Wolfsburg, un sacre pour l’éternité

Les deux meilleurs routiers-sprinters du pays, le Bayern Munich et le VFB Stuttgart, champions de la photo-finish et qui n’aiment rien tant que de ravir le titre lors de la dernière journée à un outsider du genre de Schalke 04 ou Bayer Leverkusen, n’ont rien pu y faire. En explosant vite fait, bien fait, 5-1, le Werder, essoré par sa finale UEFA, le VFL Wolsburg est devenu champion d’Allemagne pour la première fois.

Au coup de sifflet final, les 30 000 gosiers de la Volkswagen Arena ont envahi la pelouse malgré les récriminations des stadiers. Des hordes chamarrées de fans des Loups verts (si, si) ont pu évacuer ainsi des décennies de frustration quand le capitaine Josué a brandi le plateau symbolisant la victoire en Bundesliga juste après la rencontre.

Le VFL n’a pas voulu perdre, ni prendre son temps pour enlever la 16ème victoire (plus un nul en août dernier) en 17 matchs sur sa pelouse. Au bout de six minutes, Zvjezdan Misimovic (1), le stratège bosniaque, récupérait une balle perdue de Petri Pasanen pour expédier une lourde frappe des vingt mètres. Grafite, dix minutes plus tard, et Sebastian Prödl (csc), en cause pour la troisième fois en une semaine (avec un but pour sa pomme contre Karlsruhe et un autre contre le Chakthior), creusaient un écart qu’on donnait pour définitif avant que Diego, pour sa dernière dans la Ligue, ne réduise le score. Grafite (encore) après la pause et l’inévitable Edin Dzeko, « pour la glace sur le cake » , comme ils disent en Bosnie, corsaient définitivement l’addition en pliant un des plus vieux records du championnat allemand (2).

Au milieu des festivités, le chairman du VFL, Hans-Dieter Pötsch, a annoncé que Armin Veh (le coach du titre de Stuttgart en 2007, qui a quitté le club en novembre dernier) serait présenté lundi à la presse comme le successeur de Magath. Pendant ce temps-là, des hordes de fans, jubilant avec leur proverbiale mer de drapeaux verts et blancs, empruntaient les innombrables bus mis à la disponibilité par la mairie pour rejoindre leur équipe à la mairie peu avant 21 heures. Signe des temps, toute la semaine, la presse locale s’est demandée où seraient reçus les joueurs en cas de victoire puisque le nouvel hôtel de ville ne compte pas (acte manqué) de balcon pour fêter ses héros.

Le maire de la cité Rolf Schnellecke en a néanmoins profité pour féliciter longuement le VFL : « Il y a eu un buzz tout autour de la ville. Les Wölve méritaient leur titre avec le football de gala de haute facture. Felix Magath nous a offert le plus beau cadeau que nous pouvions imaginer. Ce titre consacrera des légendes de la ville pour les générations après nous » . Au nom de la municipalité, Schnellecke a offert la médaille de la ville à tous les joueurs de l’effectif et les a invités à signer le “Livre d’or”. La fête s’est ensuite poursuivie dans le centre de la cité de Volkswagen à l’écoute d’improbables groupes rock et de métal teutons. La bière pouvait couler à flots…

(1) : Avec Sejad Salihovic et Vedad Ibisevic (Hoffenheim), Miralem Pjanic (Lyon), Zvjezdan Misimovic et Edin Dzeko (Wolfsburg) plus quelques autres, la sélection bosniaque possède la meilleure équipe de sa courte histoire. Elle est deuxième de son groupe qualificatif pour la coupe du monde derrière l’intouchable Espagne mais devant la Turquie et la Belgique.

(2) : A eux deux, Grafite (28) et Dzeko (26) ont inscrit 54 buts et passé de vie à trépas la marque d’Uli Hoeness et Gerd Müller avec le Bayern en 72 et 73.