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Wolfsburg, Van Bommel nouveau chef de meute
À 44 ans, Mark van Bommel entame sa première campagne de Ligue des champions en tant qu’entraîneur. Après un passage mitigé au PSV Eindhoven, l’ancien milieu néerlandais a pris les commandes du VfL Wolfsburg cet été avec une mission : convaincre. Avec quatre succès en autant de matchs de Bundesliga, les Loups de Van Bommel tournent déjà fort. Le LOSC est prévenu.
Depuis son quart de finale perdu de peu contre le Real Madrid en 2016 (2-0, 0-3), le VfL Woflsburg n’a plus goûté à la Ligue des champions. Ce mardi au stade Pierre-Mauroy, c’est donc une bande de loups affamés qui vient défier les Dogues, champions de France en titre, pour le retour du Volkswagen FC en C1. Et à leur tête, les Wölfe ont un nouveau chef de meute : Mark van Bommel. Débarqué cet été en Basse-Saxe après une première expérience moyenne au PSV Eindhoven, l’ancien grognard du Bayern veut prouver que, lui, l’ex-milieu de terrain rugueux et gueulard, s’est mué en fin tacticien.
Limogé du PSV
Pour le moment, tout va bien pour Mark van Bommel, arrivé à Wolfsburg cet été après une belle partie de chaises musicales sur les bancs de Bundesliga, qui a conduit son prédécesseur (Oliver Glasner) à l’Eintracht Francfort. Au chômage depuis son limogeage du PSV Eindhoven en décembre 2019, l’ancien Bavarois jouissait toujours d’une belle cote en Allemagne, dix ans après avoir quitté le Bayern. C’est sûrement le souvenir de ce Van Bommel-là qui a conduit les dirigeants du VfL à miser sur lui cet été. « Nous avons longuement discuté avec Van Bommel et les discussions ont confirmé notre impression, il correspond parfaitement à notre philosophie, assurait le directeur général du club, Jörg Schmadtke, à son arrivée. C’est un expert du football internationalement connu. Il sait à quoi s’attendre en Bundesliga. De plus, il a une énorme ambition, qu’il a déjà montrée lors de sa carrière de joueur. Il est notre choix rêvé, et nous sommes convaincus que nous pouvons trouver la voie du succès avec lui. »
Le passé de joueur ne laisse aucun doute sur la motivation et les aptitudes du bonhomme, que ce soit en Bundesliga où il a joué cinq saisons, ou en Ligue des champions (vainqueur en 2006 avec le Barça, finaliste en 2010 avec le Bayern), que Van Bommel va découvrir ce soir en tant que coach. Mais celui – plus récent et maigre – d’entraîneur laisse beaucoup plus de place aux doutes. Nommé en 2018 à la tête du PSV Eindhoven alors champion en titre (et sacré trois fois sur les quatre dernières saisons), il n’a pu conserver la couronne nationale à l’issue d’un duel de costauds avec l’Ajax. Surtout, Van Bommel a été gentiment poussé vers la sortie en décembre 2019, alors qu’il lui restait un an et demi de contrat. En cause ? Son retard de dix points sur l’Ajax à l’époque, après 17 journées, et l’élimination précoce de la Ligue Europa (troisième de la poule derrière les Autrichiens de LASK et le Sporting). Jugé incapable de redresser la barre, l’enfant du PSV a donc conclu sa première tentative sur un échec.
« C’est là qu’il faut tacler ! »
Un an et demi plus tard, c’est donc un technicien revanchard qui s’est offert un beau rebond au VfL Wolfsburg, un club où il sera forcément moins sous pression que chez lui, au PSV. Et un choix malin, puisqu’en Basse-Saxe, Van Bommel a repris le volant d’une berline déjà fiable et en pleine ascension. Depuis que le club a sauvé sa peau de justesse en barrages en 2017 contre le Kieler SV Holstein, tout va bien pour les Loups de Guilavogui et Roussillon. Sixième en 2018-2019, septième en 2019-2020, quatrième la saison passée, le VfL est en pleine progression. « Wolfsburg a été la confirmation de la saison. Le coach Oliver Glasner a posé sa patte sur cette équipe, qui prône un jeu avec beaucoup de rythme, d’efforts, de contre-pressing et de densité. Le VfL est très agréable à voir jouer, et fait déjouer ses adversaires. Tout le monde y progresse », analysait Patrick Guillou au printemps dernier dans So Foot Club. En débarquant en Basse-Saxe, Van Bommel a donc bien choisi son fauteuil.
Un VfL puissance 4
Résultat quelques semaines plus tard : le Wolfsburg sauce Van Bommel trône en tête de Bundesliga après quatre journées avec quatre victoires, et six buts inscrits contre un seul encaissé. Anecdotique ? Pas tant que ça, puisque si le VfL s’est imposé contre les promus de Greuther Fürth et Bochum, il a aussi dompté l’ambitieux Hertha Berlin et surtout pris le dessus sur le RB Leipzig. Un succès qui a confirmé la belle impression laissée par les Loups en ce début de saison, toujours portés par leur arme fatale : Wout Weghorst. De quoi déjà parler de patte Van Bommel ? Peut-être pas. Surtout qu’au PSV aussi, l’ancien milieu avait démarré fort sa seconde saison avant un gros passage à vide en octobre et un limogeage en décembre.
Alors, cette fois, le Hollandais gueulant relativise : « Nous sommes la seule équipe à avoir réalisé un tel départ cette saison en Bundesliga. Tout le monde peut battre tout le monde, la qualité des équipes est très élevée.[…]La situation peut rapidement évoluer, il faut être réaliste. C’est bien, nous faisons du bon travail. Rien ne garantit que ça continuera ainsi et qu’on gagnera tous nos matchs. » C’est donc un Van Bommel calme, mesuré et apaisé qui découvre la Bundesliga vue du banc, loin du joueur rugueux et nerveux qu’il était. Ce qui ne l’empêche pas de commettre des erreurs de débutant, à l’image de l’improbable disqualification du VfL au premier tour de coupe cet été face à un pensionnaire de D4.
9 – VfL Wolfsburg have collected nine points from their first three games of a Bundesliga campaign for the very first time. They will end a day top of the table for the first time since winning the title in 2008-2009 (min. three games played). Dream. #WOBRBL pic.twitter.com/HscKQddPSR
— OptaFranz (@OptaFranz) August 29, 2021
Les Loups s’étaient pourtant bien imposés 3-1, avant d’être victimes des 6 changements exécutés par Van Bommel, au lieu des 5 règlementaires. Une boulette qui avait jeté un froid sur le début du mandat du Néerlandais, déjà terni par les cinq défaites en six matchs amicaux cet été. Mais depuis, la berline s’est mise en route, écrasant tout sur son passage. C’est donc en leaders de la Bundesliga que les Loups débarquent chez les champions de France. Un statut qui effraiera moins les Lillois que les souvenirs de la dernière opposition entre les deux équipes, un soir de 2015 en C3. À l’époque, le Wolfsburg de De Bruyne et Perišić avait griffé les Dogues 3 à 0. Un remake ne serait pas de trop pour véritablement lancer la carrière de coach Van Bommel.
Par Adrien Hémard