bayern. Du moins en première mi-temps, avant ce but, celui du 2-0, contre son camp. Auparavant, il avait effectué de vraies bonnes interventions de patron. Comme sur ce retour devant Robben, ou ce tacle bien sec en pleine surface. D’un autre tacle, il avait rabattu la balle vers Valdés face à la course de Mandžukić. Si l’échéance a été retardée, c’est grâce à lui. En plus, il s’est appliqué à la relance, cherchant les meilleurs angles d’attaque possibles. Mais dans sa recherche, il a souvent mis trop de temps pour animer un Barça qui avait besoin d’en coller 4, donc au moins un rapidement. Il n’en fut rien. Résigné, il lâcha prise autour de l’heure de jeu. Le résultat s’en est ressenti.
Marc Bartra (3,5) : Avancé depuis son poste de central droit, il allume une merveille de diagonale vers Pedro. Cette passe donne la marche à suivre pour Barcelone. L’attaque la plus rapidement posée, donc déstabilisante pour la puissante défense du Bayern. La seule en fait. En défense, il a tout essayé pour faire le boulot. Un but. Puis deux. Et sur un énième centre de Ribéry, il est directement battu de la tête par Thomas Müller. S’il avait bien tenu jusque-là, 3-0, à domicile, ça fait quand même naufrage. Par décence, on lui épargnera le score cumulé. 7-0, ce n’est plus une manita, c’est du fist-fucking.
Alexandre Song (5) : Des erreurs de précision sur ses passes, mais en défense, tant qu’il ne faut pas courir derrière Ribéry, il sait faire. Face à l’audacieux pressing du Bayern, le neveu a tenu la baraque et évité le déluge dès le début de match. Song est celui qui récupère le plus de cuirs, tout au long de la rencontre, qui contrarie vraiment les milieux bavarois. Le meilleur Barcelonais du match, ça veut tout dire. Pour le soutenir dans une telle configuration, un Busquets n’aurait pas été de refus. Au moins autant que Messi, Sergio a manqué au Barça ce soir pour espérer une remuntada. Ce soir, c’est Remunada.
Adriano (3) : Deux bons retours en défense, dont un de la tête sur un trois contre deux, sur des ballons cruciaux. Et puis, sur cette transversale pour Robben, il s’est fait fumer. Par le move de Robben. Arjen fait toujours pareil, crochet gauche-frappe, mais parfois, ça passe… Là, c’est bien passé. Adriano devrait le savoir. Et pourtant : 1-0, game over.Cinquantième minute du match, il faut en claquer six pour le Barça. Patatra. Si le plan de Vilanova était de faire entrer Messi si jamais y avait moyen, c’est complètement raté. Ses hommes n’ont ni su marquer les premiers, ni éviter d’en prendre. Le Mes est dit.
Daniel Alves (3) : De sa prestation, on soutient surtout ses lamentations sur chaque contact, et la défense de Ribéry. Alors que l’on pensait le match gelé à 1-0, les remplacements effectués, ses absences en défense ont permis aux Bavarois d’en rajouter une couche. Deux fois, il a laissé partir Ribéry dans son dos. Deux fois de trop.
Xavi Hernández (3): Le principal agressé, c’était lui. La stratégie du Bayern consistait à lui laisser le moins de temps possible. Une réussite. D’autant qu’à l’inverse, Xavi, lui, n’a jamais réussi à presser le milieu teuton. Et sur la grosse occasion des siens, suite à cette remise malgré lui de Cesc, il ne parvient pas non plus à claquer cette reprise qui aurait pu… Alors non seulement le Barça ne s’est pas qualifié, mais en plus, il n’a pas gagné. Faut dire que son meneur de jeu a disparu. La preuve ? Il est sorti pour Sanchez avant la 60e. Officiellement pour se reposer…
Andrés Iniesta (4) : Forcé par la défense du Bayern à jouer plus bas, donc plus long, donc moins bien. Si jamais il a un point faible, il est sans doute là. Sans solutions probantes devant lui, il n’a jamais pu s’exprimer, sortant au fur et à mesure du match, puis définitivement à la 64e, pour Alcántara, venu sans son chaudron magique.
Cesc Fàbregas (2) : Avec le placement haut du Bayern, sa position de neuf requiert appels en profondeur, abattage physique et réception des ballons longs. Tout ce qu’il n’aime pas trop faire. En résulte un placement que n’aurait pas renié Anelka, collé à ses milieux plutôt que dans la surface, et un manque flagrant de poids sur le jeu. Les rares fois où il a le ballon dans la surface, il foire son dribble. Ou se montre trop court. Le pauvre, lui qui voulait jouer pépère comme à l’époque de la Masia, en totale récréation avec ses petits copains. Un jeu plein de bonnes intentions, qui ne fonctionne plus. Pire, qui n’existe plus. Aujourd’hui, le Barcelonais doit se réinventer.
Pedro (5) : Dans son difficile duel avec Lahm, Pedro se montre âpre et tranchant. Comme sa belle patate, détournée du gant de Neuer en corner. Pour une fois que le Barça frappe de loin, cela aurait pu, si c’était dans ses habitudes, constituer une solution. Si solution il y avait.
David Villa (2) : Sur le côté droit, il est brouillon, fébrile, et toujours un poil en retard. Avant de frapper, trois touches de balle, donc deux de trop, surtout pour la petite musique du Barça. En plus, sa frappe est contrée. Censé plongé dans la diagonale ouverte suite aux décrochages de Fàbregas, il n’a jamais fait le fou. Aucun dribble, aucune percussion, peu de prise de risques. Ce soir, il n’a jamais pu. Pire, il n’y a jamais vraiment cru.
Par Simon Capelli-Welter