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Women’s Super League, un été pour les musclées
La récente signature d’Alex Morgan à Tottenham, c’est un peu la cerise déposée au sommet d’un gros gâteau nommé Women’s Super League. Cet été, le mercato des clubs de D1 féminine anglaise a été plus agité que jamais et pourrait bien déboucher sur une compétition plus équilibrée.
« 2020, l’année de l’inattendu, mais prochaine étape : le premier tampon sur le passeport de Charlie. » Un teasing sobre sous forme de clin d’œil à sa récente maternité, il n’en a pas fallu davantage pour affoler les suiveurs du football pratiqué par les femmes : quatre ans après sa pige à l’OL, Alex Morgan (31 ans) est de retour en Europe. La superstar de la sélection américaine a donc paraphé un contrat d’une saison avec Tottenham, septième du dernier exercice de Women’s Super League et désormais entiché de l’une des meilleurs attaquantes de la planète.
2020 is the year of the unexpected, but next up — the first stamp on Charlie’s passport. #COYS @SpursWomen pic.twitter.com/EkGnmFaQBN
— Alex Morgan (@alexmorgan13) September 12, 2020
Un Vieux Continent au parfum de nouveau monde
Bonne nouvelle pour les supporters des Spurs, surprise aussi. On aurait en effet plutôt imaginé voir Morgan signer chez un des trois membres du Big 3d’outre-Manche, à savoir Chelsea (champion en titre et vainqueur du Community Shield), Manchester City (dauphin des Blues) ou Arsenal (éliminé en quarts de finale de la dernière C1 par le PSG). Mais non, c’est finalement pour le compte d’un club promu dans l’élite la saison dernière seulement que la double championne du monde (2015-2019) va venir tenter de faire trembler les filets aux quatre coins de l’Angleterre. Et elle n’est pas la seule à être venue relever ce défi.
Pandémie de Covid-19 oblige, le calendrier de la NWSL, la première division américaine, a été quelque peu chamboulée, et au programme du reste de l’année 2020, la Ligue a annoncé la création d’un mini-championnat regroupant neuf clubs, divisés en trois groupes régionaux et qui disputeront seulement quatre matchs chacun. Pas terrible comme rythme quand on est une athlète de haut niveau. Megan Rapinoe a d’ores et déjà fait savoir qu’elle n’y participerait pas, mais sans annoncer un exil européen pour autant. Au contraire de Christen Press et Tobin Heath, doubles championnes du monde elles aussi, et qui ont précédé Morgan en rejoignant Manchester United (autre promu la saison passée) pour une petite pige, mais beaucoup de temps de jeu en perspective.
You didn’t think we were finished did you? @ChristenPress becomes the second @USSoccer international to sign for us! #MUWomen pic.twitter.com/G6nkwpfIRc
— Manchester United Women (@ManUtdWomen) September 9, 2020
Wonder Women’s Super League
Résultat des courses, sur le papier, la Super League semble désormais plus équilibrée que jamais. Preuve s’il en est que le championnat anglais continue d’attirer les convoitises à tous les échelons, à l’image de Valérie Gauvin qui, au lieu de disputer la future troisième place qualificative pour la C1 avec Montpellier, a fait le choix de rejoindre Maéva Clemaron à Everton, honorable sixième la saison dernière. En y ajoutant Manchester United, Tottenham et dans une moindre mesure, Brighton, voire West Ham, on peut décemment penser – et se réjouir d’avance – que les trois tickets européens vont se jouer entre la moitié des participants et en mondovision, puisque les droits de diffusion ont été acquis aux États-Unis, au Canada, en Allemagne et en Italie. Pour le reste, il est toujours possible de suivre gratuitement les rencontres sur Internet, via le site de la Ligue et avec un bon VPN.
Bien entendu, cela ne signifie pas pour autant que la Super League a complètement résolu son problème de disparité entre les meilleurs et les plus faibles. En deux journées, Arsenal a déjà inscrit quinze buts (six contre Reading et neuf contre West Ham justement) et Chelsea, dix (dont un festival 9-0 face à Bristol). Au niveau du recrutement, le Big 3 préfère travailler dans la durée et se montre moins sensible aux sirènes d’outre-Atlantique. Ainsi, LE gros coup de ce mercato est venu de Stamford Bridge, où les Blues ont recruté la Danoise Pernille Harder (meilleure buteuse de Bundesliga avec Wolfsburg) pour trois ans et 300 000 livres, le plus gros montant jamais dépensé sur le marché des transferts.
Tandis que de son côté, Manchester City s’est offert une paire de latérales 100% lyonnaise, en la personne d’Alex Greenwood et de Lucy Bronze. Quand on lui demandait de commenter son retour au bercail, la meilleure right back du monde expliquait que cette année sera celle où « la Super League prendra le dessus sur tous les autres championnats. » Si son pronostic semble déjà juste à l’échelle nationale, il faudra maintenant le valider en allant faire tomber de leur trône européen les Lyonnaises qui, de leur côté, continuent d’attendre un semblant de concurrence en D1 féminine.
Par Julien Duez