- C1
- 8es
- Manchester United-FC Séville
Wissam Bench Yedder
Meilleur buteur du FC Séville en Ligue des champions cette saison avec huit réalisations, Wissam Ben Yedder devrait commencer le huitième de finale retour de C1 à Manchester United depuis le banc des remplaçants. La faute à son nouveau coach, Vincenzo Montella, qui lui préfère son ancien petit protégé de la Sampdoria, Luis Muriel. Et pourtant, les stats plaident en faveur de l'ancien buteur du Téfécé.
Diego Maradona, Javier Saviola, Luís Fabiano, Iván Zamorano, Davor Šuker, Carlos Bacca, Frédéric Kanouté ou encore Álvaro Negredo. C’est peu dire que le FC Séville a vu passer plusieurs attaquants au nom qui claque. Passé par le futsal, star de CFA avec Alfortville avant de devenir celle de Toulouse en Ligue 1, Wissam Ben Yedder, du haut de ses trois petites sélections en Espoirs, n’a pas la même carte de visite que ses prédécesseurs. Et pourtant, face à Maribor, en phase de groupes de Ligue des champions le 27 septembre dernier, WBY a réussi ce qu’aucun de ses précécesseurs n’est parvenu à réaliser dans l’histoire de Séville : claquer un triplé sur la scène européenne. En feu lorsque la musique de la Ligue des champions résonne dans ses oreilles, le natif de Sarcelles remet le couvert deux mois plus tard en glissant un doublé face à Liverpool pour lancer son équipe sur la voie de la remontada (3-3). Mais Wissam Ben Yedder a beau afficher une feuille de statistiques impressionnante en C1 (10 buts en 13 matchs) et être le meilleur buteur de Séville en C1 cette saison (8 réalisations), c’est depuis le banc des remplaçants que l’ancien Toulousain a vu les Andalous se heurter au mur de Man U (0-0) au match aller il y a trois semaines, Vincenzo Montella choisissant de titulariser Luis Muriel et de faire entrer en jeu Sandro Ramírez en fin de match.
Luis Muriel, le chouchou du coach
Cruelle d’un point de vue statistique, cette mise au ban(c) de Ben Yedder face à Manchester United n’a pas étonné les supporters de Séville, habitués à voir le Franco-Tunisien remplaçant depuis l’arrivée de Vincenzo Montella, en lieu et place d’Eduardo Berizzo, le 22 décembre dernier, qui a fait de Luis Muriel, son ancien joueur à la Sampdoria, son titulaire au poste de numéro 9. C’est bien simple, depuis cette date, l’ancien goleador du Téfécé n’a été titularisé qu’à sept reprises en 22 rencontres, toutes compétitions confondues, contre 18 en 27 matchs sous les ordres du technicien argentin.
Logiquement mécontent de sa nouvelle situation à Séville, Wissam Ben Yedder prend son mal en patience, comme il le tweete si bien, et attend son heure sans faire de vagues. Une habitude chez lui à en croire Azzedine Meguellatti, qui a lancé WBY du temps où il évoluait à Alfortville : « Il doit forcément souffrir de cette situation, mais comme toujours, il gère cela avec beaucoup de dignité. Il ne fera jamais la tête parce qu’il est sur le banc. Pour prendre une scène révélatrice de son comportement, si vous regardez bien ses matchs, vous ne le verrez jamais avoir le moindre geste de dépit ou de colère lorsqu’il est en bonne position et que son coéquipier décide de ne pas lui passer le ballon, ou manque sa transmission. Idem lorsqu’il rate une frappe, jamais il ne va se prendre la tête à deux mains ou se rouler par terre. Il était déjà comme cela à 18 ans, c’est dans ses gènes. »
Titulaire ou rien
Wissam Ben Yedder a beau avoir un comportement irréprochable lorsqu’il est amené à fouler la pelouse du Ramón Sánchez Pizjuán, il n’en reste pas moins qu’il n’est pas Ole Gunnar Solskjær, et n’a rien du supersub idéal. Au contraire. Auteur de dix-sept buts cette saison, le pote de Riyad Mahrez n’en a inscrit aucun lorsqu’il a commencé le match sur le banc. Rien d’étonnant, encore, pour Azzedine Meguellatti, désormais manager général du Racing Club de France : « Wissam a besoin d’être titulaire, de toucher le ballon, de lire le match et le jeu de ses adversaires. On peut très bien le faire depuis le banc de touche, mais c’est plus difficile pour sentir le jeu. D’autant plus que Wissam a une capacité d’analyse d’un très haut niveau. Il est évident que si j’étais entraîneur de Séville, Wissam serait titulaire, mais je ne le suis pas et les choix de l’entraîneur ne se discutent pas. » Même lorsque l’unique joueur de l’effectif à avoir marqué plus d’un but en C1 cette saison passe son huitième de finale assis sur le banc ?
Par Steven Oliveira
Propos de Azzedine Meguellatti recueillis par SO