Winning Eleven International – Le test
Dans cinquante ans, le football virtuel aura pris le pas sur le vrai foot. Les fous de la manette remplaceront les fous du ballon rond. Les téléspectateurs ne supporteront plus de regarder un match à la télé sans appuyer sur le stick analogique pour contrôler les joueurs. Dans cinquante ans, il faudra choisir un jeu de foot universel. Ce jeu, ce sera Winning Eleven International.
Les Japonais ont de la chance. Ils ont droit à deux Winning Eleven par an, et nous à un seul PES. Pour les fans de FIFA qui n’auraient pas encore saisi la différence, Pro Evolution Soccer est la version européenne de Winning. Et ISS ? C’est aussi un jeu de Konami, mais développé par une autre équipe : celle d’Osaka. Vous suivez ? Alors, on peut passer au match !
Attention, ce jeu n’est pas l’avant-première de PES 4. Il s’agit d’une version améliorée de Winning 7. Pas de révolution donc, juste des évolutions attendues avec impatience. Comme d’habitude, la version japonaise est plus orientée ‘simulation’ que notre bon vieux Pro Evolution Soccer. Ils nous prennent pour des amateurs de baby foot ou quoi ? Ce n’est pas nous qui avons inventé Olive et Tom, OK !?Le joueur va être comblé de voir que certains défauts ont été corrigés. Finies les mains répétitives, terminés les Owen, Ronaldo, et Henry, qui mettent dix mètres dans la vue des défenseurs au démarrage. Le niveau des défenses a été amélioré, au point qu’on se demande si le but des développeurs était vraiment de faire un jeu réaliste ou juste un jeu…plus difficile.
Les novices du ballon rond auront bien du mal à prendre du plaisir dans ce nouvel opus, qui semble destiné exclusivement à tous les fans de PES qui ont remporté toutes les épreuves de la version précédente. Une sorte d’add-on, en somme.D’autres détails sont mieux gérés, comme les avantages. Quand on perd la balle après un tacle assassin, l’arbitre revient à la faute. Par contre, pas de nouvelles du hors-jeu, qui semble toujours aussi approximatif. Pareil pour la fin du temps réglementaire, qui ne tombe jamais au bon moment et les » j’allais marquer là, il a sifflé en plein pendant ma contre-attaque ! » vont donc continuer. La physique de la balle semble avoir été modifié aussi. Le ballon paraît plus lent. Ajouté au renouveau des défenses, cet élément influe fortement sur la façon de jouer, que certains devront modifier. Les adeptes des » débordements-centres tendus-têtes plongeantes dans la surface » seront forcément gênés à la première prise en main. Mais cela revient vite, ne vous inquiétez pas. Mettre un coup franc dans la lucarne ne relève plus de l’exploit. Même si ce geste demande encore un maximum de précision et de dextérité…par contre, les passes sont plus approximatives, et on ne parle pas des passes en profondeur, qu’aucun défenseur central ne laisse plus passer, à part Desailly. C’est la fin du bouton triangle. Saluons le pour services rendus durant toutes ces années.
Petit oubli : alors que six langues sont proposées au départ, et que les commentaires affligeants de Linette et Guivarch sont toujours là, les noms des joueurs restent en japonais. Pour les changements, ce n’est pas évident. Faites attention de ne pas vous retrouver avec Zidane dans les cages. Tous les chauves ne sont pas Barthez !
Fan de Pro Evolution Soccer, ce jeu vous comblera, et mettra une fois de plus au défi vos qualités de footballeur virtuel. Chaque version étant plus difficile d’une année sur l’autre, il est temps pour les retardataires de s’y mettre sérieusement. Autrement, dans cinquante ans, vous serez les seuls à regarder un match de foot sans votre manette.
Lionel Abbo
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