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Xabi Alonso, la bonne pioche du Real

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Xabi Alonso, la bonne pioche du Real

Liverpool a eu beau s'accrocher comme un damné à son milieu de terrain, le Real Madrid a remporté un nouveau bras de fer pour 30 millions d'euros environs. Mais à ce prix-là, on se pose une question simple : qu'est-ce qui rend Xabi Alonso si précieux ?

L’anecdote n’est pas très connue et dit pourtant quelque chose du bonhomme. A l’âge de 15 ans, Xabi Alonso fait un petit tour du côté de l’Eire, dans un petit bled nommé Kern, pour y parfaire son anglais. Au-delà de la démarche linguistique qui suffirait à situer le futur parcours du jeune homme de San Sebastian, Alonso flashe sur le sport local, le football gaélique, un truc quand même plus proche du rugby que du soccer. Et pour un Ibère issu d’un pays quand même pas friand des choses de l’ovalie, ce genre de gourmandise est finalement assez révélateur : Xabi Alonso n’est pas espagnol et c’est ce qui le rend aussi précieux. D’abord pour Rafael Benitez, pas plus ibérique que son joueur. Pour le Real Madrid ensuite, qui a jeté son dévolu sur le milieu de terrain de Liverpool, sorte de parfait compromis : suffisamment espagnol pour se faire accepter des grognards historiques (Raul, Guti, Casillas…), pas trop non plus pour faire briller les perles internationales du club. Idéal quoi.

Pas un kéké

Le club merengue en pince pour Xabi Alonso depuis plus de six ans. A l’époque à la Real Sociedad, le joueur, dirigé par Raynald Denoueix, avait été élu meilleur joueur de la Liga (14 buts pour Alonso en cette saison 2002/2003) dans la foulée d’un championnat énorme réussi par le club basque (deuxième derrière le Real, après avoir très longtemps mené le bal). C’est donc tout naturellement que le club de Florentino Perez avait déjà cherché à enrôler le bonhomme, d’autant que, dans l’entrejeu madrilène, Claude Makelele faisait ses valises direction Chelsea. Mais la Real Sociedad l’avait un peu joué gourmande en faisant capoter l’affaire dès lors que Madrid n’avait pas présenté les 18 millions d’euros exigés. Et puis, encore un peu jeune, Alonso n’avait pas non plus mis une pression monstre sur ses dirigeants pour le laisser rejoindre les « Galactiques » associés. Par éducation sûrement, par timidité probablement, et peut-être un peu aussi parce que son père, Periko Alonso, avait été un grand bonhomme du FC Barcelone des années 80. Alors forcément, dans ces conditions, Madrid…

C’est finalement à Liverpool, la saison suivante, que le joueur prend toute sa dimension. Une forme de logique pour un joueur passé à la Real Sociedad sous les ordres de John Toshack, ancienne grande figure des Reds. Membre actif de la conquête miraculeuse de la Ligue des Champions en 2005 face à l’AC Milan (3-3, 3 t.a.b. à 2), Xabi Alonso se met sans difficulté au diapason des qualités requises pour évoluer sous la baguette de Benitez : discipline tactique, gros volume physique et maîtrise des fondamentaux. En clair, pas besoin de faire le kéké avec la gonfle, il suffit d’appliquer la culture locale des Reds, autrement dit le fameux « pass and move » . Et à cet exercice, Xabi Alonso est un maître. Déjà parce que le garçon n’est pas un flambeur de nature. Ensuite parce que faire le malin balle au pied, il ne sait pas faire. Les arabesques d’Iniesta, le toque de Xavi ou les poses maniérées de Fabregas, très peu pour lui. Pas très rapide, pas forcément doté d’une grande vivacité gestuelle, ni même très élégant, Alonso connaît ses limites et c’est sa plus grande force.

Plus précieux que Fabregas

Au sein de la Seleccion déjà, où dans le sillage des intouchables animateurs barcelonais Xavi et Iniesta, Xabi Alonso, travailleur épuré et dur au mal, se pose en parfaite courroie entre la défense et l’entrejeu, quand un Cesc se casse invariablement les dents sur la doublette catalane, bien supérieure à lui dans le secteur offensif. Aux yeux du Real Madrid ensuite qui voit en lui le parfait complément à Lassana Diarra. Car aux côtés du ratisseur français, l’Argentin Fernando Gago n’a pas su mettre le bleu de chauffe sur ses habits classieux. Résultat, dans nombre de gros matches, le jeune albiceleste a laissé Diarra se démerder seul dans le combat. Cet abandon de poste régulier fut même criant en mars dernier face à… Xabi Alonso, plus féroce que jamais avec Liverpool lors de la double confrontation carnage en huitièmes de Ligue des champions (1-0, 4-0). Surtout que le natif de Tolosa, outre son intelligence et son abnégation, dispose d’une autre arme précieuse : un coup de pied redoutable.

Buteur occasionnel grâce à quelques missiles home maid (dont un exocet gagnant de 70 mètres en FA Cup en 2006), c’est surtout sa science du jeu long qui en fait un vrai playmaker quand il le faut, notamment via son adresse dans les longues diagonales, qui a souvent compensé le manque de tranchant récurrent de Liverpool sur les flancs. Évidemment, cet atout n’a pas échappé au Real, qui se paluche en imaginant ses ogives arriver dans les pieds non plus de Riera ou Benayoun mais de Cristiano Ronaldo, Robben voire Kaka. Oui, Madrid salive pendant que Benitez a l’œil humide. Le mage espagnol sait que le Brésilien Lucas Leiva, successeur présumé d’Alonso au poste de relayeur aux côtés de la sentinelle Mascherano, ne propose pas la même qualité de jeu long. Rafa sait aussi que ses Reds n’ont toujours pas de couloirs dignes de ce nom pour compenser l’absence de munitions qu’engendre le départ d’Alonso. Il n’était donc pas question de le brader.

Mais les Reds peuvent-ils trouver aussi bien, même à ce tarif ? Dès lors, malgré cette somme assez monstrueuse mise sur la table, c’est peut-être bien le Real qui a fait la bonne affaire dans ce deal. Au vrai, Liverpool n’avait sans doute pas les moyens de retenir Xabi Alonso, la tête déjà tournée vers la capitale castillane : « Mes intentions sont claires. Je suis un professionnel, et je dois attendre qu’ils trouvent un accord. Mais j’espère que ce sera réglé bientôt. Pour le meilleur ou pour le pire » . Oui, les vœux de mariage avaient déjà été prononcés. Il ne restait qu’à le sceller.

Paris passe ses nerfs sur Angers

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